TEST – Street Fighter V Arcade Edition

TEST – Street Fighter V Arcade Edition

TEST – Street Fighter V Arcade Edition

TEST – Street Fighter V Arcade Edition C'est bien ?

On l’attend depuis 2015 et nous sommes maintenant en 2018. Street Fighter V est enfin dans nos mains. Comment ? Y’a eu une version entre temps ? Plusieurs DLC ? Ah ouais, peut-être. Mais on s’en cogne.

Si comme moi vous avez grandi avec des bruitages tels qu’Hadoken ou Shoryuken, ou encore Totsu… Tatsumski… Tatsukima… bref, si vous avez grandi avec Ryu et Ken dans les mirettes et avec des cloques aux pouces, alors la sortie de la dernière mouture de Street Fighter devrait au moins attirer votre curiosité si ce n’est vous faire frémir.

Street Fighter V Arcade Edition pointe le bout de son nez après des mois, non pardon des années d’attente et il était temps. Sorti le 16 janvier 2018 sur PC et PS4, développé et édité par Capcom à qui on doit une tripotée de jeux de baston comme les Marvel vs Capcom ou simplement les précédents Street Fighter, ces gars touchent leur bille dans la matière et se sont enfin décidés à rassembler leurs moyens pour pondre un titre digne de ce nom.

Ou au moins pour faire monter l’action chez Mercurochrome grâce aux joueurs qui fument le D-Pad de leurs manettes pour exécuter les coups du jeu. En tous cas, ils savent mettre l’eau à la bouche chez Capcom, en témoigne la cinématique d’intro du jeu qui a été publiée un mois avant la sortie du jeu :

Tape de Rue Cinq, version commercialisable

Street Fighter V, c’est un peu la grande histoire du jeu pas terminé pour X ou Y raison. Bien que l’aventure du titre depuis sa sortie initiale en février 2016 n’égale pas les frasques des jeux d’Electronic Arts, le jeu a connu bien des évolutions depuis sa toute première version publique. Contenus, interface, qualité globale, les points à citer sont nombreux et les gars de chez Capcom ont décidé de se concentrer sur la correction des défauts pour enfin sortir l’Arcade Edition.

Regroupant toutes les améliorations, les 12 personnages sortis depuis 2 ans et également les contenus additionnels (scènes de combats, costumes pour les personnages, …), le tout enrobé dans un bel emballage shiny, Street Fighter V Arcade Edition ou SFVAE pour les intimes en rajoute une couche avec l’arrivée de la 3ème saison du jeu. Cette « season 3 » promet 6 personnages supplémentaires au fil de l’année, dont Sakura qui est actuellement déjà disponible.

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À peine annoncés, ces « nouveaux » personnages se font déjà attendre au fil de l’année 2018.

SFVAE propose également aux joueurs d’agrémenter leur expérience de jeu avec des modes de jeux tels que le mode Arcade, un mode classique de la série mais revisité en apportant 6 chemins différents basés sur les anciens Street Fighter, le mode de bataille en équipe en ligne, de nouvelles épreuves de combo à exécuter… il y a de quoi s’occuper seul face à l’ordinateur mais le principal intérêt tourne autour des affrontements entre joueurs humains, en ligne comme en local.

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Plusieurs « scénarios » en mode Arcade, censés représenter les aventures des personnages principaux de chaque épisode.

Le taux de conversion chez Capcom pour 40 balles

SFVAE déboule avec son roster fourni de 28 personnages issus des saisons 1 et 2 de Street Fighter V. Nouveauté dans le jeu, les personnages disposent désormais de nouveaux V-Trigger, coups et compétences uniques à chacun. Ajoutez à ça 24 niveaux aux décors variés, dont certains interactifs, pour épater les mirettes lors des combats… mais attention ! Tout ce joli contenu n’est déblocable que par l’achat en jeu, soit par la monnaie virtuelle que l’on peut obtenir en jouant, soit par de l’argent bien réel moyennant transactions en ligne.

Commercialisé à environ 40€ lors de son lancement, la totalité des personnages et ceux prévus à la sortie prochaine durant la season 3, quelques stages et costumes sont fournis par le package. Le reste du contenu ? Faut raquer un peu allons.

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Un panel complet de personnages atypiques et prêts à en découdre.
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24 niveaux de jeu, du décor en veux-tu en voilà.

Ce qui est surtout intéressant pour les détenteurs du jeu original, c’est que SFVAE leur est disponible sous la forme d’un patch gratuit d’une quinzaine de gigas à télécharger. Seulement, tous les personnages DLC ne sont pas fournis gracieusement par le patch et ces derniers restent à acheter pour compléter le jeu.

Petite remarque personnelle ce concernant : la politique de Capcom concernant les DLC est ce qu’elle est mais manque horriblement de clarté. Bien que je fasse partie des gens qui ont payé les Season Pass à travers l’existence de Street Fighter V, j’ai à plusieurs reprises douté de ce que j’allais acquérir tellement la communication n’est pas le point fort de Capcom. Pour ceux qui se sont perdus au milieu ou qui n’ont pas envie de se casser la tête à comprendre ce qui leur manque et ce qu’ils doivent acheter : prenez le dernier produit en date, Street Fighter V Arcade Edition et c’est tout.

Qui aime bien, châtie bien. Enfin je crois.

Street Fighter, c’est bien tout seul. Mais à plusieurs, avec de préférence des amis, c’est encore mieux. Tout bon jeu de bourre-pifs qui se respecte peut devenir un prétexte à des rassemblements autour de la téloche, cul vissé dans le canapé à maudire sa propre exécution approximative du jeu pendant que les vannes fusent pour faire rire la galerie.

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On plisse les yeux, on serre la bouche en avant et on glisse un petit « ouh, ça va picoter ! » bien énervant à son voisin de canapé. La base de l’amitié.

Sans être nécessairement le plus amusant des jeux du genre VS-Fighting, SFVAE peut autant convaincre un public qui y jouera à la légère comme ceux qui prendront cœur à améliorer leur compréhension du jeu, la lecture, l’exécution des commandes et la performance. Accessible tout en gardant une certaine profondeur de jeu, SFVAE séduit par sa facilité de compréhension à l’écran et par tous.

Assister à un match en tant que spectateur reste lisible par les néophytes et il n’est pas nécessaire de savoir lire tous les niveaux de jeu, de feintes ou de stratégie employée par chacun pour apprécier ce qui se trame à l’écran. Moi-même joueur, je prends autant de plaisir à regarder et/ou à commenter à plusieurs un match entre potes.

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C’est pas tous les jours que l’on accueille autant de monde dans son salon, mais une chose est sûre : Street Fighter rassemble beaucoup de gens !

Avant même de parler de technicité, SFVAE remplit selon moi ses principales missions : me faire marrer avec mes potes joueurs, offrir du spectacle digeste pour tous, garder la sensation de jouer à un jeu de fight simple mais difficile à maîtriser.

Pile je gagne, face tu perds

Le meilleur entraînement, c’est de s’en prendre plein les dents.

En toute sincérité, Street Fighter V est un jeu cruel. Est-ce une mauvaise chose ? Non. Les jeux de dames ou d’échecs le sont aussi mais restent abordables et grandement appréciés. SFVAE est un peu pareil sauf que les règles ne sont présentées par personne. Débuter dans SFVAE, c’est plonger dans un grand bain rempli d’oursins tout en acceptant de marcher à l’aveugle et à mesure de se collectionner les épines sous la plante des pieds, d’apprendre à les éviter voire à s’en débarrasser. Je sais, l’image est naze mais c’est parlant.

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Passer du temps à s’entraîner et apprendre des combos, c’est bien…
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… mais aller affronter d’autres joueurs, c’est mieux !

Une chose est sûre : Street Fighter V divise les joueurs. Avant que le jeu ne sorte, beaucoup de joueurs s’attendaient à un gameplay proche des anciens titres, plus particulièrement celui de Street Fighter IV permettant plus de liberté et de choix en termes de gameplay. Aujourd’hui, on fait face à un gameplay à l’apparence rigide mais tout de même doué de subtilités. Bien que les attaquants et l’agression en jeu soient en général bien récompensés, le jeu demande d’apprendre les mécaniques plus que la technique pour être savouré. Une sorte de pierre-feuille-ciseaux allant très vite où chaque décision a son importance.

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Un gros coup placé en contre s’accompagne d’un « Crush Counter », offrant une ouverture sur l’adversaire. Le jeu incite à prendre des risques et ne pardonne aucun mauvais choix pour la défense.

Rigide et cruel. Mais est-ce que ça en fait globalement un mauvais jeu ? De mon point de vue : Non, et au contraire. SFVAE étoffe sa panoplie d’approches et d’options à la disposition des joueurs avec l’arrivée d’un second « V-Trigger » pour chaque personnage, quelques nouveaux coups pour faire varier le gameplay des personnages un peu en retrait dans la première itération du jeu. Comparé à Street Fighter V, les nouveaux réglages aspirent à donner des matchs plus longs en réduisant les dégâts qu’il est possible de coller à chaque combo (point qui a énervé un bon nombre de joueurs) et d’inciter à jouer plus intelligemment pour parvenir à la victoire.

#RiseUp la qualité du jeu

Capcom a cherché à soigner la qualité des parties en ligne sur ses derniers titres et a malheureusement écopé d’une mauvaise réputation à cause d’un netcode peu efficace pour les connexions moyennes et en deçà. Malgré la possibilité de jouer en Crossplay entre un joueur PC et un joueur PS4, ce qui en fait un des rares titres permettant d’unifier un maximum de joueurs au sein d’un seul réseau, SFVAE peine à faire figure d’exemple face à ses concurrents du VS-Fighting.

Dans les cas les plus extrêmes, le netcode ne parvient malheureusement pas à faire des miracles et en résulte des parties saccadées comme l’exemple ci-dessous :

En revanche, évidemment lorsque deux connexions stables se rencontrent, les parties peuvent se dérouler de manière tout à fait fluide.

Au niveau de la technique, Capcom a apporté du nouveau côté audio avec une nouvelle bande-son s’ajoutant à l’originale. Rien de renversant de ce côté mais toujours le bienvenu. L’effort a été plus notable sur l’optimisation vidéo, notamment sur PC. Les textures d’effets et les éléments de interface s’affichent désormais sans baver en résolution 1440p et plus. Un petit plaisir rétinien pour ceux qui comme moi se sont demandés pendant longtemps pourquoi Capcom ne s’est pas penché sur les résolutions au-dessus de l’habituel 1920x1080p60.

Pour rappel, tout cela n’était plus tellement un problème chez la concurrence depuis l’année dernière. Tekken 7, Injustice 2 pour ne citer qu’eux. Il était temps que Capcom prenne le pas et je pense qu’ils auraient pu apporter plus qu’une simple mise à niveau graphique. Déçu mais je prend quand même.

Le roi de la tape 2016 ?

Capcom sort enfin un jeu complet, en seul bloc. Alors qu’ils avaient promis 2 ans plus tôt de ne jamais faire ce genre de sortie commerciale (link), après des tentatives d’assurer un suivi régulier de leur titre phare et de lutter contre des soucis de communication, Capcom fait finalement marche arrière et décide de tout mettre à plat avec Street Fighter V Arcade Edition.

Résultat de l’opération ? Un produit mieux fini, un contenu étendu et presque complet et un gameplay au petits oignons. Mais l’impression que Capcom aurait pu nous sortir cette version 2 ans plus tôt hante la pensée de bien des joueurs. Dans tous les cas, on l’a maintenant et il est l’heure de sortir manettes et sticks d’arcade pour s’en mettre plein la gueule !

Note : 17/20

Les +

Le contenu promis depuis 2 ans !
Les visuels revus et corrigés, adaptés pour la 4K
C’est toujours un spectacle pour tous
Un gameplay ré-équilibré…

Les –

… mais encore perfectible.
Les problèmes de réseaux persistent et dégradent la qualité de jeu en ligne
Non mais sérieux, ça fait 2 ans qu’on a attendu et a « que » ça ?
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