UN JEU GLOBALEMENT BIEN RÉALISÉ
En deux mots :
Assez classique dans sa conception, mais efficace et relativement bien écrit, un bon titre du genre CRPG. Mais le jeu est plus bugué qu’un titre Bethesda…
User Review
0 (0 votes)Wasteland 3 est un CRPG (C pour Computer) sorti le 28 août 2020 sur PC, PS4 et Xbox One. Développé par inXile Entrainement (Neverwinter Night 2, Wasteland 2…). Il est, comme son nom l’indique, la suite de Wasteland 2 sorti en septembre 2014 sur PC, PS4, Xbox One et même Nintendo Switch. Si visuellement ce nouvel opus n’est pas une grosse évolution, il a la décence de ne pas être vendu en plein tarif. Mais les graphismes ne font pas tout, et ce n’est pas le point fort du jeu. Wasteland 2 ne brillait pas sur cet aspect-là, et cela ne l’empêche pas d’être un excellent titre. Et il n’est pas nécessaire de faire le 2 et encore moins le 1 (un titre de 1988 tout de même, mais modernisé en février 2020 pour les curieux). Donc, qu’en est-il de ce Wasteland 3 ?
Le pitch
Wasteland 3 se déroule donc après Wasteland 2. Je vais spoiler le dénouement, mais de toute façon l’introduction du jeu le fera. Après la “fin du monde”, les rangers essaient de maintenir l’ordre dans ce qui reste de l’Arizona, suite à la bataille finale contre l’IA du nom de “Cochise” et son armée de robots. La victoire de ces derniers a mené à la destruction de la base des rangers. Suite à cet événement, les rangers manquent de ressources pour assurer la protection de la population. Les rangers ont alors vent d’un homme se faisant appeler le Patriarche prétendant que le Colorado lui appartient. Sur le point d’y perdre son emprise, il demande aux rangers de venir lui prêter main forte en échange de nourriture, autres fournitures vitales à la reconstruction de l’Arizona. Bien que réticents à la base, les rangers ne peuvent se permettre de refuser une telle offre. Le commandement envoie alors la Team November à la rencontre de ce fameux Patriarche.
Un gameplay simple, classique, mais efficace
Si vous avez joué à Wasteland 2, vous serez en terrain connu. Le gameplay est très similaire. Certaines compétences ont été supprimées afin de rendre le jeu un peu plus limpide. Par exemple, il ne sera plus nécessaire de monter une compétence pour ouvrir les portes ET une autre pour les coffres-forts (on est d’accord, c’est ridicule). Il ne sera pas non plus nécessaire de réussir un test de chance basé sur votre compétence pour réaliser les actions qui y sont liées. Vous avez le niveau de crochetage pour ouvrir la porte, elle s’ouvre, point.
Et si vous n’avez jamais joué à ce type de jeu, voilà comment cela se déroule. Le jeu se présente avec une vue de dessus. Vous déplacez votre personnage comme bon vous semble dans les environnements.
Vous avez la possibilité de parler à divers PNJ, d’interagir avec certains éléments du décor comme des portes, des coffres, des générateurs… et j’en passe. Lorsqu’un combat se déclenche, le jeu passe en mode “tactical”.
C’est-à-dire que vos personnages et le terrain se placent, vos ennemis aussi, et c’est chacun son tour. Certaines des compétences que vous pouvez apprendre sont utilisables hors-combat. Certaines vous donneront même des options de dialogue supplémentaires. Par exemple, si vous conversez avec un personnage blessé, si vous avez la compétence “premier secours” (qui vous permet à la base d’utiliser les objets les plus poussés), il vous sera possible de le soigner et ainsi changer la finalité de la conversation. Ou encore si vous tombez sur un cadavre, elle vous permettra de déterminer les causes de sa mort. Autre exemple, la compétence “explosif” qui sert à utiliser les armes explosives comme les lance-roquettes (aucun rapport avec la salade), vous servira hors-combat à désamorcer les pièges explosifs sur votre chemin.
Il y a beaucoup de compétences plus utiles les unes que les autres, et il vous faudra les répartir intelligemment entre vos personnages afin de créer une équipe la plus homogène possible.
Autre nouveauté : vous aurez cette fois-ci un véhicule sur la carte du monde.
Et lors des combats sur cette dernière, il sera là comme un personnage jouable et vous pourrez tirer sur les ennemis à l’aide de ces armes embarquées.
Une belle évolution comparée au banal curseur que l’on avait dans Wasteland 2, qui avouons-le, faisait un peu peine à voir, même en 2014…
Et donc, ces fameux combats tactiques
Vous l’aurez compris, les combats ne sont pas LA composante la plus importante du jeu, mais ils font au moins part égale avec le reste. Leur fonctionnement est simple, mais beaucoup de paramètres sont à prendre en compte. Vous avez un nombre limité de points d’action dans votre tour pour chacun de vos personnages. Vous pouvez effectuer toutes les actions que vous voulez, dans l’ordre de votre choix, tant que vous avez assez de points pour cela. À vous de les utiliser à bon escient. Lorsque vous souhaitez déplacer votre personnage, vous verrez deux zones délimitées au sol. Une en bleu qui indique que tant que vous n’en sortez pas vous pourrez tirer avec votre arme et une en jaune qui indique, que si vous parcourez cette distance-là, vous ne pourrez plus tirer.
L’environnement est important. La plupart des combats se faisant avec des armes à feu, il faudra penser à mettre vos personnages à couvert derrière des murets, des tonneaux… afin de diminuer la possibilité de se faire toucher.
Il faut également faire attention à vos armes. Chaque personnage peut en équiper deux. Et évidemment, chaque type d’arme se comporte différemment en terme de dégâts, de portée et de points d’action nécessaires pour tirer avec.
Par exemple, un pistolet ne demande que 3 points d’action alors qu’un fusil d’assaut en coûtera 4 et un fusil de sniper 6. Les munitions (eh oui, elle ne sont pas illimitées) aussi sont à prendre en compte. Si vous mettez des fusils d’assaut à tout le monde, vous allez tomber à court de cartouches très rapidement. Chaque combat doit être correctement réfléchi, car la mort des personnages est permanente ! Rassurez-vous, si un personnage tombe à terre, vous aurez tout de même quelques tours pour le relever avant qu’il ne meure pour de bon.
Du multijoueurs ? Oui monsieur !
Grosse nouveauté pour moi dans ce troisième opus, le multijoueur ! Depuis Neverwinter Night (2002), je trouve vraiment très plaisant de parcourir un RPG en coop. Mais les jeux le proposant sont tout de même assez rares. Toutefois, récemment, nous avons eu les Divinity Original Sin qui ont su ramener cela d’une excellente façon. Cela reste une option, rien ne vous empêche de jouer seul bien évidemment. Wasteland 3 est donc jouable en coop. Petit bémol, c’est seulement à 2 joueurs, et obligatoirement en ligne.
Une partie commencée en multijoueurs peut tout à fait continuer en solo, à vous de voir comment vous menez vos relations avec vos teammates, cela ne nous regarde pas !
En commençant une partie multijoueurs, vous pourrez utiliser les personnages pré-établis ou créer les vôtres. Que vous jouiez en solo ou en multijoueurs, contrairement à Wasteland 2, ici, vous ne créez que 2 personnages. Par la suite, d’autres vous accompagneront pour un total de 6 personnages jouables.
Feature très intéressante, à tout moment dans la conversation, vous pouvez passer le contrôle à votre partenaire. S’il participe à la conversation bien entendu. C’est très pratique si vous avez besoin d’une compétence qui ouvre de nouvelles possibilités de réponse dans le dialogue, qu’un de ces personnage possède.
Sur le plan technique…
Comme dit plus haut, visuellement ce n’est pas très beau. On dirait un jeu qui a plus de 10 ans. L’évolution par rapport au deuxième opus est assez minime. On dirait qu’il manque des textures sur les visages, les armures… et la personnalisation esthétique est assez limitée. Cependant, ne vous arrêtez pas à ça. Le début du jeu reste un peu abrupt mais une fois lancé, vous allez prendre plaisir à discuter avec les PNJ et vous rendre compte de la qualité de l’écriture, du choix dans les dialogues pour régler les conflits et voir que vos actions auront des conséquences à plus ou moins long terme. Le système du jeu reste un système solide qui a fait ces preuves.
Wasteland 3 n’invente rien, mais ce qu’il fait en matière de gameplay, il le fait bien. Ce n’est pas un système de jeu complexe pour qui a quelques notions de RPG. Quant au néophyte, vous ne devriez pas vous casser les dents dessus, le didacticiel est tout de même assez clair. On regrettera malgré tout pas mal de bugs d’affichage. Comme des messages qui restent à l’écran et ne disparaissent pas si vous ne quittez pas la zone ou encore le curseur de sélection dans le menu qui disparaît ou ne reconnait plus les objets que vous sélectionnez. Il m’a fallu parfois fermer et ré-ouvrir les menus quatre fois simplement pour équiper l’arme que je voulais. On espère que les mises à jour ne tarderont pas trop pour corriger cela.Mais il y a bien pire. A l’heure de la rédaction de ce TEST les sauvegarde auto sont buguées. Je vous recommande de les désactiver et de ne JAMAIS les utiliser. J’ai personnellement dû recommencer le jeu depuis le début après une bonne dizaine d’heures car en rentrant au QG le script du jeu a rebooté, relançant les dialogues de votre première visite puis je me retrouvais enfermé dans une salle impossible a déverrouiller.
Mon avis
Malgré ces quelques défauts, Wasteland 3 reste un très bon titre pour qui aime les RPG un peu old school relevant même du retrogaming, compte tenu des visuels. Un système de jeu solide et bien pensé, et quelques évolutions bienvenues par rapport au deuxième opus de la franchise. Bien écrit et bénéficiant de voix convaincantes (en anglais seulement), vous serez rapidement impliqué dans son histoire. Le fait de pouvoir profiter de ce genre de jeu en multijoueurs est aussi un gros point fort. Dommage cependant que le jeu ne propose pas d’écran splité, vu son niveau technique, cela aurait été largement faisable. Il n’y a qu’à voir les Divinity Original Sin. Et pour finir, LE point noir qui, je l’espère, sera rapidement corrigé : les bugs. De ce côté-là, c’est franchement exagéré. Des sauvegardes corrompues vous faisant rebooter le script du jeu et vous obligeant à le recommencer depuis le début, en 2020, c’est une honte.