Vous reprendrez bien un petit bout de bras ?
Tokyo Ghoul est un manga/anime dont j’ai pas mal entendu parler, sans pour autant le voir faire des vagues. Dès que j’ai vu que l’anime faisait partie du catalogue Netflix, ni une ni deux, je me suis précipitée pour regarder les deux saisons (qui d’ailleurs ne se valent pas). Alors, que donne cette adaptation du manga à succès par le studio Pierrot ?
De quoi on parle ?
Je vais tout de même vous faire un petit résumé pour savoir de quoi nous parlons les amis. Le manga Tokyo Ghoul est pré-publié dans Weekly Young Jump à partir de 2011 jusqu’en 2014, pour donner suite à Tokyo Ghoul : re. Il est adapté en série d’animation par le studio Pierrot, en deux saisons (la seconde nommée Tokyo Ghoul √A) reprenant le fil principal du manga.
Je vais donc évoquer ici les deux saisons disponibles sur Netflix, de 12 épisodes chacune. L’intégralité de la série (la troisième saison y compris) est visible sur Wakanim. J’essayerai un maximum d’éviter le spoil, même si je risque de m’en approcher par moments ! Allez, rendez-vous à Tokyo.
Le pitch et les personnages
Dans un Tokyo proche de notre époque, cohabitent humains et goules. Bien sûr, cela ne se passe pas très bien vu que les seconds mangent les humains, voilà de quoi poser les bases d’une bonne entente ! Dès le premier épisode, on se rend compte de la puissance de ces créatures, capables de commettre des carnages et meurtres relativement sanglants.

On rencontre alors notre héros, Ken Kaneki, jeune étudiant en lettres à la fac. Kaneki est simple, plutôt timide et se laisse porter par son quotidien. Habitué du café L’Antique, il tombe sous le charme d’une jeune femme, Lize. Il demande conseil à son meilleur ami Hideyoshi (mais appelé Hide tout au long de la série) pour une sortie réussie. Il va au final opter pour ce qui lui semblait être le plus intéressant, la librairie.
Kaneki et Lize sortent ensemble, le rendez-vous se passe bien, rien ne semble aller contre leur relation. Rien sauf peut-être le fait que Lize soit une goule de rang S recherchée pour avoir tué de nombreux jeunes hommes, et qu’elle veut faire de lui son repas. Kaneki tente d’échapper à Lize, jusqu’au moment où coincé aux pieds d’un immeuble, des poutres tombent d’une grue et écrasent Lize. Les secours arrivent immédiatement, et constatent que Kaneki a une chance de s’en sortir au moyen d’une transplantation urgente avec les organes de Lize.

Bon, je suppose que vous imaginez la suite ?

Kaneki se réveille à l’hôpital, incapable de manger. Très vite il se rend compte qu’il est devenu mi-humain mi-goule, autrement dit une goule “borgne”. Il va devoir apprendre à vivre avec cette nouvelle nature et le fait d’avoir envie de manger les gens dans la rue.
Heureusement L’Antique n’est pas un café comme les autres, mais bel et bien le point de rencontre et d’entraide des goules du 20ème arrondissement de la ville. Le patron du café, Yoshimura, et Touka une serveuse ainsi que l’ensemble de l’équipe vont veiller et éduquer Kaneki pour qu’il puisse vivre correctement et se faire à sa nouvelle identité.
Les goules de L’Antique
L’Antique est un café du 20ème arrondissement de Tokyo, repère et lieu d’assistance pour les goules. Le patron avec ses employés, viennent en aide aux goules de différentes manières. Cela peut-être donner de la chair humaine récupérée après un suicide pour ceux ne voulant pas tuer, proposer une oreille attentive ou même cacher des goules en danger, ce qui se passe avec Hinami et sa mère. Bien sûr, toutes les goules ne sont pas bienveillantes, au contraire, il y a très souvent des conflits. Ci-dessous quelques goules principales :

- Ken Kaneki : héros de l’anime, ancien humain devenu à moitié goule suite à une transplantation d’organes venant de Lize. Il est unique et puissant, car les très rares goules borgnes sont en général les enfants d’un couple mixte humain-goule.
- Touka ou Toka Kirishima : étudiante et serveuse à L’Antique, elle apparaît dès le premier épisode. C’est une goule véloce et agile qui évolue et s’apaise tout au long de l’histoire.
- Kuzen Yoshimura : patron de L’Antique, il est respecté de tous, calme et toujours à la recherche de solutions. Son histoire est évoquée dans la saison 2, expliquant son attachement à Kaneki. C’est aussi et surtout le roi du café !
- Hinami Fueguchi : jeune fille aidée avec sa mère par Yoshimura, elle développe une grande proximité avec Kaneki et Toka, ce qui lui permettra de survivre.
- Nishiki Nishio : initialement étudiant dans la même fac que Kaneki, il tente d’abord de l’éliminer lorsqu’il le croise sur son territoire de chasse qui lui avait été pris par Lize, dite “la goinfre”. Il se fait corriger par Toka, puis Kaneki qui lui sauvera la vie plus tard, pour finalement accepter de travailler à L’Antique.
- Lize Kamishiro : goule de rang S, surnommée “la goinfre”. C’est une jeune femme sadique sous des airs d’ange, qui séduit ses proies pour les dévorer. Ainsi, lors de son rendez-vous avec Kaneki, elle se fait tuer et ses organes sont transplantés pour sauver Kaneki. Elle hante souvent celui-ci au long de la saison 1, qui a beaucoup de mal à accepter sa seconde nature de goule (sadique soit dit en passant) héritée de Lize.
Les humains
- Hideyoshi Nagachika : meilleur ami d’enfance de Kaneki, il est très spontané et attentionné envers ceux qui l’entoure. Il essaye de récolter un maximum d’informations sur les goules, car il a vite compris le changement effectué chez son ami.
- Kotaro Amon : jeune inspecteur de première classe, il est très bien vu et admiré de ses pairs. Il est le coéquipier de Mado, très bosseur et souhaite toujours devenir plus fort afin de mieux protéger la population des goules.
- Kureo Mado : inspecteur en chef et formateur de Amon, Mado est au premier abord carrément chelou. Son kiff est de récupérer les kagunes des goules (sortes d’organes externes qui leur permet de se battre) pour en faire des armes (les quinques). Plus il en a, plus il est heureux. Il considère que toutes les goules doivent être tuées, et si c’est fait de façon sadique c’est encore mieux, même pour un enfant !

- Juzo Suzuya : inspecteur de troisième classe, il grimpe très vite les échelons en montrant son talent (ou plutôt sa folie) au combat. Avec une apparence très androgyne, et un look particulier, il est le partenaire de Shinohara qui l’a délivré de sa condition atroce plus jeune.
- Yukinori Shinohara : inspecteur de brigade spéciale, il est envoyé pour enquêter sur le 20ème où se trouve “la goinfre”. C’est un homme bon et volontaire, prêt à combattre contre les goules les plus fortes, et véritable exemple pour Suzuya.
Direction artistique et censure
L’anime est pas mal du tout. Les combats dynamiques, l’atmosphère pesante mais bon sang, on en parle de la censure ? À moins que je sois zinzin, c’est HYPER censuré ! Quel est l’intérêt de proposer une œuvre si c’est pour qu’elle soit censurée ? On sait déjà que c’est interdit aux moins de 16 ans (et ça se comprend vu la violence) mais certaines scènes de combat ou de violences… comment vous dire, juste on ne voit rien ! Je suis pas masochiste, mais quand la zone “problématique” est floutée avec une grosse ombre bien moche, je me dis que ça ne doit pas être dans le manga. Et c’est très frustrant.
Ainsi des scènes qui devraient être choquantes ou du moins marquantes passent complètement à la trappe ! Ça casse le rythme et l’ambiance, voilà, c’est caca, surtout pour trois couteaux ou une grosse plaie alors que ce n’est pas gore. J’ai cru comprendre que cette version censurée se trouvait sur différentes plateformes, ce doit être donc quelque chose de convenu. Quel dommage. Quelques exemples :



Certaines scènes se voient passées en négatif, ce qui au choix peut soit vous donner une impression de censure, soit accentuer l’aspect violent de la scène. Bien sûr, comme il y a beaucoup de sang, la présence du rouge est notable. C’est un anime avec une forte sensation organique, c’est un peu bizarre à dire, mais avec ces corps modifiés, les kagunes, combats, le rapport à la nourriture, une atmosphère spéciale se dégage. Bon je pense que vous l’avez compris, âmes sensibles s’abstenir.
Une sensation de bazar
Le point qui me fait de la peine dans cette review, est le fait d’avoir eu cette sensation d’incompréhension. Comment vous dire… alors oui à la fin de la saison 2, j’ai pleuré comme une madeleine (comme d’habitude vous allez dire, oui je sais). Mais 5 minutes après la fin de l’épisode voici ce qui m’est venu à l’esprit : ” Mais, attends, à quoi il a servi ce mec ? À quoi ça sert de l’introduire ou de faire comprendre au spectateur qu’il est important alors qu’on le voit presque pas ? À quoi ça sert de soulever des questions si au final il n’y a pas de réponses ? “.

La saison 1 est pour moi pas mal du tout, certes avec parfois des incohérences, mais plus on avance, plus on sent que l’on manque d’informations et que l’anime ne creuse pas assez. Et c’est bien dommage. Kaneki ainsi que toute l’histoire et les personnages qui l’entoure voient leurs objectifs chamboulés entre la fin de le première saison et la seconde. Sauf que c’est pas toujours très clair. Et moi j’aime bien quand c’est carré.
Le problème n’est pas de dire, un élément peut-être sous-entendu, suggéré ou évoqué, mais si c’est juste pour le kiff, ça ne sert pas à grand chose. Voir un personnage qui semble important arriver dans l’avant-dernier épisode, le voir se battre avec le boss… Non sérieux c’est pas possible ! On a donc une saison 2 en demi-teinte.
Mon avis sur Tokyo Ghoul S1 & 2
Comme vous avez pu le voir, cette review est assez longue ! En effet, Tokyo Ghoul est, je pense, une œuvre intéressante, mais mal adaptée. Beaucoup d’éléments ne sont pas expliqués, et cela paraît un peu brouillon. Le manga me semble bien plus complet et construit et moins fouilli. La saison 1 m’a beaucoup plu, on découvre avec Kaneki comment il doit s’adapter dans son nouveau mode de vie, et les tréfonds des organisations de goules dans Tokyo.
Les conflits me semblent un peu “too much” par moments. C’est peut-être mon côté bisounours. Les visuels sont vraiment bons, avec quelques scènes bien recherchées, une atmosphère glauque et pesante qui devient toujours plus sombre en avançant dans la série. Bref, Tokyo Ghoul en anime c’est pas mal, mais je vais quand même me pencher sur le manga et sur sa suite : Tokyo Ghoul : re.