TEST – Need For Speed Payback

TEST – Need For Speed Payback

TEST – Need For Speed Payback

TEST – Need For Speed Payback Intéressant !

Hey toi ! Viens, on va faire du drift dans la cambrousse en faisant des doigts aux milliardaires de la ville d’à côté et après on ira taper des lignes droites à 300km/h ! Hein ? Pourquoi ? Comment ça pourquoi ? Bah parce que c’est fun pardi !

À l’heure des jeux de courses véhiculés optant pour le réalisme et qui étaient attendus, Forza Motorsport 7 et Gran Turismo Sport pour ne citer qu’eux, EA Games nous avait annoncé l’année dernière l’arrivée de leur titre développé par Ghost Games qui avait pour seule prétention d’être « scénarisé » et « impressionnant ». Après avoir visionné un trailer Michael-Bayesque avec des cascades, des explosions, des bagnoles encastrées dans la roche à 200km/h et… des dialogues, je me suis dit que j’étais bon-public puisque j’ai un peu mordu à l’hameçon.

Voici le trailer en question que j’ai vu et revu (beaucoup trop de fois, et toujours dans l’espoir de voir autre chose que cette même scène) :

Maintenant que le titre est disponible depuis le 10 novembre 2017, la grande question est : « Il est où Michael Bay, nan parce que ça fait 1 an que je vois toujours la même scène en trailer et j’avoue que j’suis chaud d’en voir plus, puis merde c’est qui ce Tyler Morgan ? »

Need For Story

En termes de scénario, le jeu tire son inspiration des premiers Fast and Furious mais ça ne va pas plus loin. En réalité, ça va moins loin même, première déception personnelle. Le jeu nous propose d’incarner 3 protagonistes : Tyler la tête brûlée génie du volant et adepte de la vitesse, Mac le bon rigolo de l’équipe spécialiste de la glisse et du tout-terrain, puis Jess la pro de la tôle froissée et de la fuite. Ajoutez à ça Rav le mécano le plus talentueux du monde et vous obtenez une équipe gagnante.

L’histoire expose dans un premier temps l’efficacité de l’équipe avant d’être victime d’une trahison par Lina Navarro, la méchante de l’histoire qui tire les ficelles pour le Clan, un groupuscule qui a pour but d’avoir la main basse sur toutes les courses de rues de Fortune City, qui est un postiche de Las Vegas et accessoirement le vaste terrain de jeu à notre disposition. Dans ce pêle-mêle, Marcus Weir, un richissime patron de casinos, décide de parier sur la vengeance de la petite équipe héroïne dans l’objectif de démanteler le réseau du Clan et de contrecarrer les plans de cette dernière. C’est ainsi que s’articule l’histoire de Need For Speed Payback et on a pas tellement de plus de raisons pour brûler de la gomme.

Le jeu nous tease dans les premiers instants en nous faisant jouer avec des véhicules d’exception avant de se retrouver à se dépatouiller avec des voitures peu performantes. Le schéma classique du genre avec toujours les mêmes enjeux : devoir faire ses preuves pour progresser étape par étape jusqu’au boss final.

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Tyler Morgan et Lina Navarro, le gentil et la méchante en gros

Est-ce que le game plaît ?

La direction prise par le jeu est claire : on nage en plein style arcade. Le réalisme est relayé au second plan au profit d’un gameplay tonique et facile à prendre en main. Ce choix ne dessert en rien le titre au contraire, il apporte une légèreté qui accompagne bien le scénario du jeu. À l’image du dernier Need For Speed en date, l’exploration libre est mis en avant mais cette fois Ghost Games a su le rendre intéressant, même avec des murs invisibles et des délimitations grossières pour cadrer le joueur. Parsemés partout sur la carte, le joueur aura librement accès à divers exploits à réaliser. Passer devant des radars au-dessus d’une vitesse affichée, drifts à enchaîner sur une petite parcelle de terrain, des sauts surréalistes à effectuer sur des tremplins posés ici et là, des panneaux publicitaires à crever en passant à travers et des épaves de voitures mythiques à retrouver afin de les reconstruire… les activités ne manquent pas à Fortune City. De plus, naviguer à travers ce grand terrain de jeu s’avère agréable grâce aux classiques systèmes de téléportations à travers divers points de la carte ou du guidage GPS. Simple mais efficace.

Côté conduite, le jeu nous propose 5 catégories de voitures :

  • Les voitures de course, performantes et agiles, excellant bien évidemment dans la course sur bitume
  • Les voitures tout-terrain, fiables en toutes circonstances et prédisposées à prendre les airs facilement
  • Les voitures de drift, réglées pour la glisse, le déhanchement du train arrière et du couinement des roues en continu
  • Les voitures de drag, spécialement conçues pour l’accélération et la prise de vitesse mais parler de virage devient difficile
  • Les voitures de mission, blindées et alourdies pour prendre et rendre les coups aux assaillants véhiculés, optimales pour la fuite face à la police

Ces catégories ont leur propres épreuves et derrière les épreuves se trouvent des équipes courant à Fortune City, que l’on doit battre pour monter en puissance, débloquant les uns après les autres des accès vers de nouveaux véhicules toujours plus performants.

Comme le titre précédent, un système de tuning cosmétique assez complet est disponible pour ceux qui désirent personnaliser leur véhicule. À travers le catalogue de 74 voitures, chacune a son lot de possibilités de personnalisation. C’est très variable en fonction des modèles, mais dans l’absolu c’est suffisant.

Bêtement dit, Need For Speed Payback est un mélange entre Forza Horizon et The Crew. Mais est-ce un savant mélange ? Oui et non.

Le scoring et le hasard

Sans doute dans le but d’innover et d’apporter de la facilité de lecture au joueur, Ghost Games a pris le parti d’introduire un nouveau système de scoring pour les voitures, actant comme un chiffre représentant les performances brutes des voitures que le joueur pilote. Ce chiffre va de 100 à 399 en fonction des véhicules mais surtout en fonction des « cartes de performances » qui lui sont greffées.

Ce système de carte, c’est un peu le côté Pokémon ou RPG du jeu. Chaque voiture dispose de 6 cartes, chacune représentant une pièce maîtresse du moteur. Les cartes ont un score allant de 1 à 18 et on passe notre temps à essayer de faire grimper le chiffre de chaque carte pour hausser le score principal de la voiture.

Pour obtenir des cartes plus performantes, plusieurs choix s’offrent au joueur : gagner des courses et tirer une carte au pif dans l’espoir d’obtenir celle que l’on souhaite, accéder à des magasins de tuning pour y acheter des cartes aléatoirement générées toutes les 5 minutes ou tirer des cartes au sort en imposant un critère de choix (la partie du moteur, la marque ou le « bonus » offert par la carte) moyennant des jetons obtenus en se débarrassant des cartes en notre possession.

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Le menu dédié à la performance de la voiture, havre du hasard

Les cartes peuvent provenir de 5 marques différentes, qui offrent chacune des bonus différents tels que de la vitesse, un plus gros réservoir de nitro, un freinage plus efficace… Les bonus apportés sont nombreux, mais sont générés au hasard. Ce choix apporte certes une manière différente de gérer la puissance des véhicules, mais contribue aussi au déséquilibre du fun apporté : on passe pas mal de temps à être frustré de ne pas être tombé sur les bonus qui nous intéressent et on finit par être lassé de ce système.

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Et voici un exemple d’une carte particulièrement convoitée

Au final, sauf les try-hardeurs de la dernière heure sur ce jeu, la majorité des joueurs ne retiendront du système de carte que les gros chiffres qu’ils affichent. Plus la valeur des cartes est élevée, plus la voiture monte en score, plus elle est performante, plus d’épreuves s’ouvrent au joueur.

Certes avec de la patience et du farm, je pourrais optimiser les bonus apportés par les cartes en cherchant à les générer jusqu’à obtenir celles que je désire, mais ce n’est pas ce que j’attends d’un Need For Speed, et encore moins d’un jeu de voiture à proprement dit. Bien tenté de la part des développeurs, mais malheureusement assez confus et grossier pour figurer dans un jeu de course.

J’ai mal à mon IA

L’autre point faible du jeu concerne l’intelligence artificielle. Il est vrai que le plus gros problème dans les jeux de course est l’équilibrage de la difficulté et la dextérité des concurrents. Il est souvent question d’avoir une IA qui soit pertinente et challenging pour le joueur, sans être trop frustrant. Chez Ghost Games, ils ont opté pour la facilité : tout est centré autour du joueur. Bon j’imagine qu’en réalité, il y a bel et bien eu du brainstorming et des réglages particuliers pour obtenir des adversaires jouables, mais mon analyse en jeu est assez simple. En somme, si je suis en dernière position, les adversaires m’attendent, si je suis devant ils me rattrapent comme par magie et si ma voiture est très performante, l’IA ne me calcule même plus et je peux les semer en moins de deux.

Je n’ai jamais eu autant l’impression de jouer seul. C’est assez horrible. Malgré des petits challenges proposés au début de chaque course (comme par exemple atteindre une vitesse donnée dans la course, ou ne toucher personne, …), j’ai plus l’impression de devoir tracer d’un point A à un point B sans tenir compte de personne que de faire la course contre des adversaires qui veulent vraiment gagner.

Peut-être que ce n’est que mon observation en tous cas mais les rares fois où je me suis dit que j’étais en train d’affronter un challenge difficile, c’est parce que c’était scripté comme tel. Autre exemple d’IA bête et méchante lors des courses poursuites contre la police locale : plutôt que de doter les policiers d’une vraie capacité à analyser le joueur, l’encercler ou le ralentir intelligemment, le jeu préfère le surnombre en mettant des dizaines de véhicules à nos trousses. Le problème c’est que ces véhicules ont tous le même comportement : qu’importe le véhicule qui nous poursuit, il se mettra toujours au niveau du joueur, que l’on roule à 100km/h ou 360km/h (pour les connaisseurs, entre-nous. Sérieux. Une Ford Crown Victoria à 360km/h. Hein.) et il cherchera à nous cogner bêtement.

Et quand je dis bêtement, je pèse mes mots. Plusieurs fois durant une course poursuite, après m’être fait cogner sur le côté, je me suis retrouvé à tomber dans un ravin ou une côte de route. Bêtement, tous mes poursuivants plongent avec moi (alors que je tombe à cause d’eux) ! Clément, le jeu me remet en piste dans les secondes qui suivent, seul et sans danger car tous mes poursuivants se sont éclatés la tronche 20 mètres plus bas dans le trou. GG NP NO RE.

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Il ne faut pas se fier aux apparences : j’ai passé plus de temps à regarder la carte en bas à gauche de l’écran pour connaître le tracé de la course que de me demander où sont mes adversaires.

Des points forts quand même ?

Oui, il y en a. Comme dit plus tôt, la carte du jeu est plaisante à explorer. De nombreux défis solo sont à accomplir et certains demandent un peu de recherche. La conduite arcade reste plaisante dans beaucoup de circonstances et fournit des sensations de vitesse agréables sans être scotchantes.

Le scénario ne casse pas trois pattes à un canard mais il justifie correctement les événements qui se déroulent dans le jeu. En tous cas mieux que la dernière fois qu’on a eu un scénario dans un Need For Speed, à savoir dans Undercover (je ne prends pas à en compte The Run parce que… c’est pas vraiment un scénario). On sent la volonté des développeurs d’offrir des personnages et une intrigue mais même sans histoire, le jeu aurait eu la même saveur.

Niveau graphismes, le jeu s’en sort plutôt bien, la modélisation des véhicules est convaincante et le monde coloré du jeu s’illustre bien de jour comme de nuit. Mais malheureusement rien d’époustouflant quand les développeurs concurrents nous sortent de belles et vastes îles paradisiaques dans Forza Horizon 3 ou des villes un peu plus remplies que celle de Payback, dans The Crew et le second qui arrivera en mars 2018.

Je vous parlais de la scène du trailer plus tôt. Une scène très scénarisée qui en met plein la vue. On y accède très tôt dans le jeu et elle m’a laissé une bonne impression au moment ou je l’ai joué. J’ai eu l’espoir d’avoir d’autres scènes du même type plus tard dans le jeu mais il s’agit en réalité que de la seule mission du jeu qui met en place autant d’éléments bluffants. Les missions qui font avancer l’histoire par la suite ne profitent pas de la même qualité de mise en scène et m’ont laissé un goût de jeu finalisé à la hâte.

Conclusion : ça roule ?

Need For Speed Payback a profité d’un développement de deux ans où les développeurs ont mis l’accent sur la liberté d’exploration du monde, du contenu qui gravite autour et du gameplay arcade accessible auprès de tous. Malgré un scénario qui tente de se prendre au sérieux, on se retrouve tout de même avec un jeu divertissant souffrant de quelques points faibles en termes de mise en scène et de challenge.

Note : 13/20

Les +

  • Un gameplay arcade, fun et efficace
  • Un monde ouvert avec beaucoup de choses à faire
  • Visuellement joli sans trop en faire
  • Une bonne durée de vie pour ceux qui veulent accomplir toutes les missions du jeu

Les –

  • Une tentative de scénario
  • Une intelligence artificielle anecdotique
  • Un peu cher pour la quantité de contenu
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