REVIEW – Death Parade

REVIEW – Death Parade

REVIEW – Death Parade

REVIEW – Death Parade C'est bien ?

C'EST ÇA D'ÊTRE HUMAIN
4.7

En deux mots :

En dépit du manque de développement de certains personnages, Death Parade est un anime porté avec intelligence, avec un scénario bien ficelé et des messages riches de sens.

Envoi
User Review
5 (1 vote)

Death Parade est un anime créé par Yuzuru Tachikawa (Mob Psycho 100, Deca-Dence), sorti en janvier 2015 au Japon. Produite par le studio Madhouse (Death Note, One Punch Man), la série doit son origine au court-métrage Death Billiards issu lui-même du projet Anime Mirai de 2013, dans lequel de nombreux jeunes animateurs montrent au public leur savoir-faire à travers des courts ou moyens-métrages. Fort du succès retentissant de Death Billiards, son créateur et réalisateur, Yuzuru Tachikawa, a donc sorti deux ans après l’OAV, une série de douze épisodes reprenant son concept : Death Parade. L’anime, idéal en cette période automnale, est disponible sur ADN.

Une danse endiablée !

Le pitch

C’est dans l’étrange bar Quindecim que deux clients qui ne savent rien de ce lieu se retrouvent devant le gérant aux cheveux blancs : Decim. “Vous allez maintenant participer à un jeu où vous devrez jouer avec votre vie.” Ainsi sont-ils invités à participer au Death Game et à mettre à nu leur vraie nature. Un jeu dont Decim se révèle être l’arbitre. Mais quelles règles cet arbitre va-t-il énoncer ?

Bienvenue au Quindecim

Avant même de commencer l’anime, j’avais d’ores et déjà entendu beaucoup de bien sur celui-ci. Et je comprends désormais pourquoi. Avec son ambiance teintée de paradoxes, tantôt lugubre tantôt légère par son traitement, la série plonge immédiatement le spectateur dans une atmosphère prenante et pleine de mystères. Son concept, sans être très original, est néanmoins novateur, réfléchi, et pousse aux questionnements philosophiques sur la complexité de l’esprit humain.

Mêlé à une animation et à une bande originale aux petits oignons, l’anime a tout pour plaire. D’ailleurs, gros coup de cœur pour l’opening, savoureux à souhait, tant il détonne avec le cadre globalement sérieux des histoires racontées dans Death Parade. Ces dernières sont exposées avec maîtrise et apportent leur lot d’interrogations autant sur les différentes intrigues que par les messages moraux qu’elles véhiculent.

Certains épisodes, un peu mindblowing, occasionnent la naissance de multiples possibilités quant à leur dénouement, que le spectateur se plaît à théoriser. Bien que le schéma soit répétitif, les twists bien sentis et la construction de l’anime font que, pour une fois, cela ne gêne en aucun cas le visionnage. C’est d’autant plus marquant que certains épisodes “coulisses”, axés sur les arbitres, offrent des coupures bienvenues pour éviter toute lassitude.

Qui sait ce qui les attend ?

Outre le schéma type du jeu du jugement, Death Parade dispose d’un fil rouge présent tout au long de l’anime, représenté par les arbitres. Ces derniers, marionnettes dépourvues, à première vue, de sentiments humains, exercent leur rôle chacun à leur manière. Decim, le plus “ouvert” et curieux d’entre eux, évolue au fil des épisodes grâce aux précieuses interventions de son assistante mystérieuse dont on apprend, assez rapidement, l’origine humaine. Tous deux forment un bon tandem, que l’on se plaît à suivre. Les autres arbitres, à l’image de Ginti et de Nona, sont également intéressants puisqu’en dépit de leur “manque d’humanité”, eux aussi se développent et souhaitent, consciemment ou non, dépasser leur condition.

Le spectateur se retrouve finalement lui aussi en position de “juge” au même titre que les arbitres. Seul le personnage singulier d’Occulus ne remet pas en cause le système et se complaît dans son rôle puisqu’il doit en être ainsi. Léger bémol cependant concernant les arbitres (en excluant Decim) et leur univers, on constate un manque criant de développement de ces derniers qui auraient mérité un approfondissement. D’où viennent-ils ? Comment ce système s’est-il mis en place ? Si Dieu n’est pas là depuis longtemps, qui encadre véritablement tous les arbitres ? L’institution est-elle capable de changer ?

Les autres personnages de l’anime, à savoir les “clients” du Quindecim, sont, quant à eux, méticuleusement travaillés et, en l’espace de vingt minutes, parviennent à nous surprendre et pour certains, à nous toucher en plein coeur. Aucun être humain n’est ni tout noir ni tout blanc : voilà un des messages clés de l’anime.

Qui sommes-nous pour juger ?

Death Parade propose des leçons de vie, qui poussent le spectateur à l’interprétation personnelle sur la nature humaine, et surtout ici sur ses péchés. Un acte “mauvais” l’est nécessairement sans contexte et on le perçoit parfois différemment dès lors qu’on connaît ses circonstances. Après tout, l’être humain est plein de nuances. Chacun a sa propre histoire et son vécu. L’anime aborde de ce fait le sujet du déterminisme, soit l’ensemble des éléments qui amènent l’individu à faire des choix tels que la position sociale, sociétale, familiale, géographique, et j’en passe, dans lequel il est né et/ou évolue.

C’est pourquoi la notion de “jugement” dans son sens universel, ici représentée par le choix des arbitres, est toujours délicate à appliquer : les clients du Quindecim sont des personnes lambdas comme on peut en croiser souvent dans notre quotidien, aux histoires complexes et proches de la nôtre. Death Parade donne à réfléchir sur le sens du pardon, du droit à l’erreur et bien plus largement que ça, de la vie.

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Mon avis sur Death Parade

C’est un grand oui pour moi. Avec son identité visuelle et sonore singulière et immersive, Death Parade parvient à créer une atmosphère captivante dans laquelle le spectateur plonge avec plaisir. Le concept est accrocheur, les rebondissements surprenants d’efficacité, et certains passages marquent les esprits à l’image de la séquence de patinage artistique, esthétiquement et émotionnellement très réussie.

L’anime aborde des sujets familiers qui nous touchent tous ou presque, dans une ambiance oscillant entre légèreté et noirceur. À souligner des easter eggs bien sympathiques du studio Madhouse comme le caméo de Light Yagami dans l’épisode 11 (Death Note étant également produit par le studio), qui a créé une théorie sur une connexion entre les deux animes.

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