Loïck Mori de la Maison Kuma

INTERVIEW – Loïck Mori, maître tattoo de la Maison Kuma

INTERVIEW – Loïck Mori, maître tattoo de la Maison Kuma

INTERVIEW – Loïck Mori, maître tattoo de la Maison Kuma

INTERVIEW – Loïck Mori, maître tattoo de la Maison Kuma Intéressant !

Tout d’abord, comment te sens-tu en ce moment avec les shops qui ont rouvert et après cette année complètement « extraordinaire » due à la pandémie ? Comment as-tu vécu ces derniers mois ?

Je me sens plutôt bien malgré tout, mais j’avoue que se remettre en selle n’a pas été très facile. Quand on travaille, un rythme s’installe et du jour au lendemain, plus rien. C’est assez déroutant.

Ces derniers mois ont été assez stressants car on ne maîtrisait rien et, en tant qu’indépendant, dépendre des mesures gouvernementales, ce n’est pas évident. Mais j’espère que tout ça est du passé et que nous entrons dans une période plus sereine.

Le tatouage est devenu une pratique et un art populaire, et le nombre de tatoueurs inspirés par la culture pop japonaise est grandissant (pour notre plus grand plaisir bien sûr !). Comment est-ce qu’on se démarque parmi tout ce petit monde ? 

Mon envie n’est pas forcément de me démarquer, mais plutôt de faire plaisir aux client.e.s et me faire plaisir aussi. Aujourd’hui, tout passe par la course à la popularité sur les réseaux sociaux, mais pour moi ce n’est pas primordial. Mon quotidien est basé sur la création et l’échange, me nourrir de cette culture que j’adore (au propre comme au figuré) pour le reste, ça se fait naturellement. Être authentique et passionné est le plus important à mon sens.

 

Après plusieurs années à ton compteur, comment en es-tu venu à ouvrir ton propre salon ? Qu’est-ce qui t’y a poussé ?

Mes 8 ans d’expérience m’ont permis de savoir quel était mon environnement de travail idéal. J’ai pu comprendre, à travers mes différents passages dans les shops où j’ai travaillé, le contexte dans lequel j’aime tatouer, comment j’aime accueillir mes clients, etc. et la seule façon pour moi de réunir tous ces facteurs était de créer un lieu à mon image. J’ai imaginé MAISON KUMA comme une tanière où tout le monde peut se sentir en sécurité (Kuma signifie « Ours » en japonais). J’aime bien cette idée et c’est vraiment une de mes priorités.

Quels sont les artistes qui t’ont le plus influencé dans ta carrière ? Que ce soit du monde du tatouage, manga, animation, musique ou même cinématographique !

Je suis de nature assez curieuse et mes yeux se posent partout dès que je mets un pied dehors. Je peux être inspiré par un film, un joli parc, une musique, une fresque sur un immeuble… Tout m’inspire ! Je suis un gourmand visuel !

Si je commence à en citer un, je ne suis pas sûr de finir la liste un jour… Mais si je dois me référer à ce qui m’a mis le pied à l’étrier, c’est le travail d’Alix G. par exemple qui m’a beaucoup inspiré. Plus lointain, Jakuchu et ses oeuvres animalières grandioses et très colorées, ou encore Hiromu Arakawa (Fullmetal Alchemist), auteure de mes premiers mangas. Disons qu’il y a quelques fondamentaux qui m’accompagnent régulièrement et qui rencontrent souvent d’autres artistes, d’autres univers, et ça me stimule beaucoup !

Quelle est pour toi la qualité essentielle d’un tatoueur ? 

De mon point de vue, la qualité essentielle chez un tatoueur est la curiosité. La curiosité permet de s’inspirer artistiquement, de découvrir des courants d’art qui peuvent nous stimuler, de se perfectionner. Mais la curiosité permet aussi de faire connaissance avec ceux qui nous confient leurs projets et c’est indispensable pour pouvoir répondre à leurs attentes le plus fidèlement possible. Ce qui me fait penser que l’écoute est aussi une qualité essentielle à avoir pour être un bon tatoueur. Ça va de pair.

Quel est le projet le plus surprenant que tu aies eu à faire ? Et quel est celui que tu aimerais faire si tu avais carte blanche ? 

Cette question me fait penser à un projet qui, pour vous, ne sera peut-être pas surprenant, mais qui, pour moi a une symbolique toute particulière.
Il y a quelques années, un garçon et sa meilleure amie m’ont contacté pour se faire un tatouage commun, un oiseau de style néo-traditionnel. Les circonstances ont fait que seul le garçon a pu se faire tatouer. Nous avons d’ailleurs réalisé plusieurs projets ensemble par la suite. Et récemment, cette meilleure amie me contacte et me demande si je peux lui tatouer le même oiseau, ou presque, en souvenir de son ami disparu. J’ai tout de suite compris que mon client avait quitté ce monde et j’ai accepté, pour son souvenir, de réaliser la presque copie de ce projet. Cette séance qui devait avoir lieu des années auparavant a finalement pu se faire, en souvenir de mon client disparu, et ainsi, de boucler la boucle.
Et si j’avais carte blanche, je m’amuserais sur un dos en y tatouant un mash-up de Godzilla et de Jojo’s Bizarre Adventure. S’il y a de courageux volontaires, sachez que je suis open !

Est-ce que tu es plutôt flash ou projets perso ? Ou bien les deux !

Je suis plutôt projets perso. J’ai proposé des flashs récemment que j’ai pu dessiner pendant les confinements successifs mais dans un rythme normal, je manque cruellement de temps. C’est dans ma to do list mais je passe déjà beaucoup de temps sur les dessins des projets persos qu’on me confie. C’est une bonne résolution que je prendrai… un jour ! (rires)
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