UN JEU MITIGÉ
En deux mots :
Mieux optimisé que le précèdent, le contenu est intéressant mais cruellement insuffisant pour un jeu vendu plein tarif.
User Review
0 (0 votes)Comme chaque année à la même période, on ne peut échapper à la sortie du nouveau Call of Duty. Et cette fois-ci, c’est au tour de Treyarch d’entrer en piste avec un nouvel épisode de sa série Black Ops. Après plusieurs épisodes plus ou moins futuristes, le studio d’Activision a décidé de repartir un peu dans le passé et de nous emmener en pleine guerre froide.
Call of Duty Black Ops: Cold War (que nous appellerons comme tout le monde Cold War pour la suite), est sorti le 13 novembre 2020 sur PC, PS4, PS5, Xbox One et Xbox Series. Call of Duty fait partie de ces licences qu’on ne présente plus, et qui malheureusement, innove peu d’un épisode à l’autre. Bien qu’un arrière-goût de réchauffé se fasse sentir tout le long, cet opus a tout de même ses particularités que nous allons découvrir ensemble.
Le jeu se compose de trois parties distinctes : la campagne, le multijoueur et le mode zombie.
La campagne
Le mur de Berlin est encore debout, Ronald Reagan est président des États-Unis, les gens portent des cols roulés en dessous de leur veste en cuir, fument dans les restaurants : pas de doutes, nous voilà dans les années 80.
Je ne vais pas y aller par quatre chemins : c’est très cliché. Cette campagne, que vous bouclerez en une poignée d’heures, a tout du film hollywoodien.
Un scénario bateau et des grosses scènes d’action sont au menu. Cependant, la mise en scène est relativement sympathique. Vous voilà sur les traces d’un méchant espion russe qui menace le mode de vie américain… Et bien entendu, vous agissez dans l’illégalité la plus totale avec l’accord oral du président. Les missions sont tout de même variées et les situations aussi. Si l’histoire se laisse suivre, elle ne justifie en rien l’achat du jeu à elle seule. Malgré tout, je vous recommande de vous y essayer, elle vaut le détour.
La Guerre Froide n’étant pas la période la plus connue de l’Histoire, il aurait été intéressant de voir un scénario bien mené avec différents points de vue entre les Américains et les Russes. Il y avait un coup à jouer… Mais Treyarch a préféré rester prudent avec une campagne plutôt convenue. Qui, de toutes façons, ne sera pas jouée par la majorité des joueurs. On ne peut donc pas leur en vouloir plus que cela.
Elle reste plaisante à parcourir, le doublage est de qualité. Ils ont même osé mettre sur des bornes d’arcade placées dans les niveaux les anciens hits d’Activision au temps de l’Atari 2600. Et ils sont jouables !
Le multijoueur
Cela fait maintenant des années que le multijoueur repose sur une base solide et qu’il évolue peu. La formule reste peu ou prou la même chaque année mais avec, tout de même, son petit lot de changements. Si vous avez joué à Modern Warfare (l’opus de l’an dernier), vous êtes en terrain connu. Nous sommes dans la continuité. Mais il y a tout de même quelques éléments à retenir. Par exemple, il n’est plus possible de s’appuyer contre les rebords de fenêtre ou autres barricades pour stabiliser son tir. En contrepartie, les armes ont globalement moins de recul. Les cartes sont assez petites et conçues pour offrir des affrontements rapprochés. L’emphase a été mis sur le mouvement. D’ailleurs, vous courez un peu plus vite. Je pense que Treyarch essaie d’endiguer le problème majeur de la franchise : “les campeurs”. Le souci : le contournement est aisé et le “spawn kill ” s’en voit facilité. On remarquera aussi l’apparition de jauge de vie. C’est relativement pratique pour savoir où en est votre adversaire. Ou vous-même par la même occasion, ainsi que l’efficacité réelle de votre arme. Il est à noter aussi que le TTK (Time To Kill) a été revu un peu à la hausse. Ce qui signifie qu’il faudra un peu plus de balles pour tuer vos adversaires. C’est minime, mais dans ce genre de jeu compétitif, cela change la méta.
Au niveau des menus, nous avons aussi des petites nouveautés. Dorénavant, lorsque vous souhaitez lancer une partie, vous présélectionnez à l’avance quel type de mode de jeu vous souhaitez (match à mort, domination, élimination confirmée…). Vous êtes lancé ensuite dans une partie avec un des modes que vous avez choisi. Cela permet de faire un peu de roulement sans quitter sans arrêt les salons pour aller dans d’autres menus.
Du côté de la personnalisation des classes, nous avons aussi du changement. Il était coutume d’avoir trois atouts. Trois catégories, et vous en choisissiez un par catégorie. Maintenant, vous avez la possibilité de choisir trois atouts d’une seule et même catégorie si cela vous chante. Il y a même un nouvel emplacement d’atout appelé joker qui vous permet d’en avoir un quatrième. Mais ces jokers sont indépendants et on ne peut en choisir qu’un seul.
Les bonus que donnent les différents accessoires d’armes (poignée, canon…) sont ENFIN exprimés en pourcentage. Les choses sont claires, nettes, et précises. Un ajout très bienvenu si vous voulez mon avis.
Par contre, le titre pèche vraiment du côté du nombre de cartes. Huit au total. C’est un peu chiche de leur part. Surtout qu’en traversant la campagne, vous parcourez plusieurs environnements qui auraient fait de très bonnes cartes sans rien avoir à toucher. Quant aux modes de jeu, ils sont relativement redondants. Vous allez très vite en faire le tour. Fort heureusement, les nouvelles cartes seront ajoutées sans frais supplémentaires car Activision a abandonné (du moins pour le moment) son système de “Season Pass”. Les premiers ajouts de contenu arrivent le 10 décembre selon leur Road Map.
Le mode zombie
Savoir qui réalise les meilleurs Call of Duty reste débattable. En revanche, pour le mode zombie, la communauté est plutôt unanime, c’est Treyarch qui maîtrise le mieux la chose. C’est à la fois le mode avec le moins de contenus (une seule carte pour le moment) et pourtant c’est sur cette partie-là du jeu que j’en ai le plus à dire. Mais commençons par le commencement : de quoi, qu’est-ce que donc que ce mode zombie ???
Si vous n’y avez jamais joué, avec le peu de contenu du jeu de base, je vous suggère de vous y mettre histoire de rentabiliser un peu plus votre achat.
Le principe est d’une simplicité grotesque. Des zombies arrivent par vagues. Ils sont de plus en plus nombreux et de plus en plus résistants. Lorsque vous tuez un zombie, vous gagnez de l’argent. Avec le fruit de votre labeur, vous allez pouvoir ouvrir certaines portes qui vous donneront accès à de nouvelles zones de la carte et acheter de nouvelles armes pour tuer encore plus de zombies ! Ainsi que des “atouts” sous forme de boissons dans des distributeurs qui vous octroieront divers bonus : être plus résistant, courir plus vite, recharger plus vite… Le but de tout ça ? Survivre le plus longtemps possible !
Du moins, en surface. Car en réalité, les cartes de zombies cachent un “secret” qui va vous demander de réaliser certaines choses au cours de la partie. Des étapes parfois complexes et extrêmement difficiles à trouver par soi-même. Je vous recommande d’allez voir les tutos sur YouTube. Parce qu’il faut faire ces fameuses étapes avec les zombies à vos trousses ! Bonne chance, vous allez en avoir besoin ! Si cela vous intéresse, je vous recommande d’aller faire un tour sur la chaîne YouTube de Kenshin9977 qui s’est spécialisé là-dedans. Il est un des meilleurs si ce n’est LE meilleur côté francophone. Il a fait les tutos des secrets de toutes les cartes, toujours expliqués pas à pas, de façon compréhensible.
Le mode zombie de Cold War a clairement été pensé pour attirer les nouveaux joueurs. Vous commencez avec une arme au choix (elles font globalement toutes les même dégâts) et les premières choses à faire sont indiquées. On vous dit carrément comment rétablir l’électricité et comment activer la machine “sacré punch” (laquelle sert à transformer vos armes). Mais les choses ne sont pas devenues faciles pour autant. Pour le reste, il faudra vous débrouiller. Passé la manche 8 ou 9, votre arme de départ commence à manquer sacrément de mordant.
Si vous êtes un aficionado du mode zombie, qu’est-ce qui va changer ? Pour commencer, comme dit plus haut, le système d’atout revient. Et vous commencerez aussi avec une bonne arme de départ. Fini les débuts de parties avec pistolet à bille. Les armes sont celles que vous débloquez dans le multijoueur et que vous équipez comme vous voulez. D’ailleurs, les niveaux sont les mêmes, donc pouvez débloquer des équipements en zombie pour les utiliser en multijoueur, et inversement.
Tout comme en multijoueur, vous disposez d’une barre de vie et les zombies aussi. Elle est clairement affichée. Il y a même les chiffres des dégâts. C’est extrêmement pratique pour voir immédiatement l’efficacité de telle ou telle arme et de voir s’il est temps de la changer ou non. Pour moi, c’est un ajout extrêmement bienvenu. Il vous est même possible d’utiliser les attaques de série de points, qui peuvent se trouver dans la caisse à la place des armes.
Dorénavant, les zombies, en mourant, lâchent des “matériaux”. Une nouvelle ressource qui vous sert à crafter diverses choses. Les armes fonctionnent aussi par un système de pallier. Vert, bleu, violet et doré selon leur puissance. Vous pouvez les améliorer avec les matériaux via une machine dédiée placée quelque part sur la carte. Cela vous permet de pouvoir jouer avec l’arme avec laquelle vous êtes le plus à l’aise. Au cours des parties, vous gagnez des Cristaux d’Ether que vous pouvez ensuite utiliser entre les parties pour augmenter l’efficacité des atouts de façon permanente.
Dernière nouveauté majeure, vous avez la possibilité de vous exfiltrer au cours de la partie. En effet, à partir de la manche 11, et toutes les 5 manches, vous pouvez appeler un hélicoptère et mettre fin à la partie sans réaliser le fameux secret (ou mourir tout simplement). Mais c’est loin d’être aussi facile que ça, car une fois l’hélicoptère appelé, il faut vous rendre dans une zone et y tuer tous les zombies pour pouvoir partir.
Et pour finir, il y a deux autres modes de jeu. Le Dead Ops Arcade est de retour : ce mode arcade en vue d’au-dessus. Le mode “carnage”, qui se joue à deux sur une des maps multijoueur. Vous devez suivre un orbe qui se déplace et rester dans son périmètre (sinon vous perdez de la vie petit à petit) et tuer les zombies qui arrivent. Ce mode de jeu est exclusif aux plateformes Playstation pour une durée d’un an et il sera ensuite disponible partout. C’est long, un an….
Du crossplay, oui ! Mais…
Tout comme l’opus précédent, Call of Duty Black Ops: Cold War est crossplay. Cela veut dire que vous pouvez jouer avec vos amis, qu’ils soient sur PC, Playstation ou Xbox. Et même garder l’entièreté de votre progression si vous passez d’une plateforme à l’autre du moment que vous vous connectez à votre compte Activision.
Le crossplay n’est pas au goût de tout le monde, car beaucoup de joueurs “console” se sentent désavantagés face aux joueurs PC et leur terrible “clavier/souris”. Laissez-moi vous dire que ce n’est plus tout à fait vrai. En effet, il est possible de jouer au clavier/souris sur console à condition que le jeu le prenne en compte. Et depuis Modern Warfare, c’est le cas. Après, il est aussi possible de tomber sur des joueurs PC avec des manettes, même si cela n’a aucun sens. Bref, le crossplay reste une bonne feature qui permet avant tout de pouvoir enfin jouer avec ses amis peu importe la plateforme, et ça c’est beau.
Par contre… encore aurait-il fallu que les choses eussent été bien faites. En effet, si vous êtes sur PC, vos amis ne vous verront pas en ligne et ce sera à vous de les rejoindre systématiquement. Même si vous leur envoyez une invitation à vous rejoindre.
Mais ça ne s’arrête pas là. Le chat du jeu est abominable, et on se comprend très mal. On entend un mot sur deux, voire trois par moment. Donc je vous préviens, il va falloir ruser un peu. Par exemple, pour les joueurs PC et Xbox, le chat Xbox étant dispo sur PC, je vous conseille de passer par là. Pour les joueurs PC et PS4, les choses vont être plus compliquées que cela. Les “Party” n’étant pas disponibles sur PC, il va falloir que vous utilisiez le “remote play” de la PS4 pour streamer votre PS4 (si vous en avez une) sur votre PC. De là, vous pourrez utiliser le chat de la console puis lancer le jeu sur le PC en gardant la PS4 en tâche de fond. Pour les autres, il va falloir se montrer patients et attendre que Treyarch fasse quelque chose. Ce n’est quand même pas normal en 2020 de voir un jeu aussi populaire fait par des studios vétérans se louper sur un banal chat vocal de jeu…
Mon avis
Alors, est-ce que ce Call of Duty Black Ops: Cold War vaut le coup? Oui et non. Si vous êtes intéressé par l’entièreté du jeu et que vous avez des amis avec qui jouer, pourquoi pas. Il ne vaut pas vraiment son prix en l’état mais le contenu sera ajouté sans frais supplémentaires.
Si c’est seulement le mode multijoueur qui vous botte, alors je vous suggère d’attendre une petite promo ou de voir ce que les ajouts apporteront. Parce que 8 cartes, c’est vraiment trop peu… Ajoutez à ça un chat vocal imbuvable… Le jeu n’en vaut pas la chandelle pour le moment.