Pour l’instant, seuls les deux premiers volumes sont sortis, mais cela ne nous empêche pas d’en parler.
Platinum End est un shōnen issu de la collaboration déjà familière de Tsugumi Ohba et Takeshi Obata, les créateurs du génialissime Death Note. Sorti cet été, les deux premiers volumes sont déjà commercialisés chez Kazé et le troisième ne saurait tarder, sa sortie étant prévue le 4 novembre.
Le pitch
C’est l’histoire d’un jeune garçon, Mirai, fatigué par la vie qui décide d’y mettre fin. Alors qu’il s’apprête à se jeter dans le vide du haut de son école, il est sauvé par Nasse, un petit ange tout mimi, aux grands yeux, qui lui propose de concourir pour devenir un Dieu. Mirai commence alors à entrer dans la course pour la divinité contre des adversaires opportunistes et dangereux.
Vu d’ici, l’histoire à l’air simple, mais à l’instar de celle de Death Note, le parcours du personnage principal est rapidement semé d’embûches.
Une prise de parole morale
On avait en l’habitude avec Death Note, le Bien et le Mal sont deux notions antagonistes que les auteurs se plaisent à confronter. Et contre toute attente, on les retrouve dans Platinum End. En effet, dans les deux premiers volumes, on assiste à une opposition entre Mirai, le jeune homme suicidaire soudainement décidé à retrouver le bonheur et faire le bien autour de lui, et Metropoliman, un arriviste méthodique prêt à éliminer tous les autres candidats en utilisant ses pouvoirs. Bon, alors cette dichotomie entre le Bien et le Mal ne me dérange pas, j’espère qu’elle sera aussi bien amenée que dans Death Note où le personnage de Light servait à montrer que la distinction des deux n’est pas si facile. Ici, c’est un monde trop manichéen qui semble se dessiner, mais attendons de lire la suite…
Dieu, une création humaine
Dans Platinum End, les humains concourent pour devenir le prochain Dieu, là est l’enjeu de l’histoire. Cette réflexion est intéressante puisque, à l’instar de Death Note (oui désolée je compare beaucoup mais c’était quand même une sacrée série qui ne peut pas s’oublier), elle montre Dieu non pas comme une force surnaturelle mais comme une création humaine. Même si les anges n’appartiennent pas à notre monde, c’est finalement l’Homme qui prend le dessus sur l’Univers en étant érigé au rang d’autorité suprême. Et finalement, être Dieu est comme être le PDG de l’entreprise, il faut écraser tout le monde pour y arriver… Y’a pas à dire, le message est clair (et pas très propre) !
Un tableau social ?
Alors, non ce n’est pas comme dans Last Hero Inuyashiki ou encore comme dans Ajin (qui sont tous deux des mangas posant également la question du Bien et du Mal), mais la société japonaise est dépeinte dans le manga, et même plus loin, c’est l’Humanité qui y est décrite (comme dans DN ahah). Une humanité avec sa propre morale relative à chacun, sa propre vision du monde, ses propres crédos… Dois-je me venger ? Dois-je utiliser mes pouvoirs pour faire le Bien ou pour arriver à mes fins ? Dois-je passer par le Mal pour arriver au Bien ? Toutes ces questions se dessinent en filigrane au long des deux premiers volumes. Finalement, Platinum End n’est que l’histoire d’un jeune héros torturé se demandant quoi faire dans un monde où seule l’individualité finit par gagner.
Une fraternité illusoire
Nous n’en sommes qu’au deuxième volume mais je vois déjà se dessiner une amitié entre Mirai et Kanade (Metropoliman, le méchant de l’histoire). Premièrement parce qu’ils ont le même âge et qu’ils fréquentent tous deux un établissement scolaire (tiens tiens, ça ne vous rappelle pas le moment ou L s’inscrit dans la même fac que Light ?). Deuxièmement parce que les deux garçons se rencontrent à la fin du troisième volume. Et là, je vois venir gros comme ça le schéma : “Mirai, tu es un réel ami, tu es comme un frère pour moi”, “Kanade, toi aussi tu es la seule famille que je n’ai jamais eue”, “Désolé mais je dois te tuer, un seul de nous ne peut arriver à la fin de la course”. Bon je caricature le trait je vous l’accorde, mais avouez que ça se prédestine complètement.
Mon avis
On attendait Platinum End avec impatience et un peu au tournant. Je pense que c’est un pari réussi pour Ohba et Obata qui ont su captiver leurs fans rapidement. Si le tableau semble manichéen à première lecture, il va s’en dire que les personnages vont évoluer et sûrement changer de voie (on parle quand même des créateurs de Death Note !) Seul bémol selon moi, j’ai comme l’impression que les deux histoires peuvent être calquées l’une sur l’autre, mais cela reste à voir avec le prochain tome qui sortira le 4 novembre.
Enfin bref, si vous n’avez pas lu les deux premiers volumes, c’est le moment de vous y mettre, je pense que vous ne serez pas déçu(e)s.