REVIEW – Blue Giant (tome 1)

REVIEW – Blue Giant (tome 1)

REVIEW – Blue Giant (tome 1)

REVIEW – Blue Giant (tome 1) C'est bien ?

Fais péter le son mémé !

Blue Giant est un manga de type seinen imaginé et dessiné par Shinichi Ishizuka (auteur de Vertical) dédié à la musique, et plus particulièrement au jazz. Édité originellement par Shôgakukan et pré-publié par Big Comic en 2013 au Japon, il arrive en France grâce à l’éditeur Glénat, le 16 mai 2018Blue Giant sera composé de 10 tomes qui forment un arc unique. Une suite, intitulée Blue Giant Supreme est cependant en cours.

Pour info, si le titre est tout nouveau chez nous, il jouit déjà d’une forte réputation au Japon puisqu’il a remporté le 62ème Prix du manga Shôgakukan dans la catégorie « Meilleur manga » ainsi que le Grand Prix du 20ème Japan Media Arts Festival.

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L’histoire

Dai Miyamoto est un élève de terminale comme les autres : il fait partie d’une équipe de basket, a un job étudiant et vit seul avec son père et sa petite sœur. Mais un jour, son meilleur ami Mistuaki lui fait découvrir une chose surprenante : le jazz. Depuis ce jour, Dai ne pense plus qu’à une chose : devenir un jour musicien professionnel de jazz. À tel point qu’il ne cesse de jouer, peu importe le lieu ou les conditions météorologiques. Mais voilà, très vite, il va se confronter à une rude réalité : peu de monde le soutient. Ses amis ne le prennent pas au sérieux, son premier concert est un désastre et j’en passe. Ainsi, Dai va découvrir ce que signifie choisir une vie d’artiste.

Blue Giant My Geek Actu Review Dai

Musique et dessin

La première chose à noter avec Blue Giant, c’est évidemment la musique. Comment faire écouter de la musique à travers un dessin, c’est impossible ! Eh bien non, pas totalement, à travers ses dessins, Shinichi Ishizuka réussit à nous faire entendre de la musique. Laquelle ? Celle que vous voulez en fait. Il se trouve que je suis moi-même plutôt amateur de musique jazz, c’est donc tout naturellement que je pose sur les expressions de Dai, sur les esquisses de notes ou encore les ambiances, les propres sons que j’ai envie d’entendre. Il n’est pas difficile de trouver, comme le dit le mangaka, dans le jazz, toutes sortes d’émotions. De la joie, à l’excitation jusqu’à la tristesse totale, le dessinateur passe par les sentiments pour nous faire entendre la musique. En gros, il prend le truc à l’envers, et ça marche plutôt bien.

Si vous aimez le jazz, vous n’aurez nul mal à poser sur les pages des airs qui vous plairont. Par contre, si au contraire, il s’agit d’un style musical que vous ne connaissez pas, je vous conseille de lire le manga avec un fond sonore jazzy. Écoutez par exemple la radio TSF Jazz qui fera parfaitement l’affaire.

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Un vrai seinen

Plusieurs choses caractérisent le seinen : le sujet, le dessin, le personnage, etc. Ici, ne vous attendez pas à voir de scènes gores, des sujets durs et matures comme la guerre, la politique, le viol ou encore la mort. Non, non. Le sujet est mature par son approche : Dai n’est plus un enfant et son choix de vie (de devenir joueur pro de saxophone) est mûrement réfléchi. Il sait ce qu’il veut faire, il ne se cherche pas. Dai, dans sa tête, est déjà un adulte.

D’autre part, Blue Giant, de par son sujet difficile (arriver à faire entendre de la musique sur du papier, chapeau) oblige le mangaka à offrir au lecteur un certain nombre de détails. En cela, le manga est bien encore un seinen.

Dur d’être mangaka ?

Impossible pour moi, ancien passionné de musique et plus précisément de compositeurs, de ne pas voir un fort parallèle entre la difficulté d’être musicien de jazz et celle d’être mangaka. Je ne sais pas si la thématique était volontaire ou inconsciente chez Shinichi Ishizuka mais il me semble que toutes les épreuves que doit surmonter Dai pourraient également être celles de son créateur. D’autant plus que le fait d’écrire un manga sur la musique pourrait a priori sembler impossible, mais surmonter l’infaisable est un peu le crédo du mangaka, ancien étudiant en météorologie et en escalade. Il a notamment escaladé le Mont Rainier aux États-Unis, les Alpes japonaises et le Fitz Roy en Amérique du sud. Le dépassement de soi est donc un sujet fort chez le mangaka que l’on retrouve dans la personnalité de Dai. Ce sujet avait d’ailleurs été beaucoup développé dans la première œuvre du dessinateur, Vertical, dédiée à l’escalade.

D’autre part, j’ai trouvé (au premier abord) très surprenant le choix de la thématique. La musique, OK. Mais le jazz ? Je ne dis pas que cette musique n’existe pas au Japon, mais ce n’est pas forcément sa terre natale, si ? Mais voilà, Shinichi Ishizuka a fait ses études et a passé une bonne partie de sa vie (6 ans précisément) aux États-Unis d’Amérique. Ça explique pas mal de choses !

Mon avis

Si j’ai trouvé le manga un brin trop classique dans son pitch et son introduction, je ne peux que remarquer le soin du détail et la magie avec laquelle le mangaka fait vibrer les pages de Blue Giant par des notes de musique sorties de l’émotion de son personnage principal. Le manga est un voyage musical qui part de l’émotion pour créer la musique que tout un chacun pourra entendre et vivre s’il le souhaite.

Blue Giant My Geek Actu Review tome 1

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