TEST – Rise of the Tomb Raider

TEST – Rise of the Tomb Raider

TEST – Rise of the Tomb Raider

TEST – Rise of the Tomb Raider C'est bien ?

On m’a souvent dit que j’avais cette fâcheuse tendance à mélanger les choses, à ne pas savoir faire la distinction. C’était peut-être valable quand j’essayais de découper mon boss en morceaux avec un sabre laser imaginaire, mais maintenant j’ai grandi et je sais faire la part des choses. C’est un peu pour cela que je vais vous convaincre de sauter le pas sur ce nouveau volet des aventures de Lara, plutôt que celles de Nathan. Eh oui !

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Mein Croft

Qu’on se le dise, les jeux Tomb Raider jusqu’à leur reboot en 2013, n’avaient finalement que très peu de choses en commun avec les jeux Uncharted de Naughty Dogs. Deux férus d’archéologie, aventuriers, qui n’ont pas froid aux yeux et qui alignent les méchants avec le même sens de la morale (c’est à dire zéro), voilà leurs seuls véritables points communs. Mais depuis que Crystal Dynamics, studio à l’origine des nouvelles aventures de Lara Croft depuis le très bon Tomb Raider : Legends en 2006, s’est fait gober par Square Enix après le rachat du studio éditeur Eidos, la donne a changé. Lara est plus jeune, plus vulnérable, s’en prend plein la tête et finalement l’exploration, à charge d’être certes toujours présente, est reléguée en second plan après les cascades et les gunfights façon Uncharted dans le dernier jeu Tomb Raider de 2013.

Et c’est peu de temps après cet épisode acclamé par la presse et le public pour sa reconversion réussie dans le monde de l’action plutôt que de l’aventure, que débarque sur consoles actuelles sa suite : Rise of the Tomb Raider. Fait étonnant, le jeu n’a pas spécialement marqué le marché, ni la presse pour le coup, limite étouffé par son histoire de jeu mal-fini avec ses bugs à foison. Alors aujourd’hui, après moult patchs et corrections, qu’en est-il face à un Uncharted tout clinquant?

Compare-t-on l’incomparable ?

Actuellement donc, je joue de manière alternée entre ce Rise of the Tomb Raider, qu’on appellera TR car je gagne pas des euros à chaque ligne écrite en plus, Candycrush (non je déconne) et Uncharted 4 sur Playstation 4. Jamais, ô grand jamais avant de lancer les jeux ne me serait venue à l’esprit l’idée de faire une comparaison entre ces deux licences. J’ai beau avoir terminé tous les Uncharted et tous les TR depuis le premier volet en 1996, chaque jeu avait sa propre voie bien tracée à suivre.

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Personnellement, je ne pense pas que ce TR ait quelque chose à envier à Uncharted 4

Mais non, là il fallait que ça sorte et je vais être honnête avec vous, je proclame vainqueur haut-la-main ce TR. Car oui, il faut le dire, Uncharted 4 a tendance à être méga-dirigiste, mou du gunfight, ce qui n’est pas le cas de la version Croft. On apprécie les combats, bien qu’ils soient finalement moins brutaux et plaisants que dans le reboot de 2013, ils offrent la possibilité de se la jouer fine ou brute assez souvent. Et si tout comme dans Uncharted 4, cette sensation de monde ouvert ne reste finalement qu’une sensation, elle s’apprécie à sa juste valeur par le fait que nous avons cette possibilité de revenir sur nos pas dans cette gigantesque carte qu’est celle de la Syrie fantasmée.

Grâce à un système de check-points, des feux disséminés ça-et-là pour se reposer, se téléporter, ou améliorer ses compétences et son armements, on passe son temps à faire des va-et-vient pour fouiller des tombeaux oubliés, accéder à des passages qu’on ne pouvait visiter sans l’équipement adéquat etc. Cette sensation de liberté est d’autant plus prononcée que la plupart des jeux d’escalades auxquels Lara va se prêter paraissent plus naturels que dans Uncharted 4, où finalement les chemins à emprunter s’avèrent trop évidents. Alors certes, l’animation de Lara n’a rien de comparable avec celle de Nathan – sachant que l’environnement est beaucoup plus sauvage et désordonné, mais Lara peut s’accrocher presque à tout, et partout.

Ce côté brousse de campagne, que ce soit dans la neige et le froid des montagnes, ou la jungle des vallées géo-thermiques, peut par ailleurs surprendre par sa faune, où les loups ou tigres peuvent vous sauter à la gorge sans crier gare. Heureusement que Lara a plus d’une corde à son arc (ha!), car en plus de pouvoir tirer des flèches disons classiques, plus elle avancera dans son périple, plus elle s’équipera : flèches enflammées, flèches explosives, grappin, pistolets silencieux, fusils en tout genre etc. Ce qui permettra de la sortir de la plupart des situations épineuses, si tant est que le joueur derrière la manette ait un peu de jugeote : car oui, qui dit TR, dit énigmes et temples secrets. Et il y en a à peu près une vingtaine tout du long de l’aventure, qui sont par ailleurs optionnels mais renforcent les capacités de Lara, une fois fouillés de fond en comble.

Chose qu’Uncharted 4 ne propose pas, l’arbre de compétences de Lara se divise en 3 arcs (ha ! bis) : l’attaque, la chasse et la survie. Ce qui permet de développer son sixième sens (un coup de gâchette et on voit les endroits où se rendre, les caches secrètes, les méchants qui font pipi derrière les buissons), sa résistance physique ou la faculté à user des ressources. Ce qui est sûr, c’est que les développeurs nous poussent à bien fouiner à droite à gauche au cas où on passerait à côté d’une caisse de ravitaillement, de matière première ou d’un papyrus contenant des infos sur l’histoire.

Une histoire de Jésus sans Jésus

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Un des tombeaux les plus incroyables du jeu à visiter

Finalement, pour ajouter mon opinion personnelle une fois de plus dans la mêlasse de mots que représente ce test, je dirais que le gameplay de ce TR met une bonne grosse baffe à Uncharted 4. On se sent bien dans la peau de Lara, plus que dans celle de Nathan Drake. Mais là où j’avouerai défaite, c’est qu’effectivement le scénario d’Uncharted 4 est bien mieux travaillé et plus agréable à suivre, avec un doublage presque parfait et une réalisation proche d’un véritable film : en cela Uncharted 4 remplit son rôle. Chose que ce TR fait, mais mal. Déjà parlons de la doubleuse de Lara, elle a une jolie voix en VF, mais elle est constamment essoufflée, ce qui m’essouffle à force aussi. Si ce n’était que cela.

L’histoire en soi est assez basique, même si rattrapée par des informations disséminées un peu partout dans le jeu, ce qui fait que ceux qui souhaitent rusher le jeu sans atteindre les 100% de complétion risqueront de passer à côté de, allez, 85% de l’histoire ? Quelle idée. Si finalement on apprécie le twist qui touche la famille de Lara, et que cette quête de l’artefact divin menée par l’aventurière nous rappelle par moment celle d’Indiana Jones et le graal sans outre-mesure, on peut se rendre compte à quel point c’est malmené : cinématiques mal foutues, dialogues plats et final WTF qui se sert de la Bible comme d’un roman Fleuve.

Heureusement que le jeu rattrape par ses qualités de gameplay, ainsi que par ses graphismes de haute-volée. C’est beau, c’est même très beau. Alors certes Uncharted 4 est magnifique, mais je dirais que c’est à jeu à peu près équivalent finalement. Même si les couleurs sont parfois plus chatoyantes dans le jeu de Naughty Dogs, j’ai plus ressenti d’émotions visuelles dans TR. C’est dire !

Et que dire si ce n’est que finalement on s’amuse dans ce TR, et c’est bien-là l’essentiel ? D’autant que j’ai mis plus de temps à le terminer qu’Uncharted 4

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De vastes étendues à visiter : montagnes, jungles, tombeaux, grottes…

logo MGA avisNote : 18/20

Graphismes : 18/20
Maniabilité : 19/20
Scénario : 14/20
Durée de vie : 15/20
Plaisir de jeu : 18/20

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