TEST – Persona 4 Golden (Steam edition)

TEST – Persona 4 Golden (Steam edition)

TEST – Persona 4 Golden (Steam edition)

TEST – Persona 4 Golden (Steam edition) C'est bien ?

UNE ANNÉE SCOLAIRE MOUVEMENTÉE
4.5

En deux mots :

Un mix entre RPG, anime, visual novel et… une simulation de vie étudiante ? Oui, c’est possible ! Une aventure extrêmement prenante que vous aurez bien du mal à lâcher avant son terme.

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Persona 4 est un J-RPG développé par ATLUS qui est initialement sorti en 2008 sur PlayStation 2. Une version Golden a vu le jour en 2012 sur PS Vita. Comprenez par là une version avec quelques ajouts, à l’instar de Persona 5 Royal, mais cette fois, dans une moindre mesure.
Contre toute attente, et très probablement suite au succès de Persona 5, une sortie Steam de Persona 4 Golden voit le jour en juin 2020. Si vous l’ignoriez, la série des Persona est un spin-off de la série des Shin Megami Tensei, grosse franchise de J-RPG dATLUS.

Il faut savoir que le titre n’a jamais bénéficié d’une pleine localisation européenne. En effet, le jeu n’a été traduit qu’en anglais dans le cadre de son exportation. Heureusement, grâce à la sortie de Persona 4 Golden, une bande de passionnés français de la saga, nommée Projet Golden, a eu l’idée complètement folle de se lancer dans une traduction en français du titre. Mais nous reviendrons là-dessus dans la deuxième partie. Pour l’heure, nous allons commencer par parler du jeu en lui-même.

Petit disclaimer avant de commencer : le jeu a été testé avec le mod de traduction, donc tous les termes utilisés ainsi que les screenshots sont issus du mod. Ainsi, il est possible, si vous avez déjà joué au titre, que vous ne reconnaissiez pas certaines appellations.

Dernière précision, Personae est bien le pluriel de Persona, ce n’est aucunement une faute de ma part.

Je ne parle bien évidemment pas de tout ce qu’il y a dans le jeu. De un, parce qu’il est vraiment très riche, et de deux parce qu’il faut bien que je vous laisse le découvrir si ce n’est pas déjà fait.

La série Shin Megami Tensei

La série Shin Megami Tensei a vu le jour sur Super Nintendo en 1992. Celle-ci est directement inspirée de la série de livres de science-fiction Digital Devil Story: Megami Tensei, écrite par Aya Nishitani. Les deux premiers opus ne sont jamais sortis en Amérique du Nord et encore moins en Europe. Pour cela, il faudra attendre le troisième épisode de la série sur PlayStation 2 Shin Megami Tensei Nocturne (appelé Lucifer’s Call en Europe). Cet épisode fut, jusqu’à récemment, le seul de la série (spin-off compris) disponible en français, jusqu’à la sortie récente de Persona 5 Royal.

Persona 4 Golden

Disons-le tout de suite, le jeu accuse quelque peu le poids des années. Si un petit lissage graphique a été réalisé, comme sur à peu près tous les remasters, il ne faut pas oublier que le jeu date de 2008. Les mécaniques et les mises en scène sentent bon la nostalgie de l’ère PS2. L’industrie du jeu vidéo a fait du chemin depuis. Mais en toute honnêteté, le titre a très bien vieilli. Les graphismes sont tout à fait acceptables, malgré le fait que beaucoup de petites scènettes soient abondamment recyclées, que les musiques ne soient pas très nombreuses donc se répètent, que les personnages aient la même posture dans presque toutes les situations, etc. Tous ces petits défauts-là, vous allez les voir. Mais vous allez rapidement ne plus en tenir compte parce qu’ATLUS sait comment happer ses joueurs et les transporter dans une aventure de 70h – 80h qu’ils ne verront même pas passer. Persona 4 est donc un J-RPG avec des combats au tour par tour ET un simulateur de vie sociale. C’est vraiment un jeu que l’on peut diviser en deux parties. Deux parties très différentes, mais complémentaires. Elles fonctionnent de concert afin d’obtenir une expérience vraiment complète avec une grande densité dans son gameplay.

Le pitch

Vous incarnez un lycéen envoyé vivre un an chez son oncle, inspecteur de police, qui vit seul avec sa fille de six ans, dans la petite ville d’Inaba. Peu après votre arrivée, la bourgade se voit secouée par de biens sinistres événements tels que des meurtres ou des enlèvements. Les corps des victimes sont retrouvés au petit matin suivant une nuit de brouillard. Les indices ne menant à rien, la police se voit rapidement dépassée.

Vous découvrirez rapidement que vous n’êtes pas là par hasard : le destin vous y a conduit, d’autant qu’il existe un monde parallèle auquel on accède via les télévisions. Les victimes ont toutes été emmenées dans ce monde avant d’être retrouvées mortes. Vous allez éveiller votre Persona et acquérir la capacité de combattre les créatures peuplant ce nouveau monde. Aidé de vos nouveaux amis rencontrés au lycée, vous allez mener l’enquête et lever le voile sur toute cette affaire.

Les Personae

La Persona est une entité qui reflète l’âme de son détenteur, sorte de représentation de sa personnalité. Cela fait référence à la persona (le “masque social”) dont parle Carl Gustav Jung (médecin psychiatre suisse) dans sa psychologie analytique.

Si d’aventure, vous avez joué à Shin Megami Tensei : Lucifer’s Call, les démons que vous recrutiez dans ce jeu sont les Personae de cette franchise. Vous retrouverez donc tout ce melting pot de diverses créatures et figures mythologiques provenant des différentes cultures du globe. Ainsi, vous pouvez retrouver Anubis, Odin, un ange, un incube, une Sati, Lilith, les Moires, etc. Chacun de vos compagnons possède sa propre Persona et ne peut pas en changer. Les compétences s’apprennent en montant de niveau. Vous pouvez en avoir un nombre limité, aussi, au bout d’un moment, il faudra en oublier certaines pour en apprendre des nouvelles. Oui, exactement comment dans Pokémon.

Vous, votre personnage, êtes à part. Vous commencez le jeu avec votre propre Persona, mais vous allez avoir la possibilité d’en changer à votre guise. Vous pouvez obtenir de nouvelles Personae à la fin des combats (le système de tirage de cartes). Vous pourrez ensuite les fusionner afin d’en obtenir des nouvelles plus puissantes. Le fruit de ces fusions pourra hériter de certaines compétences des Personae qui auront servi à sa conception. Et il sera nécessaire de le faire, car au bout d’un moment, vos Personae n’apprendront plus rien et stagneront en termes de puissance. De plus, cela vous permettra de pallier les lacunes de l’équipe en ayant sous la main les compétences qu’il manquerait à vos alliés afin d’être paré à toute éventualité. Attention, vos caractérisés (force, magie, endurance, entre autres) sont ceux de la Persona que vous avez, de même que les faiblesses élémentaires. Il faudra donc faire attention aux attaques des ennemis pour ne pas vous retrouver en difficulté parce que vous aviez la mauvaise Persona d’équipée.

La partie combat

Les combats se déroulent uniquement dans les donjons qui sont, eux, dans le monde de la télé. Disons-le tout de suite, ces fameux donjons ne sont pas très intéressants à explorer. Ils ne sont que de bêtes enchevêtrements de couloirs avec tantôt un monstre, tantôt un coffre. Il y a bien des fois un système de clé à trouver pour avancer, mais globalement, ça ne va pas chercher bien loin. Un peu dommage, mais encore une fois, le jeu date de 2008. Toutefois, rassurez-vous, le système de combat, lui, est bon !

Les combats se présentent sous la forme académique du J-RPG. Chacun attaque quand vient son tour, puis choisi l’action qu’il souhaite faire, et c’est parti. Simple, efficace. Vous pouvez attaquer avec votre arme, utiliser un objet ou invoquer votre Persona afin qu’elle utilise une de ses compétences (attaque élémentaire, sort de soutien, etc.).

Les attaques sont divisées en sept éléments : Physique, Feu, Glace, Vent, Foudre, Lumière et Ténèbres. Lorsque vous utilisez une attaque qui est la faiblesse de l’ennemi (ou si vous faites un coup critique), vous mettez l’adversaire à terre et votre personnage obtient une action supplémentaire. Attention, c’est également valable pour vos ennemis. Si votre ennemi tombe à terre, vous aurez la possibilité de faire une attaque combinée avec tous vos personnages afin d’infliger d’importants dégâts.

Mais ce n’est pas tout ! Les liens que vous avez avec vos compagnons vont interférer dans les combats. Par exemple, à travers un “niveau de lien” élevé, ils pourront, entre autres, prendre un coup mortel à votre place. C’est un élément très important parce que, contrairement à vos compagnons d’armes, si votre personnage tombe au combat, il n’est pas possible de le relever avec un objet ou un sort. Le combat est terminé, c’est game over ! Suivant les options “difficulté” que vous aurez choisies, la conséquence ne sera pas la même. Par exemple, en normal, vous serez renvoyé au début de l’étage du donjon que vous exploriez. Mais toute l’exploration dudit étage, les objets gagnés et les points d’expérience seront perdus ! Soyez donc prudent.

De temps à autre, à la fin des combats, vous aurez un tirage de cartes à faire. Une sélection de cartes diverses et variées apparaîtra devant vous et vous pourrez en choisir une. Certaines cartes sont des Personae, d’autres vont être des cartes de compétence que vous pourrez enseigner à vos Personae. Il y a également des bonus d’expérience ou d’argent. Vous ne pourrez en choisir qu’une. Certaines cartes, le plus souvent en échange d’un effet négatif (perte des objets gagnés lors du combat, points d’XP divisés par deux) vous donneront la possibilité de prendre deux, voire trois cartes supplémentaires. Ainsi, vous aurez la possibilité de récupérer toutes les cartes proposées. Si vous le faites, vous aurez automatiquement un nouveau tirage à la fin du prochain combat.

La partie sociale

L’aspect social du jeu est tout autant important que les combats, et il ne faudra pas le négliger. Au cours du jeu, vous serez amené à rencontrer divers personnages avec lesquels vous allez pouvoir tisser des liens. Les liens sociaux que vous créez avec les gens correspondent chacun à un type de Persona.

Lorsque vous créez une Persona d’un type en rapport avec un lien social que vous avez avec une personne, elle gagne immédiatement des points d’expérience bonus. Suivant le niveau du lien, elle va donc pouvoir démarrer à un niveau plus haut que prévu. Ainsi, de bons liens sociaux vous permettent de créer des Personae plus puissantes.
Pour développer ces liens sociaux, il suffit simplement de passer du temps avec la personne. C’est là que le jeu devient très intéressant, car c’est vous qui choisissez avec qui vous passez du temps. Si dans d’autres jeux, vous vous voyez imposer le développement d’un personnage que vous trouviez totalement inintéressant, ici, ce ne sera pas le cas.

Par exemple, vous avez la possibilité de vous inscrire à un club de sport. En le faisant, vous ferez la rencontre de nouveaux amis avec qui vous pourrez développer un lien. Mais si cela ne vous intéresse pas, vous n’êtes pas obligé d’y aller.

Lors de ces passages, vous aurez parfois un choix de réponse à faire, qui permet de vous rapprocher plus ou moins vite de la personne. Cependant, certains choix nécessitent un certain niveau de compétence sociale. Parfois, ce sera même carrément la progression d’un lien qui vous sera bloquée parce que vous n’avez pas le niveau de compétence requis pour aller plus loin dans la conversation.
Ces compétences sont les suivantes :

Ces compétences sociales augmentent avec diverses activités. Par exemple, en répondant correctement à la question d’un professeur lors d’un cours ou en révisant vos leçons, vos connaissances, et parfois votre vocabulaire, augmenteront. Découvrir comme cela l’histoire des personnages les rend vraiment plus attachants et c’est un très bon système qui vous donnera vraiment cette impression de connaître tous ces gens-là, d’avoir réellement vécu quelque chose avec eux. Chaque lien est comme une mini-histoire, un petit feuilleton dont vous avez hâte de découvrir la suite.

Une gestion du temps bien particulière

Abordons maintenant le dernier aspect du jeu et pas des moindres, la gestion du temps. C’est cette dernière qui va rythmer tout le jeu. Rassurez-vous, vous n’avez pas de chronomètre à proprement parler, mais un calendrier à surveiller. Le jeu se déroule sur une année scolaire. Il vous faudra donc aller en cours (vous n’avez pas le choix, vous n’êtes pas Tom Sawyer). Il vous reste ainsi deux créneaux pour faire ce que vous voulez : la période dite “après l’école” et le soir. À noter que les activités disponibles ne sont pas les mêmes. De plus, si vous décidez d’aller combattre dans le monde de la télé, vous ne pourrez pas sortir le soir, car vous serez trop fatigué. Mais vous pouvez prendre autant de temps que vous voulez. Si vous allez dans le monde de la télé, que vous y passiez trente minutes ou deux heures, le temps aura avancé de la même façon.

Pour clarifier tout ça, voici quelques activités que vous pouvez faire :

Après l’école :

  • Passer du temps avec vos amis et possiblement augmenter vos liens sociaux
  • Aller au club de sport scolaire
  • Réviser à la bibliothèque
  • Aller dans le monde de la télé
  • Travailler
  • Etc.

Le soir :

  • Passer un peu de temps avec un ami rencontré dans la rue
  • Travailler
  • Étudier dans votre chambre
  • Cuisiner pour le lendemain
  • Etc.

C’est vraiment vous qui faites votre programme. Si vous prenez un travail, mais que vous n’y allez pas, cela n’aura pas de conséquence. Le travail ou l’activité sportive (pour ne citer qu’eux) permettent d’augmenter vos caractéristiques sociales, il est donc important de ne pas trop les négliger. La météo va également entrer en ligne de compte. Par exemple, s’il pleut, le sport est annulé. Il faudra aussi faire attention au jour de brouillard, mais ça, je vous laisse le découvrir.

Mon avis

Persona 4 Golden est un jeu que j’ai vraiment beaucoup apprécié. Il y avait longtemps que je n’avais pas été happé par un jeu comme ça. Et je pense très sincèrement que si ce jeu avait bénéficié d’une traduction et d’une bonne couverture médiatique, il aurait eu beaucoup de succès par chez nous. D’autant que la France reste le deuxième pays plus gros consommateur de mangas au monde. Si au début, j’étais sceptique par ce mélange des genres, en fin de compte, c’est extrêmement prenant. Les personnages un brin clichés restent terriblement attachants et on veut connaître leurs histoires. La partie combat est très solide, malgré des donjons peu intéressants à parcourir. Le fait d’alterner entre le combat et l’aspect social permet un bon équilibre et varie le gameplay pour une expérience complète et satisfaisante.

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