REVIEW – Le Dilemme de Toki

REVIEW – Le Dilemme de Toki

REVIEW – Le Dilemme de Toki

REVIEW – Le Dilemme de Toki C'est bien ?

UN MANGA FRAIS ET RAPIDE À LIRE
3.5

En deux mots :

Le Dilemme de Toki et un shōnen en 3 tomes au rythme assez soutenu. Porté par un sujet moderne et profond, il s’en détache rapidement pour se concentrer sur des aventures plus classiques.

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Le Dilemme de Toki (ou 選択のトキ en japonais – ouais, c’est cadeau) est un shōnen édité en France par Glénat, dessiné et écrit par Kiri Gunchi, prépublié dans Jump SQ en 2017, au Japon.

Le pitch

Alors qu’il mène une vie très banale, voire ennuyeuse, Mitsuharu, un lycéen, rencontre Toki qui lui explique être un extra-terrestre. La raison de sa venue sur Terre est très claire : alors que Toki n’a jusqu’à présent pas de sexe défini, le personnage doit décider s’il souhaite devenir un garçon ou une fille. Toki qui se rapproche naturellement de Mitsuharu va alors voir dans le jeune homme une opportunité exceptionnelle : reléguer l’important rôle du choix de son sexe à quelqu’un d’autre. Ainsi, Mitsuharu doit choisir s’il préfère avoir un meilleur ami garçon, ou une petite amie fille.

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Le design de Toki me semble très inspiré des personnages du jeu Splatoon !

Le genre, un choix crucial pourtant pas si important

Vous l’aurez compris, le thème du genre sera très présent dans le manga. Pourtant, il ne sera pas ici question de sexualité à proprement parler mais plus de question de choix, ce qui est très important. Car si le manga semble porter le très fort message d’acceptation du choix de genre, on pourrait croire que l’œuvre ne base son originalité que sur ce point. Pourtant, ce fameux choix ne sera finalement qu’un élément déclencheur à toute une suite d’aventures et de rebondissements qui, très rapidement, prendront leur distance avec le sujet d’origine. Pourquoi ? Parce que finalement, si avoir le choix est important, le genre ne définit ici pas tout. Que Toki soit un garçon ou une fille importe finalement peu aux yeux de Mitsuharu qui ne souhaite finalement qu’une chose : garder Toki à ses côtés, peu importe de quelle façon. C’est plus tard dans le manga, lorsqu’une fille se rapprochera du jeune homme, que l’adorable extra-terrestre fera le choix d’être un garçon.

Le choix du shōnen

Avec la maturité et la profondeur du sujet important, il n’aurait pas été surprenant que Kiri Gunchi eût choisi le format seinen, volontairement sérieux. Pourtant, malgré un trait et un dessin très précis – esthétique typique du seinen – le mangaka a choisi le format shōnen poussant son protagoniste à vivre non seulement une réflexion sur lui-même, mais surtout un chemin initiatique empli d’aventures. Pourquoi ce choix est-il pertinent ? Car le choix que doit faire Toki est un sujet important et qu’il est du coup plus intéressant ici d’adapter le ton et de le rendre léger plutôt que sérieux et ainsi de toucher une cible plus jeune, plus encline à avoir besoin de ce genre de message. Pour ma part, je trouve le choix totalement pertinent et je m’en félicite. D’autant plus que très vite, l’histoire se tourne vers des problématiques d’agent secret, de mystère, de pouvoirs et d’organisation extra-terrestre. En effet, les deux amis vont devoir, au fil des rebondissements, faire face à deux problèmes majeurs : rassembler tous les éléments à la “transformation” de Toki (et tous ne sont pas facilement trouvables) ce qui ouvre une sorte de quête typiquement shōnen, puis lorsque les Carminéens (peuple duquel s’est en fait échappé Toki) viennent chercher Toki, les deux amis (Toki et Mitsu) vont s’échapper et en profiter pour se lancer dans un voyage (toujours initiatique) à travers le Japon moderne et plus précisément la ville de Kyoto ! Un plaisir…

Mon avis

Le Dilemme de Toki est un shōnen en 3 tomes seulement qui ne s’essouffle à aucun moment et qui se lit avec une facilité déconcertante. Sans être le manga chef-d’œuvre d’une décennie, il s’agit d’une bouffée d’air frais et d’une réelle réussite pour son mangaka qui signe ici sa première œuvre. Nul doute, il s’agit d’une personne à suivre… et de très près.

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