CLASSIQUE, MAIS EFFICACE ?
En deux mots :
Oui ! Forspoken réussit par moments et se plante à d’autres. Le jeu aurait pu faire beaucoup mieux mais bénéficie pour autant de réels atouts à découvrir.
User Review
0 (0 votes)Au début connu sous le nom Project Athia (et quand on connaît, c’est plutôt logique), Forspoken est un jeu vidéo d’action-RPG développé par Luminous Productions, filiale de Square Enix, sorti le 24 janvier 2023 sur PC et PS5.
Un vent de Frey-cheur ?
Brisons la glace tout de suite, des blagues de mauvais goût de ce type, je risque d’en glisser plusieurs. Même beaucoup.
C’est dit.
Le joueur incarne Frey Holland, une jeune New-yorkaise sans famille, abandonnée à la naissance sous le pont Holland (d’où son nom, mais aucun lien avec François). Habituée à grandir seule, elle a du mal à trouver sa place dans la société.
Un jour, alors qu’elle retourne sur le pont où elle a été trouvée petite pour y fêter son anniversaire, elle est transportée dans un monde magique, celui d’Athia. Elle porte alors un bracelet aux pouvoirs magiques du nom de Krav (parce qu’il est “poukrav”), second personnage principal de l’aventure (et probablement le plus attachant. Et je ne dis pas ça juste parce que c’est un bracelet). Arrivée à Athia, Frey arrive assez vite à la capitale, va à la rencontre du peuple et apprend qu’une épaisse brume menace toute forme de vie aux alentours. Les coupables ? Les Tantas, divinités d’Athia tombées dans une folie meurtrière.
Côté pitch, bien que le brief ne soit pas des plus originaux, l’histoire et son déroulement “font le café”. On se prend assez rapidement au jeu. Sans mauvais jeu de mots. De plus, les différentes révélations, bien que très faciles, liées aux origines de la jeune protagoniste, permettent de nous garder en haleine quelques heures sans broncher. Pour autant, si le titre amène son lot de bonnes surprises, le tableau n’est pas tout rose pour autant.

Un univers facile à déchi-Frey :
L’univers de Forspoken est assez complexe à décrire. À la fois trop classique, trop vide et surtout sans aucune vie (même si c’est littéralement le sujet du jeu), l’univers du titre n’en est pas moins visuellement plutôt joli, porté par une DA qui reste intéressante. Bien que trop souvent peu inspirée, la direction artistique nous plonge dans un monde à la croisée d’un univers médiéval, grec et fantastique, rempli de créatures monstrueuses.
D’ailleurs, parlons du bestiaire : bien que celui-ci soit tout à fait OK, le premier vrai boss que vous aurez à affronter ne sera autre qu’un dragon. Je veux dire, vous connaissez plus classique qu’un dragon ? Attention, j’adore les dragons. C’est comme les dinosaures, ça fonctionne toujours. Et devoir se battre contre un dragon n’a jamais gêné un joueur de Demon’s Souls ou encore de Elden Ring. Ce n’est donc en réalité pas sur le dragon en lui-même que je m’arrête mais sur ce genre de facilité que l’on va retrouver tout au long de l’aventure.
Enfin, les paysages, eux, sont assez agréables. Bien que techniquement le jeu vidéo ait connu meilleure galerie, Forspoken ne fait pas non plus office de mauvais élève.
Un rythme Frey-nétique ?
Côté technique du jeu, on peut le dire sans trop avoir à rougir : le jeu est assez daté.
Les paysages sont assez beaux et le jeu tourne parfaitement en 60FPS sur PS5. La 4K est relativement belle et à vrai dire je n’aurais pas grand chose de plus à dire sur cette partie-là.
Par contre, le jeu donne parfois l’impression de ne pas avoir été tout à fait terminé. Je m’explique : si certaines textures restent assez vilaines, si Cipal, la capitale d’Athia est vide à pleurer, l’intérêt du jeu ne se trouve pas ici. Et heureusement.
Signe encore une fois d’un manque de recul sur la conception globale du jeu : les cut scenes, qui détruisent totalement le rythme du jeu. Et ce point est particulièrement vrai sur les 3 premières du jeu. Un détail, me direz-vous. Eh bien non. Lors de mes premières sessions de jeu, ce sont précisément les mécaniques rigides, les PNJ sans âmes et les cut scenes à répétitions (alors que j’ai avancé de 3 mètres là, laissez-moi avancer avant de couper, ou alors faites juste une cinématique b****l) qui ont failli me faire laisser tomber.

Un gameplay qui se dévoile petit à petit
J’ai volontairement débuté ce test par les limites du titre. Maintenant, je me dois d’être objectif. Or, le titre de Luminous Productions bénéficie tout de même d’une énorme qualité : son gameplay.
Le premier point qui marquera tout un chacun concerne les déplacements de Frey. Rapide et facile à diriger, Frey se balade à la vitesse de la lumière à travers des différents tableaux du jeu avec une aisance particulièrement agréable. Il s’agit très clairement de l’énorme force du jeu.
De plus, le système de combat, en temps réel, tel qu’on le découvre au début de l’aventure est assez plaisant. Frey peut, grâce à Krav, envoyer des projectiles de pierre sur ses ennemis. Elle possède un arbre de compétences (un peu trop complexe à mon goût, mais passons) et peut ainsi débloquer plusieurs coups secondaires. Ce premier gameplay fonctionne bien et m’a permis de supporter les 2 premières heures de jeu.
Puis, lors de l’affrontement avec la première Tanta, un élément se débloque : à chaque déesse vaincue, vous récupérez ses pouvoirs. Et aussi simple soit-il, ça change tout ! Car en quelques secondes, Frey n’attaque plus à distance mais peut maintenant embarquer un gameplay au corps-à-corps, bien plus dynamique.
Enfin, si chaque boss débloque son lot d’attaques (et son arbre de compétences), vous découvrez également de nouvelles façons de vous mouvoir dans l’univers d’Athia. Si Frey peut dès le début courir en “free-run” un peu partout, elle peut par la suite se déplacer de bien de nouvelles façons, toutes plus appréciables les unes que les autres.

La con-Frey-rie de l’anneau, mon avis sur Forspoken
Pour être très honnête, on m’avait dit le plus grand mal de Forspoken avant de me lancer dans le test (que j’ai lancé avec du retard, ce qui n’aide en rien). Lors de mes premières séances de jeu, j’ai eu du mal à donner tort à ses détracteurs, tant les innombrables cut scenes et mécaniques dignes d’un titre PS3 venaient me casser le rythme.
Pour autant, j’ai tout de même assez vite ressenti un petit goût de “reviens-y”. L’univers classique mais réussi et un gameplay ultra efficace m’ont – à plusieurs reprises – donner envie de reprendre la manette de repartir à Athia pour donner un coup de pouce à ses habitants.
In fine, je peux maintenant dire que Forspoken n’est pas un chef-d’oeuvre car il souffre de bien trop de défauts pour cela. Pour autant, il est très loin d’être un mauvais jeu. S’il n’est pas toujours accessible, parfois trop complexe pour rien, la formule a tout de même assez bien fonctionné sur moi. Je dois le dire, j’ai passé de très bons moments sur Forspoken.