DU RIZ ET DU FIGHT
En deux mots :
S’il peut surprendre par sa dualité de gameplay et d’esthétique, Sakuna: Of Rice and Ruin offre une expérience non sans défaut, mais très complète et dotée d’un certain charme.
User Review
0 (0 votes)Incarner la déesse du riz dans un univers fantastique et onirique japonais ? Oui, oui, c’est dans mes cordes. Je dirais même que ça fait partie des jeux que je me devais de tester.
Sakuna: Of Rice and Ruin est un jeu d’action et de simulation agricole dans lequel le joueur doit combattre des monstres, explorer un monde coloré et prendre soin de sa culture de riz. Prévu le 20 novembre 2020 en France, le jeu est édité par Marvelous USA et développé par Edelweiss Medienwerkstatt GmbH, Edelweiss. Le sortie du jeu est prévue sur Nintendo Switch, PlayStation 4 et Microsoft Windows.

Le pitch d’une pitchounette
Alors qu’un groupe d’humains trouve un chemin entre le monde des vivants et celui des dieux, la déesse (beaucoup trop gâtée des récoltes) va faire tout son possible pour renvoyer les intrus chez eux. Les événements se suivent et Sakuna finit malheureusement par offenser la déesse suprême qui la bannit alors de sa vie de débauche au royaume céleste pour une île perdue envahie de démons qu’elle devra chasser avec l’aide du groupe d’humains avec lesquels elle devra apprendre à collaborer.
Sakuna devra alors nettoyer l’île tout en subvenant à un nouveau besoin qu’elle ne connaissait pas : la faim. Descendante d’un dieu de la guerre et d’une déesse de la moisson, elle va alors user de ses talents naturels pour cultiver du riz avec l’aide d’humains aux personnalités fantasques.

Un gameplay à deux facettes
Si l’objectif du jeu est double, expulser les démons de l’île et survivre, Sakuna: Of Rice and Ruin offre aussi une expérience vidéoludique composée d’un double gameplay. En effet, d’un côté, nous avons des phases d’action et de combat et d’un autre des phases d’exploration, de farming, où vous devrez pendre soin de vos récoltes, de vos outils, des aliments que vous apportez et globalement de vos troupes.
Visuellement, les phases de combat et celles d’exploration sont sciemment scindées. Pour cause, l’action est présentée sous forme de jeu 2.5D au style résolument arcade dans lequel vous devrez enchaîner les combos pour éradiquer les vagues d’ennemis dans des mondes à défilement horizontal, en cherchant au passage un maximum de ressources à rapporter à votre camp.
De son côté, le mode exploration est présenté entièrement en 3D et apporte alors une profondeur radicalement différente au titre.

Une esthétique en demi-teinte
S’il y a beaucoup à dire de l’esthétique de Sakuna: Of Rice and Ruin, il faut tout d’abord saluer les efforts qui ont été faits pour rendre hommage au Japon. Fort de ses très nombreux détails inspirés de la culture et du folklore traditionnel japonais, le titre satisfera tout passionné de l’archipel nippon. En effet, un tel réel soin du détail fait plaisir. Là où le titre gêne un peu plus, c’est sur la dualité de ses deux phases, de ses deux modes.
Si le mode 2.5D est très réussi et visuellement assez soigné, c’est surtout le mode 3D qui s’essouffle très rapidement. Les paysages sont jolis, la direction artistique solide. Pourtant, le jeu souffre d’une technique parfois faiblarde qui fait retomber le soufflé. Pour cause, les bugs de collision, les éléments instables ou encore une physique très douteuse qui risquent d’empêcher les joueurs avertis de se procurer un maximum de plaisir.
Enfin, je noterai que si globalement le titre n’est vraiment pas moche, ce qui m’a paru le plus gênant durant mes phases de jeu, réside dans le léger manque de cohérence entre les deux modes, représentés visuellement de deux façons un peu trop différentes. On pourrait presque avoir l’impression que le jeu a été développé en deux temps, par deux équipes différentes. C’est dommage, car il ne manquait pas grand-chose pour réussir à coller ces deux morceaux ensemble… peut-être aurait-il fallu créer plus de scènes où Sakuna passe de la 2.5D à la 3D par exemple.
Mon avis
Sakuna: Of Rice and Ruin ne prend finalement que peu de risques, n’innove pas beaucoup et tombe malheureusement dans quelques écueils un peu trop faciles. Pourtant, manette en main, le gameplay tient assez bien ses promesses et offre une expérience l’air de rien complète baignée dans un univers japonais plutôt réussi. À recommander à un public averti, je dirais.