UN HAREM INVERSÉ PARFAITEMENT DISPENSABLE
En deux mots :
Le concept avait de l’originalité, certes. Mais le format court de l’anime et bon nombre de clichés ont rendu celui-ci vide d’intérêt et de sens. Dommage.
User Review
3 (1 vote)Kenka Bancho Otome – Girl Beats Boys – est un anime sorti entre avril et juin 2017 sur les écrans japonais et retransmis en streaming sur la plateforme Crunchyroll. Adaptation du jeu vidéo de type visual novel du même nom, sorti en 2016, la série est co-produite par les studios A-Real (Urawa no Usagi-chan) et Project No.9 (Yume Oukoku to Nemureru 100-nin no Ouji-sama). À la suite de la diffusion de l’anime, un manga shōjo éponyme en 2 tomes est sorti au Japon, ainsi qu’un second jeu vidéo. L’anime est original par son format : en effet, les 12 épisodes durent chacun 8 minutes au lieu des 20 habituelles. Bonne idée ou non ? On vous dit tout.
Le pitch
Hinako a grandi seule, sans jamais connaître ses vrais parents. Un jour, elle rencontre un garçon qui prétend être son frère jumeau, Hikaru. Comme ils se ressemblent beaucoup, il lui demande de prendre sa place dans une célèbre école privée pour des élèves en difficulté. Mais Hikaru est aussi l’héritier d’une puissante famille de yakuzas. Il doit ainsi préserver sa réputation en devenant l’élève le plus respecté. Hinako va ainsi devoir se battre pour contrôler l’école tout en cachant sa véritable identité…
Un shōjo shōnenesque
En tant qu’adepte de dramas coréens, le pitch m’a immédiatement fait penser à You’re Beautiful. L’idée de base est, en soit, typiquement japonaise. On reconnaît, dès le début, la pâte beat them all de l’œuvre d’origine. L’objectif de notre héroïne / héros (ou plutôt de son frère) ? Devenir le plus fort du lycée. Comment ? En se bastonant avec les élèves les plus puissants, pardi ! Et le tout, déguisée en garçon. Car oui, Kenka Bancho Otome – Girl Beats Boys – reprend le classique thème du gender bender.
Loin du synopsis de base du harem inversé, du moins, c’est ce qu’on veut nous faire croire. Très vite, le spectateur fait la rencontre, un à un, des potentiels “prétendants” d’Hinako / Hikaru : allant du blondinet rigolo, au garçon calme et posé, ainsi qu’au grand frère protecteur en passant par l’élève le plus populaire du lycée. De vrais stéréotypes de bishōnens. Par ailleurs, à cause ou grâce au format court de l’anime, ces personnages masculins sont très peu développés.
Kenka Bancho Otome – Girl Beats Boys – a tout l’air d’un shōnen. Au fil des épisodes, une amitié “virile” prend place, sans grande surprise, entre les personnages. Et pour une fois, l’héroïne n’est pas faible et à sauver constamment : au contraire, comme l’indique le nom de la série, c’est elle qui les bat tous à plate couture. Les affrontements d’Hinako sont toujours à sens unique et sans surprise.
Si les combats sont plus ou moins réalistes, ils sont, en revanche, loin d’être spectaculaires. L’animation et le chara-design sont tout à fait corrects, mais de nombreux éléments visuels laissent à désirer, et le plus gros point noir d’entre eux est représenté par les personnages “figurants” qui n’apparaissent que sous la forme d’ombres, même pas animés quand ils parlent.
Amour, poings et amitié
Tel est le titre du dernier épisode, et aussi un bon résumé de la série, enfin presque. En effet, si vous êtes à la recherche d’un anime sur la romance, laissez-moi vous dire que vous risquez d’être déçus, car celle-ci est très peu présente. En terme d’animes types harem inversé de meilleure qualité, je vous conseille plutôt Ouran High School Host Club, Hanasakeru Seishounen, Kiss Him, Not Me !, ou encore Hiiro no Kakera. Mais passons.
Bien que l’anime soit court, certains passages récurrents et inutiles font perdre du temps au développement de l’intrigue, et qui auraient peut-être pu améliorer celle-ci. Je pense notamment aux 4 garçons qui discutent aux toilettes dans quasiment chaque épisode pour débriefer sur les événements du lycée. Leurs seiyū étant les membres du groupe Love Desire qui chantent les génériques (pas transcendants au passage), il doit s’agir d’un clin d’œil. Mais loin d’être indispensable, c’est certain, d’autant que des questions restent sans réponses à la fin de l’anime.
Encore que, le plus dérangeant dans Kenka Bancho Otome – Girl Beats Boys –, c’est sans doute la morale de l’histoire : la violence résout tout et mentir à tout prix à ses amis sur son identité alors qu’elle est quasiment grillée, passe crème. Ah d’accord. Et le nombre de fois où les personnages crâment tous seuls le secret d’Hinako, mais bonjour les clichés. Si je n’attendais pas grand chose de base en regardant cet anime, je n’étais pas préparée cependant à un tel niveau de prévisibilité et de niaiserie (et je ne parlerai pas des tags du lycée soit-disant craignos).
Mon avis sur Kenka Bancho Otome – Girl Beats Boys –
Kenka Bancho Otome – Girl Beats Boys – est un anime au format court et, au final, ce n’est pas plus mal. Si l’animation est globalement réussie, en particulier la scène de combat de l’épisode 10 avec le coucher de soleil, le scénario laisse à désirer. Bien que ciblant les adeptes de shōjo, aucun début de romance n’apparaît vraiment, tout ça pour une histoire sans réel grand intérêt.