REVIEW – Black Clover

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REVIEW – Black Clover

REVIEW – Black Clover C'est bien ?

UN SHONEN CLASSIQUE MAIS EFFICACE
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En deux mots :

Malgré les apparences, Black Clover est un anime plein de charme qui, sans atteindre les sommets du genre, constitue un agréable divertissement.

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Il suffit de passer en revue les quelques critiques de Black Clover disponibles sur le Net pour se rendre compte que peu d’entre elles proposent une revue complète de l’œuvre, se contentant bien souvent de consigner l’impression laissée par les premiers épisodes. Rien d’étonnant à cela. Black Clover est, en effet, un anime qui, à l’instar de One Piece, propose un épisode chaque semaine. Se lancer aujourd’hui dans l’aventure, et visionner les 132 épisodes actuellement disponibles est une gageure, nécessitant du courage et de l’énergie. Il est donc tout à fait compréhensible que nombre de spectateurs se soient arrêtés aux premiers épisodes sans donner une chance à l’anime. Qu’en est-il ? Black Clover est-il un shōnen prometteur qui mérite qu’on s’y attarde ?

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Le pitch

Black Clover est un shōnen manga de Yūki Tabata, prépublié depuis février 2015 dans le magazine Weekly Shōnen Jump. L’adaptation animée, confiée au Studio Pierrot (Naruto, Bleach…), a débuté en octobre 2017, et compte actuellement plus de 130 épisodes, disponibles sur la plateforme Crunchyroll.

L’histoire de Black Clover se déroule dans un monde médiéval fantastique. Asta et Yuno sont deux orphelins vivant dans un village situé aux confins du Royaume de Clover, et qui partagent le même rêve : devenir Empereur Mage, le plus haut grade de Chevalier-Mage du Royaume. Pour ce faire, les deux adolescents doivent passer un examen pour intégrer une compagnie de Chevaliers-Mages, après avoir reçu leur grimoire à l’âge de 15 ans. Une tâche accessible au prodige Yuno, qui réussit à intégrer la compagnie la plus prestigieuse, celle de l’Aube d’Or, fierté du Royaume de Clover. Asta, quant à lui, est dépourvu de mana, source de magie, et ses chances paraissent compromises. Mais contre toute attente, et à force de persévérance, Asta finira également par intégrer une compagnie de Chevaliers-Mages, celle du Taureau Noir à la réputation sulfureuse.

Et Asta se mit à brailler sans crier gare…

L’un des points les plus saillants du début de l’anime, et des plus agaçants, est… la voix d’Asta. Alors certes, les aficionados de shōnen sont habitués aux tempéraments de feu des héros du genre, à leurs exaltations endiablées, mais il faut reconnaître qu’Asta met la barre très haut, trop haut. Un point rebutant qui a découragé de nombreux spectateurs, car les 10 premiers épisodes sont difficilement regardables sans boules quiès. Asta ne fait que brailler, et c’est tout bonnement insupportable. Et après ? Dieu merci, l’anime se calme de ce côté-ci, notamment grâce au fait qu’Asta intègre un groupe de protagonistes, s’assagit, et est moins sujet à ses délires vocaux. Mais le mal est malheureusement déjà fait, et a fait fuir bon nombre de spectateurs. Ce qui est regrettable, car malgré les apparences, Black Clover est un anime plein de charme qui, sans atteindre les sommets du genre, constitue un agréable divertissement.

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Une histoire cohérente et bien construite

Si Black Clover n’échappe pas aux débuts classiques des shōnens avec un enchaînement de petites histoires qui n’ont pour but que de mettre en scène l’univers et les différents personnages, l’anime installe rapidement son intrigue principale pour dévoiler, passés les 30 épisodes, le principal antagoniste de la première saga du manga qui durera jusqu’à l’épisode 122 : L’œil maléfique du crépuscule, un groupe de mages dissidents bien décidés à abattre le Royaume de Clover. Une construction scénaristique appréciable qui donne un sens aux différents arcs composant cette saga, et qui confère un enjeu scénaristique à l’anime, là où de nombreux shōnens semblent naviguer à vue (le cas de My Hero Academia notamment, malgré la qualité indéniable de l’anime). Même si L’œil maléfique du crépuscule n’est que le fil rouge, et n’apparaîtra véritablement que vers la fin de la saga, il constitue une menace qui pèse constamment sur nos héros. L’enjeu est, ainsi, pour Asta et ses coéquipiers de progresser jusqu’à la confrontation finale.

Tous les ingrédients (trop) classiques des shōnens

Black Clover ne se distingue pas par l’originalité de son univers ni par la créativité des pouvoirs des différents personnages. Que ce soit l’univers médiéval fantastique, la personnalité d’Asta, sa faiblesse initiale qui en fait finalement sa force, ou encore sa rivalité avec Yuno, tous les ingrédients du shōnen sont ici réunis avec plus ou moins de réussite. Le monde de la magie ou le médiéval fantastique est un tropisme des shōnens et l’organisation en compagnies ou guildes n’est pas sans rappeler Fairy Tail par exemple. Si certains pouvoirs magiques sont intéressants, la plupart sont redondants. Un parti pris assumé dans la mesure où la magie dans Black Clover puise sa source dans les quatre éléments. On a donc droit à une surreprésentation de pouvoirs magiques d’eau, de terre ou de feu. À cet égard, l’un des pouvoirs les plus intéressants et originaux de l’anime est la magie des ténèbres de Yamu, chef du Taureau Noir, ou encore le pouvoir anti-magie d’Asta qui a la capacité d’annuler le moindre sort (mais pouvoir quelque peu cheaté).

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Des effets comiques un peu lourdingues

Qui dit shōnen, dit groupe de protagonistes, et Asta sera entouré de valeureux compagnons pour mener à bien sa quête. Si les personnages sont dans l’ensemble réussis, avec des traits distinctifs simples et propres au genre (le dragueur, la sorcière alcoolique à moitié nue, la timide…), les effets comiques deviennent rapidement répétitifs et pesants. Au passage, on soulignera le malaise que provoque le personnage de Gauche Adlai, qui voue un culte malsain à sa petite sœur Marie, et passe son temps à admirer sa photo, tout en saignant du nez… La simplification des traits de caractère est un procédé courant dans la plupart des shōnens, genre destiné à un public masculin jeune, comme dans One Piece par exemple (Zoro et son sens désastreux de l’orientation, Sanji le dragueur invétéré, Pipo le Pinocchio de la bande…), mais Eiichiro Oda a su se montrer beaucoup plus créatif dans ses saynètes humoristiques par des mises en situation qui renouvellent les ressorts comiques du manga tout en gardant la même base.

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Une réalisation désastreuse

Ceux habitués aux animes soumis à une production effrénée, comme One Piece, sont conscients que la qualité de l’animation de ces animes hebdomadaires n’est pas comparable à ceux d’animes fonctionnant par saison comme My Hero Academia ou One Punch Man (pour ne citer que les perles du studio Bones). Les scènes dialoguées sont très souvent statiques et les animes hebdomadaires abusent de plans figés pour économiser des ressources et les réserver aux séquences de combats les plus marquantes. Si Black Clover souffre peu de longueurs ou de fillers, l’animation agresse la rétine et ce, même pendant les combats. Il faudra attendre les derniers affrontements entre les Chevaliers-Mages du Royaume de Clover et l’œil maléfique du crépuscule pour avoir droit à des séquences animées convenables. Comme si la direction artistique de Black Clover n’avait été pensée et économisée qu’en vue de ce dénouement. Entre temps, on aura droit à des combats médiocres, au mieux potables et parfois conceptuels, comme le combat entre Asta et Ladros qui se lance dans une animation de type pictural. Une intention louable mais au résultat raté. Si vous êtes intransigeant sur la qualité artistique, passez votre chemin. Black Clover est le fruit du studio Pierrot qui certes a réalisé Naruto, mais a également produit les deux immondes premières saisons de Kingdom et les désastreuses saisons de Tokyo Ghoul :re.

Mon avis sur Black Clover

Difficile de synthétiser autant d’épisodes en si peu de lignes. Mais vous l’aurez compris, Black Clover n’est certes pas un shōnen immanquable, mais il n’en demeure pas moins un anime prenant, sans longueurs et bourré de scènes d’action. Un anime qui répondra sûrement aux attentes des fans de shōnens cherchant un titre à se mettre sous la dent en période de disette.

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