Test Cloudpunk My Geek Actu

TEST – Cloudpunk, le pixel dans les nuages

TEST – Cloudpunk, le pixel dans les nuages

TEST – Cloudpunk, le pixel dans les nuages

TEST – Cloudpunk, le pixel dans les nuages C'est bien ?

UNE EXPÉRIENCE CYBER PUNK NARRATIVE RÉUSSIE
4.7

En deux mots :

Au-delà de la simulation de livreur du futur se trouve un expérience narrative impressionnante dotée d’un univers et d’une ambiance très riches. C’est un coup de coeur !

Envoi
User Review
0 (0 votes)

Après avoir vu quelques vidéo de Let’s Play sur Cloudpunk, je dois bien avouer que ma première impression n’en était que peu positive : ersatz fade d’une promesse de Cyberpunk 2077 au style visuel amoindri, je me suis pourtant laissé tenter par le jeu vendu 25€ environ sur le PSN.

Cloudpunk est un jeu vidéo d’aventure édité par Maple Whispering Ltd et développé par Ion Lands. Le jeu est sorti sur Windows le 23 avril 2020 puis sur PS4, Xbox One et Nintendo Switch le 15 octobre 2020.

“Le charme de l’ancien m’voyez ?”

Un pitch qui tient sur un pixel ?

Le joueur incarne Rania, une jeune femme qui a quitté sa petite ville de campagne d’où elle a été éjectée. Ruinée, elle a dû vendre sa maison et le corps de son chien. Comme finale échappatoire, elle va rejoindre la mégalopole Nivalis, ville futuriste, où elle va décrocher le job de livreuse chez Cloudpunk, société de livraison clandestine. Elle va alors transférer son chien (son “âme”) dans son véhicule comme intelligence artificielle. Le pitch de Cloudpunk se résume à ces quelques simples lignes. Pour autant, ce n’est aucunement bloquant pour le joueur qui ne rentre alors que plus facilement dans la peau de la protagoniste.

Une histoire Fed Ex louche

Camus, le chien-voiture, prendra alors le rôle de personnage secondaire à la fois fidèle et naïf – à l’instar de l’image que l’on pourrait se représenter d’un chien réincarné en voiture futuriste. Il questionne alors petit à petit les décisions de sa maîtresse tout en devant comprendre les nuances du monde dans lequel il évolue.

Grace à ses très nombreux dialogues avec Camus ou encore Contrôle (le QG de Cloudpunk, sorte de personne qui donne les ordres de mission), le joueur plonge dans les bas-fonds de Nivalis et découvre ce que l’humain peut cacher de plus sale. Pour cause, si le thème du voyage initiatique d’une jeune provinciale qui arrive dans le monde de requin d’une grande capitale n’est pour le moins pas forcément très original, il est ici primordial car il va servir en tous points le récit et permettre au joueur de ressentir la noirceur du monde qui l’entoure. Alors que celui-ci n’est fait que de pixels, c’était un challenge risqué. Mais cela est appuyé par un élément de narration pourtant très simple et efficace : le choix.

Lorsque le joueur doit livrer un colis dans lequel résonne un “tic tac” faisant penser à une bombe, le jeu laisse le choix au joueur : livrer le colis, prendre le risque de participer à un événement tragique mais garder son job, ou alors le jeter aux ordures, garder sa conscience quitte à peut-être ruiner sa jeune carrière. Le joueur est alors impliqué dans les choix de son personnage et apprend rapidement à “jouer” avec la ville et ses éléments, sans jugement pour la pauvre Rania qui doit faire ce qui est nécessaire pour survivre. Autant d’éléments mélangés qui pourraient créer une sorte de cacophonie vidéoludique. Pourtant, force est de remarquer que tout cela ne fait qu’augmenter le sentiment de role play et l’envie de continuer à jouer.

Un gameplay finalement complet

Bien que le jeu soit très concentré sur la conduite de votre véhicule (appelé ici un HOVA) et donc de la livraison, les phases au “sol” sont tout de même très nombreuses. Or, celles-ci peuvent être jouées à la troisième personne ou à la première personne (soit vous voyez votre personnage avancer, soit vous évoluer comme si vous étiez elle). Cela fonctionne à merveille et donne un sentiment de grandeur important au jeu qui apparaît pourtant de prime abord comme un titre indépendant plutôt minimaliste. Mais il ne faut pas se fier à sa direction artistique minimaliste qui est en réalité beaucoup plus intéressante qu’il ne pourrait y paraître. De plus, la présence de nombreux PNJ ayant leur propre histoire à vous raconter donne la sensation de s’immerger pleinement dans un RPG en open-world très complet. Des vendeurs, aux garagistes en passant par les dealers ou encore de simples passants, la ville de Nivalis donne l’impression de fourmiller de milliers de vies entremêlées dans un sombre destin, ce qui augmente le sentiment de grandeur.

Très vite, Rania présente au joueur, ainsi qu’à Camus, son premier appartement à Nivalis. À l’instar de son véhicule, l’appartement est personnalisable puisqu’afin de se sentir plus chez lui, le joueur peut acheter des éléments de décoration, de la nourriture, un frigo, etc. Concernant le HOVA, Rania débloque petit à petit de nombreuses améliorations qui permettent au joueur de se sortir de quelques galères à venir. Et afin d’améliorer le role play, il est important de garder un oeil à la fois sur l’état général du vaisseau qui s’abîme à chaque choc et qu’il faut donc faire réparer de temps en temps, et garder un oeil sur le niveau d’essence qui diminue lui aussi. Il faudra alors faire le plein lorsque cela sera nécessaire à l’une des nombreuses station-services.

Je vous présente mon appartement… Voilà.

Le seul point légèrement agaçant que j’ai eu à notifier concernant le gameplay du jeu, et peut-être même plus largement du jeu, serait celui des temps de chargement. À chaque changement de map, vous devez passez à travers des portails qui vous amènent dans un nouvel arrondissement. Toutefois, non seulement les temps de chargements sont assez longs, mais surtout j’ai remarqué un freeze quasi inévitable à chaque ouverture de nouvelle map, ce qui à la longue pourrait devenir pénible.

L’un des “arrondissements” de la ville

Une identité forte

Si j’ai d’abord trouvé le titre plutôt sympa mais trop “facile”, c’est en rentrant réellement dans le rôle de Rania que j’ai pris goût à l’ampleur et l’intérêt réel du titre et de sa charte graphique unique. Visuellement très réussi, la patte graphique de Cloudpunk offre un rendu à la fois futuriste et résolument geek tourné vers le pixel comme élément de détail. Ainsi, si le jeu pourrait se résumer comme une simulation de conduite du film Le Cinquième Élément mixé avec un rendu Minecraft, on ne peut qu’admirer la logique et la cohérence de ces éléments assemblés ensemble.

J’ai d’ailleurs noté que si la ville s’appelait Nivalis, ce qui n’a rien d’asiatique, les références à la culture japonaise sont très présentes : du sake aux okonomiyaki, jusqu’au quartier de Dotonbori. Bien qu’il ne puisse s’agir que d’un clin d’oeil, la culture nippone porte dans l’inconscient collectif une forte couleur futuriste, ce qui ne fait donc que renforcer la profondeur de l’univers et de l’ambiance créés.

De plus, si le rendu visuel est très réussi, la direction artistique est surtout portée par une bande-son sans prise de risque, aux sonorités rétro-futuristes, absolument parfaite. En effet, celles-ci posent les premières pierres d’une ambiance sonore si juste qu’elle en augmente le sentiment d’implication du joueur.

Mon avis

Fermez les yeux, lancez Cloudpunk. Malgré ses énormes pixels, vous serez en moins de 10 minutes l’un des habitants de la ville sombre de Novalis.
Plus dense qu’il ne pourrait y paraître, Cloudpunk est un titre complet qui n’échappera pas à la comparaison avec un certain Cyberpunk 2077 dont la sortie est prévue la même année. Pourtant, Cloudpunk est un jeu à part entière, fort de ses nombreux parti-pris qui se doit d’être respecté comme tel. Je ne peux que recommander, surtout à moins de 25€.

Digiqole Ad
%d