Un poulpe qui fait couler beaucoup d’encre..
Muddledash est un speedrunner multijoueur sorti le 10 juillet 2018 sur Steam et Nintendo Switch. Le principe du jeu est simple. Vous incarnez un poulpe et votre objectif sera d’être le premier à passer la ligne d’arrivée avec le cadeau qui sera lâché entre vous et vos adversaires. Vous avez tout compris ? Alors c’est party !
Que l’encre soit reine en ce jour.
Muddledash est donc un speedrunner des plus classiques dans un univers 2D rappelant très fortement celui de Loco Roco ou de Patapon. Des couleurs vives et des graphismes simples permettent au jeu de garder une très grande fluidité quel que soit le nombre de joueurs et votre configuration.
Votre mission, Mister Poulpe, sera de vous emparer du cadeau que nous allons mettre à votre disposition et de foncer jusqu’à la ligne d’arrivée tout en évitant les obstacles des terrains créés aléatoirement et surtout de survivre face aux autres joueurs humains qui n’auront de cesse de vous agresser pour s’emparer de votre butin. Et c’est là que tout se corse.
Sous l’eau, ils n’entendront pas vos cris.
Contrairement à beaucoup de speedrunners que nous avons pu découvrir ces deux dernières années, Muddledash ne vous proposera pas de récupérer différentes armes tout au long de votre course afin de poursuivre ou échapper à vos adversaires. Seules vos tentacules et votre encre seront à votre disposition pour attaquer le porteur du cadeau (non vous ne lisez pas un test de Splatoon).
Vos actions seront donc limitées à de bons coups de tentacules qui pourront aller jusqu’à assommer votre adversaire, un dash qui vous offrira la possibilité de le rattraper ou de le devancer (j’y reviendrai plus tard) et enfin des projectiles d’encre qui le ralentiront suffisamment pour vous permettre de le massa… rendre accessible à votre douce fureur. Oui, ce jeu tout mignon deviendra rapidement une arène de combat et votre salon résonnera avec plaisir lors des lâchers de “This is Sparta !” qui viendront ponctuer chaque affrontement.
Et que la confusion soit !
Vous l’aurez compris par la construction de ce test et au titre de cette partie, Muddledash porte parfaitement son nom (peut être traduit par “élan de confusion“). Mais pourquoi ? Commençons par le plus simple. Les décors sont énormes et magnifiques avec leurs couleurs vives, une chose très positive.
Jusqu’à ce que vous soyez quatre petits poulpes perdus ou en tas dans cet univers. Il est en effet très difficile de comprendre ce qu’il se passe lorsque vous affrontez votre adversaire et il n’est pas rare de voir partir un joueur loin de la bataille croyant qu’il possède le cadeau ou pire que vous confondiez les protagonistes. Les couleurs des poulpes et leur couvre-chefs, que vous pourrez changer en début de course, ne sont plus vraiment visibles quand vous jouez à quatre sur un écran de 17 pouces, sauf si tous les joueurs sont collés à l’écran.
Run or die but don’t take the gift.
Pardon pour ce petit changement de langue mais il est bien plus parlant. Le second point noir de ce jeu est sa mécanique. Bien que parties d’une bonne intention les équipes du jeu ont tué la partie la plus fun. Je m’explique.
Dans un speedrunner, le but est d’arriver le premier à la ligne d’arrivée ou de prendre assez d’avance pour que les joueurs soient disqualifiés en sortant de l’écran. Idée de génie dans Muddledash, obliger le gagnant à disposer du cadeau en passant la ligne d’arrivée. Ok, simple et efficace. Cependant, pour ne pas désavantager les joueurs débutants, s’ils sont trop à la traîne alors il leur suffit de sortir de l’écran pour réapparaître deux secondes plus tard en plein milieu de l’écran proche du cadeau. Pourquoi chercher à traverser les pièges si un autre s’en occupe et vous évite les difficultés ? Oui on y perd directement en intérêt.
Encore plus frustrant. Si un des joueurs prend de l’avance sans le cadeau et réussit à faire sortir le cadeau de l’écran alors il le récupère automatiquement. Une bonne idée pour favoriser les plus doués mais qui démolit le nouveau système du jeu. À quoi bon se battre pour le cadeau quand il suffit de foncer ? Et pourquoi foncer alors qu’on peut être entraîné par les autres ? Résultat, la guerre éclate uniquement lorsque la ligne d’arrivée apparaît et tout le fun est derrière vous.
On va considérer que le test a été effectué dans de mauvaises conditions pour ce point et rester positif sur le fait que les commandes simplifiées permettent une appropriation rapide des capacités de votre poulpe et qu’en dehors de ces stratégies, le fun est toujours présent.
En multi tu rigoleras, en solo tu pleureras
Passons cette mauvaise accroche pour parler du dernier élément important du jeu. Muddledash est un jeu multijoueur dans le plus pur des sens. Vous devrez être à minima deux joueurs pour lancer une course (ou vous pouvez tenter de gérer deux personnages sur le même clavier) et il n’y a aucune IA pour vous accompagner dans vos escapades solitaires. Il est normal qu’un party game nécessite la présence de plusieurs joueurs mais un speedrunner sans IA alors là ça devient problématique car même si vous réussissez à avoir un second joueur avec vous, il devient vite lassant de n’avoir qu’un seul adversaire.
Je ne m’étendrai pas sur le sujet mais vous comprenez parfaitement qu’il s’agit malheureusement d’un point très négatif pour ce jeu. Il est compréhensible que le studio de développement n’ait pas eu les moyens de créer une IA pour le jeu mais s’il y a bien une chose qui fera tomber ce jeu aux oubliettes c’est bien celui-ci.
Mon avis
Même si j’ai aimé faire du Burnout Takedown à deux joueurs sur une télévision cathodique de 36cm, Muddledash m’aura déçu par ses problèmes de lisibilité et de mécanique qui font passer au second plan ses points positifs, nombreux et plaisants. Lors du premier test, pour jouer à quatre, nous avons utilisé deux écrans pour que tout le monde puisse se voit. L’absence d’une IA à affronter m’aura obligé à retarder ce test afin de pouvoir me faire un avis en multi-joueurs. Et le jeu est bon sur ce dernier point.
C’est un party game très simple et amusant mais à laisser dans les mains des enfants. Dès que les joueurs comprennent les limites du jeu alors on y perd beaucoup. Cependant après avoir laissé le jeu de côté pendant quelques jours, on prend toujours plaisir à se moquer du porteur du cadeau et à s’affronter dans l’univers coloré du jeu.
Note : 10/20
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