“Quand d’autres suivent aveuglément la vérité, rappelle-toi que rien n’est vrai.
Quand d’autres sont limités par des lois morales, rappelle-toi que tout est permis.”
On ne va pas vous mentir, on a longuement hésité à aller voir Assassin’s Creed, car on se doutait pertinemment que le film ne serait pas celui de l’année. Mais la curiosité m’a tout de même poussée à aller le voir hier matin. C’est donc avec un peu de retard que je vous propose cette review qui, attention, contient des spoilers.
Le pitch
L’histoire est simple : Callum Lynch est condamné à mort. Après son exécution à laquelle nous assistons, celui-ci se réveille chez Abstergo, une société dirigée par Sophia Rikkin et son père travaillant sur la mémoire génétique. Cal va alors devoir fusionner avec le passé de son ancêtre Aguilar grâce à l’Animus, se retrouver en pleine Inquisition espagnole et retrouver la Pomme d’Eden, un artefact magique qui permettrait à son propriétaire d’asservir l’Humanité.
Vous vous en doutez, Cal va trouver la pomme qui va alors tomber dans les mains des vilains templiers. Mais heureusement, Cal a la révélation de sa vie et devient un Assassin du 21è. Continuant le combat de ses ancêtres et de ses parents, celui-ci protège ainsi la nouvelle civilisation de la folie destructrice des Templiers.
L’ambiance
Deux univers sont clairement distincts dans le film : celui de notre époque, lorsque Cal est chez Abstergo et celui de l’Espagne du 15è. L’ambiance de notre époque ne m’a pas laissée rêveuse : l’espèce de hangar qui abrite Abstergo n’est ni beau ni laid, plutôt froid et stérile, cela m’a un peu fait penser aux locaux dans The Island. Austères et sans âme, finalement une ambiance qui colle bien avec les Templiers. En revanche, l’Espagne est magnifique, on s’y croirait : les costumes, les décors, le sable, la chaleur… Cela donne carrément envie de passer la majorité du temps du film dans l’Animus. Vous me direz, cela est peut-être fait exprès pour donner l’envie à Callum d’y retourner vite.
Ce qui m’a d’ailleurs un peu perdue, c’est que le film ne passe pas assez de temps à mon goût dans l’Espagne inquisitrice. Trop d’importance est donnée à Marion Cotillard et ses états d’âme, sa relation conflictuelle avec son père prêt à tout pour retrouver la Pomme magique, etc. Finalement, toute la partie dans l’Animus ne fait que ponctuer le film. Et c’est bien dommage.
Autre chose qui m’a déçue, les scènes avec Aguilar ne sont que des scènes de combats ou de courses poursuites. Alors, oui ok c’est très joli mais ils auraient pu y ajouter un peu plus de profondeur. La première scène : ils sauvent le jeune prince et se font courser par les méchants. La seconde scène : ils sont capturés et parviennent à s’échapper avant de se faire brûler et se font courser par les méchants. La troisième scène : ils se battent contre le big méchant pour garder la Pomme. Bref, le plus intéressant à mes yeux est le moins exploité.
La fidélité
Je ne joue pas à Assassin’s Creed mais je connais la licence. Si la fidélité aux jeux se fait sentir, plusieurs éléments diffèrent tout de même, pour des raisons cinématographiques. Tout d’abord, l’Animus n’est pas le même : là où les personnages s’assoient sur une chaise dans les jeux, Cal est branché à un bras mécanique qui insuffle ses mouvements. Il est également synchronisé aux souvenirs et au cerveau de son ancêtre. Ce traitement de l’Animus permet aux autres personnages, notamment Sofia Rikkin de voir ce que Cal est en train de vivre (d’ailleurs ces moments là sont assez jolis). Ensuite, on m’a décrit Abstergo comme un endroit beau, vert et lumineux, ce que je n’ai pas retrouvé dans le film.
Pour ce qui est des similitudes, un gros travail de fidélité a été fait sur les combats : les mêmes mouvements, les mêmes attaques, les mêmes armes… bref, du fan service à 100% qui rend très bien à l’écran.
Deuxième élément fidèle à la licence : les guests de personnages historiques. Ici c’est Christophe Colomb qui côtoie Aguilar, et qui est même un personnage très important dans l’histoire puisqu’il est la clé dans la recherche de la Pomme.
Les bémols
Une chose m’a frappée : la petite sauterie des Templiers dans la dernière partie du film. Ceux-ci se réunissent à une soirée privée pour célébrer la découverte de la pomme d’Eden dans un bâtiment londonien avec de grandes croix de Templiers mises partout sur les murs, comme si tout le monde savait qu’à cette adresse-là c’était leur QG. Je pensais que l’organisation secrète se devait d’être discrète et donc ne montrait pas à tout Londres où elle se trouvait… Peut-être qu’avec la Pomme, ils savent qu’il vont dominer le monde donc peuvent prendre la liberté de ne plus se cacher puisqu’il vont tuer tout le monde après… I don’t know. En tout ça c’était un peu gros.
Deuxième bémol : la cachette de la pomme. Aguilar a donné la pomme à Christophe Colomb en lui demandant de l’emporter avec lui dans sa tombe, celle-ci est donc enterrée avec lui. Où ça ? À Séville. Ni une ni deux les Rikkin foncent sur place et trouvent une jolie boîte posée sur le tombeau du navigateur qui renferme l’objet recherché. Sérieux ? C’était bien la peine de nous faire 2 heures de film dessus alors que le premier prêtre un peu curieux aurait pu ouvrir la boîte qui se trouve aux yeux de tous et trouver cette sapristi de Pomme ? Je dis non.
En bref
À la croisée des chemins entre un Da Vinci Code et Retour Vers le Futur, Assassin’s Creed tient ses promesses. On retrouve l’Animus, on voyage dans le temps, on retrouve les artefacts magiques, etc. Mais tout cela sans grande conviction ni grand intérêt. J’aurais aimé plus de scènes en Espagne, j’aurais aimé moins de fadeur chez Abstergo.
Mention spéciale tout de même à Fassbender qui parle espagnol de manière assez claire, pas facile pour un irlandais et qui est super cool en Aguilar.