Your Name était cool, et Flavors of Youth vaut le détour sans que ce soit un chef-d’œuvre. Si vous cherchez un film d’animation poétique sympa et pas trop long, voilà ce qu’il vous faut !
Bonjour à tous ! Aujourd’hui, en cette chaleur caniculaire du mois d’août, on va parler du dernier “phénomène” en question de film de japanimation : Flavors of Youth. Il s’agit d’une collaboration entre les studios japonais Comix Wave Film (Your Name, ça vous dit quelque chose n’est-ce pas ?) et chinois Haoliners Animation League. Le film est sorti au Japon le 4 août, et c’est la plateforme Netflix qui se charge de le proposer en streaming pour l’international. Quand on me dit gros projet d’animation + Netflix, bon eh bien je regarde ! Mais je préfère vous prévenir, les trois histoires proposées dans Flavors of Youth sont inégales et pas toutes très intéressantes. Allez, j’arrête le spoil et je vous explique !
Le pitch : une histoire en trois parties
Divisé en trois parties, le film est comme une anthologie, un recueil de contes sur la jeunesse chinoise. Dans chaque histoire, nous rencontrons donc un personnage principal différent dans une ville différente de la Chine.
Les nouilles de riz
Le premier court-métrage suit un jeune “salaryman”, Xiao Min, de Pékin, mélancolique et seul, se rappelant du souvenir d’enfance d’un bol de nouilles fumant. Ainsi, nous le suivons dans son passé, où chaque étape de sa vie correspond à un souvenir de recette, un restaurant. Enfant, dans sa ville natale avec sa grand-mère, chaque jour commençait avec un bol de nouilles du restaurant du coin. Tout est bon : la garniture généreuse, le bouillon savoureux et les nouilles moelleuses.
Adolescent, il se rend à un autre restaurant près de l’école, et donc une nouvelle recette. Différente de son enfance, mais pas mal du tout : il découvre l’amour et la douleur de devoir grandir. Adulte, dans une ville grouillante de monde, les nouilles sont préparées par des machines, le bol est peu fourni, le goût du plat de son enfance n’est plus là.
Bon, je ne vous raconte pas tout, parce qu’il n’y a pas grand-chose à dire sur cette première histoire. C’est sympa, plutôt triste et un peu “plat”. Il s’agit, je pense, de la partie que j’ai le moins appréciée : suivre un mec seul dans sa vie qui se lamente et en plus le tout mal rythmé… J’ai trouvé le début avec l’explication sur les nouilles un peu long (et pourtant, qu’est ce que je suis gourmande ! Je m’extasie toujours sur la vraisemblance de la nourriture et de son rendu dans l’animation japonaise) et la fin vachement téléphonée et sans grand intérêt. Je crois que c’est la plus courte des trois histoires, mais pour tout vous dire elle m’a semblé longue. Oui la vie est dure, oui il faut avancer. Bon… On passe à la suite ?

Un petit défilé de mode
Cette fois nous nous trouvons à Canton. Irin est une mannequin adulée, jeune et belle. Elle vit avec sa petite sœur Lulu, étudiante en mode dont elle a la charge.
Petit souci : on lui fait comprendre au fur et à mesure de l’histoire qu’elle n’est plus au top de sa carrière, que des jeunes filles vont lui succéder, et que la beauté n’est pas réellement éternelle. Irin commence à s’en rendre compte, et “tire sur la corde” pour essayer de rester “au top”. Elle ne mange presque plus, fait du sport non stop, s’acharne au travail, bref elle s’épuise jusqu’au point de non-retour. Bien sûr ça ne finit pas là, mais pareil, si vous voulez savoir, regardez le film !
Cette seconde partie m’a paru plus intéressante. Même si cela se passe en Chine, l’histoire reflète bien la société actuelle (en général) avec ses standards de beauté et surtout sur la pérennité de la beauté. Il est aussi question d’accepter d’être imparfait, de s’aimer et de prendre du plaisir dans ce que l’on fait. Ça peut paraître gnan gnan mais c’est quand-même important de rappeler que dans notre monde où l’apparence est maître, il ne faut pas se laisser dévorer et s’oublier. Bref, un conte sympa, mieux rythmé, mais on n’est pas encore au chef-d’œuvre.

Amour à Shanghai
Voici pour moi la meilleure partie. Il s’agit de la seule histoire qui se passe sur plusieurs années (dans la première aussi, mais on ressent moins l’évolution du héros). Notre personnage principal est cette fois Li Mo, accompagné de Xiao Yu et Pan. Cela commence à notre époque, où Li Mo déménage et trouve dans ses cartons qu’il est en train d’ouvrir, une vieille cassette ou Xiao Yu lui laissé un message. Il se précipite hors de son appartement pour aller chez sa grand-mère, la seule personne à avoir probablement encore un lecteur cassette.
À partir de ce moment, toute la jeunesse du trio nous est racontée, avec des sauts dans le temps et dans le présent par moments. Amour, distance, séparation, études, le passage à l’an 2000 : on nous décrit une Chine qui change et évolue avec son temps et ses protagonistes. On passe des cassettes et du collège à la télé et au second millénaire, des vieilles maisons et quartiers mal construits à des quartiers flambants neufs et modernes, de l’enfant timide au jeune adulte avec des responsabilités.

Il s’agit pour moi du conte le plus intéressant : la vision d’un pays qui évolue, des personnages bien construits et pas bêtes capables de se dépasser, malgré les problèmes sociaux et la violence, pour parvenir à du positif.

La dernière phrase du film, en post-générique, résume l’esprit de ce film avec une conclusion pleine d’espoir pour ces trois histoires, et la jeunesse en général : “du statut quo d’hier, guidant nos esprits vers l’avenir, les bruits de nos pas d’aujourd’hui résonneront et atteindront demain“.
Visuels et direction artistique
Alors oui, c’est beau. C’est vraiment très beau. J’ai été en admiration totale devant les paysages proposés tout au long des trois films. Qu’ils soient urbains ou campagnards, ils sont très réussis et d’un détail incroyable. Il est clair que niveau ambiance, on est immergé : les lumières, couleurs, plans et textures c’est nickel !
Niveau chara-design on est pas mal aussi, rien de fou mais ça fait son travail. On voit bien l’influence de Your Name et de Makoto Shinkai sur ce film pour ce qui est de la narration, de l’animation et de l’ambiance générale. Les musiques sont agréables et douces sans être marquantes.
Bon et comme j’ai vraiment craqué mon slip, voici une petite sélection de paysages et vues :
Mon avis sur Flavors of Youth
Cette review est plutôt courte, car le film l’est tout autant ! Il ne dure que 1h14, divisé en trois, il est donc difficile d’analyser sans tout raconter, ce qui n’est pas mon but ! Flavors of Youth est un bon film/recueil pour l’été, mais bien qu’un peu émouvantes, les histoires contées restent trop brèves pour qu’on ait un sentiment d’investissement dans celles-ci.
Une vingtaine de minutes c’est court, la longueur d’un épisode de série d’animation en fait, pour introduire des personnages, raconter une histoire, toucher le public et donner une fin plaisante. Donc techniquement, c’est quand même un super boulot. Je pense que j’aurais préféré une trilogie (oui, j’en demande beaucoup je sais !) car pour moi, certains points sont trop survolés. J’ai eu du mal à accrocher à la première histoire, malgré ses nouilles très appétissantes, car le personnage ne me semble pas assez développé et touchant.
Tout ça pour vous dire : si vous avez Netflix et du temps à passer cet été, n’hésitez pas, Flavors of Youth est une anthologie chouette et facile d’accès !