À la recherche de jeu coop en écran partagé ?
Hunted: The Demon’s Forge est un jeu d’action RPG développé par le studio InXile entertaiment (connu pour le jeu A Bard’s Tale premier du nom ainsi que, prochainement, son quatrième opus, ou encore Wasteland 2) et édité par Bethesda. Sorti en France le 2 juin 2011 sur PC, PS3 et Xbox 360.
Si j’ai décidé d’en parler aujourd’hui c’est pour lui rendre justice ! Le titre a reçu un accueil assez mitigé à sa sortie, un manque de publicité évident, et il est plutôt passé sous les écrans radars.
Un des plus gros points positifs de Hunted: The Demon’s Forge, c’est qu’il s’agit d’un jeu jouable à 2 en écran partagé, non comme une simple option proposée aux joueurs, mais plutôt comme une expérience nécessaire pour apprécier toute l’étendue du titre. De bonnes soirées canapé en perspective !
Faisons les présentations
Le jeu se présente tout d’abord comme un jeu d’action assez classique type beat them up, se déroulant dans un univers médiéval fantastique, en couloir (si ça ne vous pose pas de problème dans les jeux style Uncharted, alors ça ne vous en posera pas non plus ici). On avance, on combat les nombreux ennemis puis on continue aux salles suivantes. Les décors vont de la ville poisseuse à la forêt en passant par les vieux temples en ruine.
Mais ça ne s’arrête pas là, c’est également un jeu tir de type TPS (Third Person Shooter – vous voyez votre personnage à la troisième personne). Les mécaniques sont assez proches de ce que vous avez l’habitude de voir dans un Mass Effect ou Army of T.W.O. Ce mélange fonctionne assez bien au final. Si le joueur n’a pas besoin d’explorer pour chercher son chemin, quelques passages secrets sont présents, récompensant leur découverte par du butin supplémentaire.
Des combats exigeants
Contrairement à la plupart des beat them up où l’on peut se permettre de sauter dans le tas, la bouche en cœur, sans trop de danger, il va ici falloir la jouer fine ! Et même si le niveau n’est pas celui d’un Dark Souls, il faudra tout de même redoubler d’attention. Les parades sont vitales car les ennemis sont parfois très nombreux. Les boucliers se cassent vite et il va falloir en changer souvent. Un allié réactif pour couvrir vos arrières et vous réanimer en cas de chute (et ça va être souvent croyez-moi) sera impératif. Planifier des stratégies et des automatismes avec votre compagnon sera indispensable pour venir à bout de certains passages.
Les personnages
Le jeu dispose de seulement deux personnages, un pour chaque joueur. Il n’y a pas de création personnalisée. Après tout, c’est leur histoire que nous suivons.
Chacun d’eux dispose de ses armes de prédilection qu’il ramassera tout au long du jeu dans les différents coffres et râteliers disposés un peu partout, ainsi que d’une secondaire qui sera remplacée par une meilleure à intervalle régulier, à peu près 4 ou 5 fois au cours de l’aventure. Nos deux héros font preuve d’une certaine complémentarité ainsi qu’une grande complicité. Au travers de leurs échanges, on sent qu’ils ont déjà vécu un bon nombre d’aventures ensemble, certaines discussions sont parfois très drôles avec des petites piques savamment disposées ça et là, je vous laisse juger vous-même.
Cadhoc est un guerrier humain, se battant avec diverses armes de corps-à-corps : ça va des coups d’épées efficaces mais peu puissants aux grosses masses lentes mais qui frappent fort, ainsi qu’une arbalète en arme secondaire.
E’lara l’archère elfe au caractère bien trempé, combat principalement à l’arc, avec un choix allant des rapides à faibles dégâts au très puissant à cadence très lente et au zoom de visée plus important (un peu comme un fusil de sniper). Elle dispose également d’une épée pour le corps-à-corps, qui vous l’aurez compris, fait office d’arme secondaire dans son cas.
Alors, comment ça se joue ?
En tant qu’archère, E’lara s’occupe des tireurs, Cadhoc du corps-à-corps… mais les 2 personnages gardent un minimum de polyvalence pour s’adapter à toute situation.
Au fur et à mesure du jeu, vous débloquerez différentes techniques de combats, que vous améliorerez à l’aide de cristaux trouvés sur les ennemis et dans des coffres. Vous passerez vite de simples aventuriers à véritables machines de guerre. Il y a également un peu de magie. Par exemple E’lara peut lancer des boules de feu sur les ennemis ou même les lancer sur Cadhoc pour enflammer son arme afin d’augmenter considérablement ses dégâts. Un aspect qu’il va falloir maîtriser pour ne pas se retrouver à cours de mana dans les combats les plus ardus.
Chaque joueur possède des potions de vie et de mana ainsi que des fioles de résurrection. Ces dernières se lancent directement sur l’allié à terre (dans le laps de temps imparti). Pour ce faire, il suffit juste de se mettre en face de votre compagnon et d’appuyer sur la touche indiquer. Le lancer ne rate jamais peu importe la distance.
Les ennemis ne sont pas extrêmement variés mais suffisamment pour rendre les affrontements de plus en plus retors tout au long du jeu.
Pourquoi l’accueil a été mitigé
Comme énoncé plus haut, l’accueil a été franchement moyen… non pas à cause des graphismes ou des animations (qui sont plutôt corrects pour l’époque). Le plus gros problème du jeu se situe dans une difficulté mal dosée. En effet, dès le début, le jeu est dur, très dur. Il va falloir se faire un peu violence pour vraiment rentrer dedans car il ne laisse que peu de place à l’erreur.
Les emplacements dont vous disposez pour vos potions de vie, de mana, et de résurrection, commencent à 1 pour chacun. Pas plus (ils augmenteront par la suite pour un maximum de 4). Quant aux techniques de combats… vous n’en avez aucune en démarrant. Et notez bien que si un des deux joueur meurt, c’est “game over”. Et comme le laps de temps pour lancer votre fiole de résurrection est très court, si par malheur vous n’en avez plus ou qu’il n’y en a pas à proximité, c’est fini. Les checkpoints sont assez nombreux mais la frustration de buter sur certains combats pourrait en décourager plus d’un.
D’autre part, non seulement le jeu est un peu redondant, mais en plus l’histoire n’est pas dingue. Seule la fin se trouve finalement être assez intéressante. J’ai également noté que les doublages pêchait aussi un peu. Les comédiens sont souvent complètement à côté et ça casse un peu l’ambiance. Le problème est probablement dû au fait que les doubleurs n’ont pas du être assez bien briefé sur l’action et le contexte lorsque leur personnage parle (un problème récurrent dans l’industrie du jeu-vidéo qui a été dénoncé récemment). Mais si ça peut vous rassurer, on a vu bien pire, ça reste audible. Heureusement, l’alchimie entre les deux protagonistes fonctionne quand même assez bien.
Mon avis
Malgré ses quelques défauts qui pourraient en rebuter plus d’un, je trouve qu’Hunted: The Demon’s Forge est un très jeu bon jeu coop qui vaut le détour car vraiment pensé pour l’expérience à deux. Sans révolutionner le genre, il vous permettra, pour peu que vous en ayez la patience, de passer tout de même de bonnes sessions de jeu en compagnie d’un(e) ami(e) ou de votre moitié.
Vous aimez jouer à 2 dans un univers médiéval fantastique ? Les challenges ? Ce jeu est fait pour vous. Et si jamais vous trouvez que le jeu n’est pas assez difficile, n’ayez crainte il dispose d’un mode “vieille école” pour les plus courageux (ou téméraires) d’entre vous.
Il est également possible de jouer en ligne mais ce serait dommage de se priver d’un de ces rares jeux proposant un écran partagé dans une époque où le concept se meurt de plus en plus. À noter qu’il est tout de même possible de parcourir l’aventure en solo. À intervalle régulier, il y aura des endroits où vous pourrez intervertir entre Cadhoc et E’lara à votre convenance.
Note : 15/20
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