TEST – Arise: A Simple Story, la poésie à l’état pur

TEST – Arise: A Simple Story, la poésie à l’état pur

TEST – Arise: A Simple Story, la poésie à l’état pur

TEST – Arise: A Simple Story, la poésie à l’état pur C'est bien ?

UNE EXPÉRIENCE SIMPLE MAIS RÉUSSIE
4.3

En deux mots :

Joli, poétique, dur mais composé avec une finesse monstrueuse, Arise : A Simple Story est une réussite du jeu indépendant dont on oublie facilement les impairs.

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User Review
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Arise: A Simple Story est un jeu d’aventure indépendant développé par le studio Piccolo à Barcelone. Le jeu est sorti le 3 décembre 2019 sur PS4, Xbox One, Nintendo Switch et Microsoft Windows.

Le pitch

Dans un univers froid et difficile, vous incarnerez un vieil homme qui vient de mourir et dont le corps se consume dans les flammes. Mais son histoire ne s’arrête pas là, car comme le dit l’adage, avant de mourir, on revoit notre vie défiler devant nos yeux. Ainsi, pour accéder au repos, notre personnage va devoir revivre les moments les plus importants de sa vie. Chacun de ces moments sera composé de chapitres intitulés sobrement “Seul”, “Joie”, “Elle”, “Loin”, etc. À travers ces chapitres, notre personnage dont on ignore tout jusqu’au nom qui ne sera jamais prononcé va entamer un périple au vent de ses souvenirs, le tout dans un silence des plus olympiens.

Le joueur va alors accompagner le vieil homme, tel un dieu omniscient, et l’aider à passer les épreuves de sa vie passée, en commençant par sa rencontre avec la femme de sa vie alors qu’il n’était encore qu’un enfant, leur séparation la faute à la rivalité de leurs familles probablement jusqu’à leur vie de couple et leurs différents déboires. Chaque chapitre, composé d’un monde à traverser, sera rythmé par plusieurs souvenirs matérialisés sous la forme de statues, symbolisant une action ou un moment fort de la vie du vieil homme. Et le moins qu’on puisse dire, c’est que la vie de ce pauvre homme n’aura finalement pas été toujours facile. Pour cause, sur les dix niveaux que propose le jeu, seuls quatre pourraient réellement être considérés comme joyeux ou même moyennement positifs.

La Direction Artistique d’une vie ?

Alors que l’on pourrait facilement reprocher aux jeux indépendants leurs limites techniques et leurs graphismes parfois limités, il en est tout autrement avec Arise: A Simple Story. Fort d’un univers riche et assumé, il offre, à travers chaque chapitre minutieusement orchestré, son lot de plaisirs pour les yeux. De plus, il réussit, malgré les paysages et écrans radicalement différents, à créer un sentiment d’unité qui plonge le joueur dans une réalité cruelle, dure et froide lorsque la vie du pauvre homme n’a pas été simple, ou à travers les paysages doux, chauds et tendres lorsque celui-ci a eu plus de chance.

Côté bande-son, pianos et violons portent la majeure partie des compositions de David García à qui on doit soit dit au passage les soundtracks de Hellblade: Senua’s Sacrifice et de RiME, à mon sens deux monstres du jeu vidéo. Ses compositions, jouées en mineur, assument leur rôle et ne se limitent pas à de la simple figuration. Réels arguments du jeu, les créations de David García portent alors totalement le jeu, du premier écran jusqu’au dernier.

De ses graphismes, à sa bande-son jusqu’aux éléments mêmes qui composent le menu, j’ai trouvé l’univers et l’ambiance d’Arise: A Simple Story absolument charmants et parfaitement réussis. De mon point de vue, il s’agit là d’un sans-faute.

Jouer avec le temps

Le joueur, qui contrôle le personnage à travers des écrans très larges, est doté d’un pouvoir bien particulier : celui du temps. En effet, si la vie du pauvre homme n’a pas toujours été facile, le simple fait de revivre ces épreuves ne semblait pas être une punition suffisante puisque celui-ci doit également résoudre des énigmes/puzzles pour avancer, à l’instar de ce qu’un RiME a déjà pu nous offrir. Le joueur peut alors accélérer le temps, l’arrêter, voire revenir en arrière, permettant aux éléments du décor et des paysages d’offrir au joueur et au personnage de nouveaux chemins, de faire apparaître de nouveaux éléments ou encore de faire disparaître des ennemis. Ces mécaniques de gameplay, bien que pourtant très simples, fonctionnent à merveille et offrent une expérience de jeu très agréable tant les épreuves se résolvent intelligemment.

Malheureusement, bien que le vieil homme soit en pleine souffrance, le studio semble avoir souhaité transmettre cette peine au joueur, lui confiant manette en main la gestuelle d’un vieil homme pataud et lourd dont les déplacements ne se font pas toujours aisément. D’ailleurs, si les phases de plateforme sont nombreuses dans Arise: A Simple Story, j’ai pu noter un manque agaçant de précision dans les zones sur lesquelles atterrir. Pour cause, si vous vous laissez tenter par l’aventure, vous risquerez de mourir de nombreuses fois. Loin d’un Sekiro: Shadows Die Twice où les morts permettent d’apprendre à la sauce “die and retry”, Arise: A Simple Story pourra paraître injuste sur certains passages, la faute à une physique parfois mal calibrée.

Mon avis

N’attendant strictement rien d’Arise: A Simple Story, le jeu a finalement réussi à me cueillir avec une facilité déconcertante grâce à son esthétique implacable, son gameplay accessible, mais aussi son efficacité folle et ses compositions magistrales. Malgré quelques défauts çà et là, je recommande sans souci l’expérience.

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