Si j’avais la possibilité de remonter dans le temps, j’irais tout droit en 1993, quelque part entre la fin de vie de la Sega Master System et l’avènement de l’Atari Jaguar pour me retrouver jeune et avide de connaissances vidéo-ludiques… pour me dire : “GARDE TA MASTER SYSTEM, C’EST PRÉCIEUX !”. J’aurais aussi pu m’expliquer à moi-même la possibilité de s’enrichir en vendant une console de cet acabit de nos jours, mais le concept de la richesse à 5 ans, comprenez que c’est un poil difficile à faire passer.
Cela dit, si il y a bien une chose que je retiendrai de cette magnifique époque qui est pour nous aujourd’hui le rétro-gaming, c’est que la frontière entre un bon et un mauvais jeu était souvent mince, et que très franchement je m’en moquais. Tout ce que je voulais, c’était jouer pour découvrir des titres toujours plus amusants et plus élaborés pour varier des seules autres distractions que j’avais à l’époque : le Club Dorothée et les Minikeums à la télévision. Cette époque étant révolue et même si l’existence des émulateurs (qui me rappellent à quel point je suis naze si je relance Sonic: The Hedgehog) reste la convoitise d’un public spécifique, l’âge d’or du jeu-vidéo sur lequel ont régné Sega et Nintendo revient en force depuis quelques années.
Donc, on ferme les yeux un instant, on oublie les jeux d’aujourd’hui à la com’ totalement léchée pour se rediriger vers des jeux 8-16 bits avec des jaquettes kitchs au possible et ce sera le point de départ de ce TOP 10 rétro gaming bien subjectif.
#10 – Shinobi – Sega Game Gear
Shinobi. Évoquer ce titre me fait subitement retomber en enfance, quand je vidais des piles AA à tour de bras en surexploitant la cartouche du jeu insérée sur mon Game Gear. Mais alors attention, parce que je parle bien de la version Sega Game Gear du jeu. En effet, Shinobi a eu droit à plusieurs variations en fonction des consoles d’époque, que ce soit sur Super NES ou Master System. Et c’est ce pourquoi les fans les plus ardus nomment ce titre “The GG Shinobi“. Dans tous les cas, la série qui a débuté en 1987 sur arcade est une référence de jeu d’action/plates-formes et qui a su se faire respecter pour son gameplay simple à prendre en main mais difficile à maîtriser. Autant être honnête, je n’ai jamais terminé ce jeu étant gosse et il a fallu que j’y revienne dessus des années plus tard sur émulateur pour y trouver une fin. Et je ne le regrette pas. Ni mes cernes.
#9 – Megaman X3 – Super Nintendo
On avance quelques années plus tard avec Megaman X3 en 1995, Rockman pour les intimes qui ne jurent que sur la version originale des titres. Alors, Megaman c’est avant tout une superbe série de jeux d’action/plates-formes (ouais, encore) qui met en avant un seul et même héros. C’est aussi des jeux doués d’une difficulté bien dosée : suffisamment ardus pour proposer un challenge intéressant à tous et suffisamment accessibles pour ne pas faire fuir les débutants. Et Megaman X3 est sans doute le titre de la série sur lequel j’ai passé le plus de temps… mais sur un émulateur PC (car je n’ai jamais eu de Super NES) ! Et c’est d’ailleurs LE jeu qui a attiré mon attention sur la série. Incontournable et fun pour les fans des jeux de cette catégorie.
#8 – Desert Strike – PC
Je ne sais pas pour vous, mais aujourd’hui, lancer un jeu-vidéo c’est un peu de la tarte. On lance la console, on met la galette et ça démarre. Ou on allume le PC, on lance les plates-formes de jeu puis le jeu. Dans mes souvenirs, en 1992, lancer un jeu sur un PC tournant sur MS-DOS, c’était fastidieux et pouvoir y jouer était déjà une forme de récompense ! Et Desert Strike fait partie de ces jeux qui étaient fournis sous la forme de plusieurs disquettes 3’5 où il fallait copier minutieusement le contenu sur le disque dur avant de rentrer les lignes de commandes adéquates pour enfin espérer le voir se lancer. Hormis la difficulté inhérente même de la manipulation de la plate-forme d’époque, Desert Strike sur PC était le premier jeu d’une série ayant moins réussi par la suite d’un genre nouveau à l’époque : le jeu d’action de guerre en hélicoptère à la vue en 3D isométrique dans le contexte de la guerre au Moyen-Orient. Il était aussi estampillé chez Electronic Arts, mais ça c’est un détail. Qu’on se mette bien d’accord, le jeu était tout bonnement nul : maniabilité de l’hélicoptère aux choux, une bande sonore inexistante, des graphismes qui appellent à l’aide. Enfin ça c’est le point de vue actuel, vu qu’à l’époque c’était génial et le jeu a même un peu bouleversé le paysage vidéo-ludique. Déjà parce que ça traitait de la guerre au Moyen-Orient, mais aussi parce qu’il était techniquement avancé face à la concurrence.
Moi je m’en souviens comme le jeu qui m’a appris à me servir d’MS-DOS. Chacun ses souvenirs hein.
#7 – Out Run – Sega Master System
Y’a pas à dire, j’étais un bon client Sega. Dans le genre “jeu que tu finiras 10 fois, mais que tu chercheras à finir encore quand même”, je cite Out Run. Jeu de course automobile sorti en 1986, on y conduit une -fausse- Ferrari sur des routes qui ont la fâcheuse tendance à se déformer et à changer de décor toutes les 5km, sous la pression d’un compte à rebours qui se retient de nous asséner le Game Over en passant des checkpoints, tout en driftant sur un crissement de pneus en 8-bits. Et à chaque course, c’était la recherche de la performance ou la peur de perdre. Dans tous les cas, une bande-sonore de qualité nous tenait par la main et ça, c’était vraiment bon.
#6 – Unreal Tournament – PC
Sorti en 1999, Unreal Tournament se trouve à la frontière du rétro gaming. C’est un peu le pont qui sépare les époques, le jeu qui a su exploiter correctement les codes du genre, le FPS qui a rassemblé beaucoup de joueurs. Le jeu qui a mis à genou la plupart des ordinateurs par ses graphismes époustouflants et son gameplay nerveux. Mais au final, qu’est-ce qui a fait d’Unreal Tournament un jeu qui m’a tant marqué ? Le cachet du jeu, le charme qu’il dégage par le son et la vidéo. Un mélange unique. J’aurais pu cîter Quake III Arena pour des raisons de pratique dans la mesure ou j’y ai passé bien plus de temps, mais Unreal c’est un peu la personne dont on se rappelle lorsque l’on évoque les premiers amours… pour la catégorie des FPS bien entendu.
#5 – Contra : Operation C – Game Boy
Contra : Operation C ou Probotector dans la version européenne est un jeu d’action/plates-formes (on va dire qu’ils ne savaient faire que ça à l’époque donc) sorti sur Game Boy en 1991. Pour beaucoup, il s’agit d’un jeu difficile avec des changements de terrains et de gameplay réguliers qui ont su façonner la réputation de la série. Mais pour moi, c’était LE jeu qui m’a aidé à aiguiser mes réflexes et ma mémoire, 4 piles AA dans l’arrière-train de la Game Boy à la fois. Loin d’être complexe à prendre en main, le gameplay était juste efficace et les niveaux demandent vite un travail de mémorisation pour réagir de manière mécanique à l’adversité.
Dans le même genre de difficulté en bien pire, il y a aussi les jeux R-Type, mais je dois admettre qu’ils m’ont forcé à faire face à la terrible réalité : j’suis fort à ce genre de jeux, mais pas trop. Voire pas assez. Et c’est la raison pour laquelle je me suis bien retenu de le citer dans ce TOP 10.
#4 – Atomic Bomberman – PC
Avant les Mario Party et autres jeux visant à détruire toute cohésion sociale au sein de votre fratrie ou groupe d’amis, il y avait un titre qui faisait frémir les plus vicieux d’entre-nous : Bomberman. Dans mon cas, il s’agit d’Atomic Bomberman sorti sur PC en 1997, autrefois délicatement offert en galette-ROM par un magazine vidéo-ludique avec des pingouins dedans. Cette série basée sur un principe tout simple a su mettre le feu à des soirées endiablées des années durant et la mouture dont je vous parle n’y fait pas exception. Livré avec un éditeur de niveaux (ou de tableaux, plus précisément), des mondes bardés de tapis roulants, téléporteurs et autres joyeusetés pour ajouter du souk dans les parties, Atomic Bomberman c’était un concentré de rires criblés de noms d’oiseaux pour les voisins d’appart’. Surtout quand on s’enferme tout seul avec sa propre bombe. Oh oui.
#3 – Doom – PC 1993
Ah… le doux son du démarrage du PC 486 de 1993. Son lecteur disquette qui se met en marche avant de détecter du vide et MS-DOS qui se lance (encore lui, et oui). Quelques commandes plus tard, j’entends encore le doux son du synthé qui se met en marche. Doom. Oh Doom. Pioneer du FPS, titre qui a su asseoir la notoriété d’iD Software et faire de mes nuits adolescentes une douce descente aux enfers pour affronter soldats possédés et démons afin de délivrer une base de recherches sur Mars. À grand coups de roquettes dans leur gueule !
#2 – Street Fighter II: The World Warrior – Super NES
“NAN MAIS QUOI ? Un Street Fighter qui ne figure pas à la tête d’un TOP ?!”
J’ai beau être un fan inconditionnel de la série, si il y a bien un truc que je ne comprends pas, c’est : “Pourquoi je n’ai pas joué à ce jeu des années plus tôt ?”. En effet, la porte d’entrée que j’ai emprunté pour m’asseoir gentiment chez les fans du titre de Capcom date de la Playstation (première du nom) support sur lequel est sorti Street Fighter EX Plus Alpha. Ce qui m’a ensuite mené à m’intéresser aux origines de la série, donc de poser enfin mes mains de boutonneux sur la version émulée de Street Fighter 2, celui qui connu un succès phénoménal courant 1991 dans les bars sous la forme d’une borne d’arcade avant d’être adapté à a console de salon de Nintendo en 1992.
C’est ainsi que pour moi, Street Fighter 2 a sa place dans ce TOP. Mais malgré ses qualités de jeu de baston qui a su collectionner les superlatifs des joueurs de l’époque, la première place est occupée par un moustachu…
#1 – Super Mario Bros. 3 – Super NES
Super. Mario. Bros. Et plus particulièrement le 3ème sorti sur Super Nintendo en 1993. Et dans ma mémoire, le ROM d’émulateur qui se lançait en automatique tellement j’y ai passé du temps dessus.
OK, je l’admets tout de suite, si j’y rejoue là, maintenant, tout de suite, je risque de faire une dépression nerveuse. Pas à cause du fait que je me rende compte que je suis nul à ce jeu aujourd’hui, mais à cause du fait que j’étais bon autrefois. Ma plus grande satisfaction en tant que joueur de cette époque aura été de finir le jeu sans utiliser les passages secrets faisant sauter plusieurs mondes à la fois. Et ma plus grande déception aujourd’hui sera sans doute de ne pas réussir à finir les deux premiers niveaux sans au moins entendre le bruitage me signalant que j’ai perdu une vie. Bêtement. Dans tous les cas, les souvenirs sont bien ancrés dans ma tête, et me rappellent les bons temps que j’ai passé à lutter contre le jeu de Shigeru Miyamoto. Et ça, c’est vraiment “priceless“.
Mention spéciale – Sonic: The Hedgehog – Sega Master System
Parler d’un moustachu sans évoquer son plus grand concurrent de l’époque 1990-2000, ça se fait encore ça ? Tsssk.
Sonic, c’est un peu la mascotte phare de Sega qui a su faire vivre des moments assez particuliers pour la firme. Celle qui a pu se placer au même rang qu’un géant de l’époque, Nintendo. Mais c’est aussi le challenger qui a incité à mieux faire. La figure qui séparait des cours de récré’. On criait Mario d’un côté, Sonic de l’autre. Et curieusement, même si j’avais joué et terminé des dizaines, centaines de fois Sonic sur Master System, il serait très incorrect de ne pas au moins le citer ici. J’ai beaucoup apprécié les jeux de la série en tant que joueur, mais j’apprécie Sonic plus en termes de motivation pour les développeurs derrière Mario.
“Mario aurait-il pu connaître son succès actuel et être aussi bon si il n’y avait pas eu Sonic ?”
Je pense que non.