Est-il si mauvais que ça?
Mass Effect Andromeda est un action RPG spatial sorti en mars 2017 sur PC, PS4 et Xbox One. Développé par Bioware et édité par Electronic Arts, le jeu a été un tel échec que seulement quelques mois après sa sortie, la série a été mise en pause et le titre a rapidement été bradé en magasin. Voyons ensemble le pourquoi du comment…
Mass Effect… Une série de jeux emblématiques. Un monument vidéo-ludique, considéré même par certains comme le Star Wars du jeu vidéo ! Son univers, ses personnages charismatiques qu’on voit évoluer d’un jeu à l’autre, son ambiance… du space opéra de grande qualité. Si vous n’y avez jamais joué, foncez. J’ai personnellement essayé la franchise il y a seulement 3 ans et ça ne m’a pas empêché de prendre mon pied. Il est aujourd’hui très facile de mettre la main sur la trilogie pour une bouchée de pain.
Lorsque qu’un nouveau Mass Effect a été annoncé en juin 2015 avec une histoire totalement différente des jeux précédents, dans une toute nouvelle galaxie, j’ai été ravi. Pour cause, Mass Effect a été créé par le studio BioWare, l’un des seuls à avoir eu le courage de proposer quelque chose de neuf pour les jeux Star Wars qui n’avait ENFIN rien à voir avec la continuité des films. Je veux bien évidemment parler de Knight of The Old Republic (KOTOR pour les intimes) qui est sans nul doute un des meilleurs jeux Star Wars à ce jour. Partant de là, j’en attendais beaucoup de BioWare.
Si certains reprochent le fait de ne pas continuer avec le Commandant Shepard, je ne suis pas d’accord. Son histoire était terminée. Partir dans une galaxie inconnue avec un nouveau héros dans une toute nouvelle histoire était la meilleure chose à faire. Surtout que Mass Effect 3 propose plusieurs fins et qu’on n’a pas tous choisi la même.
Le pitch (spoil mineur)
Un peu avant les événements de la série originale Mass Effect, plusieurs vaisseaux sont envoyés dans la galaxie Andromède afin de la coloniser. Un voyage de plusieurs années-lumière qui s’avère être un aller-simple. Les colons volontaires le savaient. Pour beaucoup c’était la volonté d’un nouveau départ pour fuir un passé compliqué. Vous arrivez donc dans une nouvelle galaxie peuplée de différentes races et vous allez devoir vous trouver une place. Bon je ne vous spoilerai pas vraiment mais sachez que sur ce coup-là, ils ne se sont pas foulés, car des races intelligentes, il n’y en a que 2. Une gentille et une méchante qui veut asservir, assimiler et détruire tout le monde ! Originalité : 0/20.
allez, devinez qui sont les gentils et qui sont les méchants !
On pourrait en compter une troisième, mais elle a disparu il y a longtemps et on n’en retrouve que les vestiges, mais à première vue, ils étaient extrêmement avancés technologiquement. Oui ça fait un peu penser au Porteen de la trilogie originale Mass Effect, mais que voulez-vous, quand on n’a pas d’idée, on recycle les concepts. Et on touche, là, du doigt un des premiers problèmes de ce jeu (parce que oui il y en a beaucoup). Avec une nouvelle galaxie totalement inconnue, c’était la porte ouverte à l’imagination la plus fertile possible pour nous surprendre et créer des choses jamais vues ! Au lieu de ça, on a des schémas de séries B qu’on a l’impression d’avoir vu des milliers de fois.
En arrivant dans Andromède, vous allez vous apercevoir que les planètes soi-disant viables ne le sont plus tellement. Elles sont toutes en déclin. Leur capacité à accueillir la vie dépendait d’une technologie de terraformation (qui visiblement n’est pas définitive) de la fameuse civilisation disparue. Il va donc falloir tout remettre en état, sur les six planètes habitables.
On partait pourtant sur de bonnes intentions
On nous avait promis quelque chose de nouveau, de différent. Des zones plus grandes, de l’exploration toujours récompensée, des quêtes annexes riches et bien scénarisée ou encore un gameplay plus développé avec une grande liberté de mouvement… bref on nous avait quasiment promis la Lune si je peux me permettre. C’est BioWare tout de même. KOTOR, Neverwinter Nights… du lourd bon sang ! Et qu’a-t-on eu ? Un jeu bien en dessous de tout ça. Tout n’est pas mauvais. Le jeu en lui-même est aujourd’hui correct, mais sans plus. Mais là où le bât blesse, c’est qu’il appartient à la franchise Mass Effect, et pour un Mass Effect, ce n’est pas bon. Qu’est-ce qui ne va pas alors ? Reprenons ça point par point.
Graphiquement
Au premier abord, le jeu n’est pas moche, les décors sont plutôt beaux et variés. Côté environnement par contre, il y a un manque criant d’imagination. Une planète désertique, une planète de glace, une recouverte d’une jungle luxuriante… bref vous voyez le genre. On sent que le brainstorming n’a pas été bien long.
Niveau personnages, ce n’est pas terrible non plus, surtout vu de près. Il y en a qui ont l’air de manquer de textures. Des restes de modélisation des jeux précédents ? C’est à se demander.
Même si vous vivez dans une grotte, vous avez sûrement entendu parler des animations faciales qui ont déclenchées colère et moquerie des gamers à travers le monde. Parlons-en… J’ai joué au jeu seulement l’an dernier, car je voulais attendre le lot de patch correctif, histoire de jouer dans de bonnes conditions. Je n’ai donc pas vécu le premier musée des horreurs. Pour les standards d’un triple A, même après les correctifs, ce n’est vraiment pas fameux.
Les expressions faciales ne collent pas toujours, la synchronisation labiale est souvent à côté et le doublage est vraiment inégal. À titre de comparaison, ce jeu est quand même sorti 2 ans après The Witcher 3. Et ce dernier est né d’un studio bien plus petit avec bien moins de moyens et de réputation.
Architecture
Les premiers Mass Effect étaient des jeux assez couloir avec des mécaniques TPS (Third Person Shooter, on voit le dos de notre personnage) assez classiques mais sauvés par leur histoire bien écrite avec ses personnages et son univers.
Ici l’architecture est différente, ce qui serait une bonne chose si c’était bien fait. Le studio a voulu créer des environnements plus ouverts et c’est très bien. Cela permet des combats plus libres avec davantage de possibilités.
Le souci, c’est que ces environnements sont vides d’intérêt, sauf si vous aimez les collectibles, là vous allez être servis !
Les objectifs sont trop similaires d’une planète à l’autre. C’est comme un MMORPG, on fait toujours la même chose, sauf que là on est tout seul. Ça devient très vite redondant. Si à la première planète je me suis appliqué pour la réussir au maximum, à la sixième j’en avais clairement plus envie. Les fameuses quêtes annexes scénarisées, sont assez rares au final, et c’est seulement pour les quêtes en rapport avec les membres de votre équipage. Les autres, c’est purement des objectifs interchangeables, vous allez d’un point A à un point B, vous scannez un truc, vous allez au point C, vous combattez, vous scannez un autre bidule, vous partez au point D, vous combattez puis vous retournez voir le PNJ du point A, quête terminée. Beaucoup de jeux ont ce problème me direz-vous, mais certains studios savent le maquiller pour que ça ne se voit pas trop. Ici non. Ce système nous donne constamment l’impression de jouer à un jeu qui a 5 ans de retard sur les standards de l’industrie. Et le scanner tiens, cette nouvelle mécanique de jeu, parlons-en !
Le scanner est accompagné d’une intelligence artificielle super développée, et visiblement c’est le meilleur de l’univers ! Une chance de l’avoir ! C’est simple, elle scanne tout et comprend tout. Vous allez passer la moitié de votre temps à scanner des trucs et des machins… sans arrêt. Au début c’est sympa, mais au bout d’un moment vous allez en avoir un peu marre. Mais vous n’aurez pas le choix car scanner un nouvel élément accumule des points de technologie qui vous serviront à améliorer votre équipement.
L’histoire qui ne fonctionne pas
Ce dernier point est peut-être un peu plus personnel. Mais pour moi quand une histoire ne fonctionne pas, ça me sort du jeu. Je l’ai tout de même fini pour savoir quand même ce que ça allait donner, mais j’ai rushé le jeu et je l’ai désinstallé aussitôt le générique de fin terminé. Premièrement, l’histoire est assez cliché, mais encore ça, ce n’est pas ce qui me dérange le plus. Les méchants ont une forme humanoïde et ont des flingues, comme par hasard. Quelle pirouette scénaristique parfaite pour garder la mécanique de gun-fight proche des premiers épisodes ! Mais à la limite, je peux accepter. Non le souci vient d’ailleurs. Mon problème c’est que la viabilité entière de la galaxie repose sur une technologie de terraformation mise en place par la fameuse civilisation disparue et que ce n’est visiblement pas permanent. Quand vous arrivez sur chaque planète, elles sont en déclin et quasiment inhabitables. Donc vous allez devoir trouver le monolithe extraterrestre, aller dans le complexe et le remettre en état.
Alors une chance, c’est réparable et votre super I.A. sait comment faire ! Vous êtes là depuis deux jours et vous comprenez mieux comment fonctionne une technologie que les autochtones qui y ont toujours été confrontés… Mais si un jour la panne est définitive ? Si vous ne savez toujours pas la réparer ou la reproduire ? Alors la galaxie est perdue ? Ce n’est absolument pas une solution viable que de dépendre à ce point de la technologie d’une civilisation disparue.
Mon avis
Au final ce Mass Effect est extrêmement décevant. En lui-même il reste un jeu moyen mais pour un jeu de la licence Mass Effect, il est mauvais. Des modélisations de personnages vraiment bancales, une histoire qui tient à peine debout et une répétitivité qui aura probablement raison de votre patience. À moins de 10€ il peut tout de même valoir le coup. Il y a une bonne cinquantaine d’heures de jeu à faire (voire plus si vous êtes vraiment motivés). Le gameplay des combats est tout de même sympa. Le fait d’avoir aussi quelques phases de plateformes est plutôt bienvenu je trouve. Certain penseront que ça n’a rien à faire là, pourtant, à mon goût, ça apporte un peu de variations à un jeu qui en manque cruellement.
Note : 12/20
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