REVIEW – La Planète des Singes : Suprématie

REVIEW – La Planète des Singes : Suprématie

REVIEW – La Planète des Singes : Suprématie

REVIEW – La Planète des Singes : Suprématie C'est bien ?

Je vous avouerai que plus le temps passe, plus je rends de durs verdicts vis-à-vis de l’industrie cinématographique, faute notamment à cette dernière de m’avoir abreuvé depuis ma plus petite enfance de pléthore de films, de sagas, de trilogies à ne plus savoir qu’en faire. La Planète des Singes fait partie de cette gamme d’histoires maintes et maintes fois exploitées par Hollywood, et c’est donc la neuvième itération qui fait l’objet de ma critique aujourd’hui…

Neuvième itération, si l’on prend en compte les séries télévisées d’une autre époque (1974 en live et 1975 pour la version animée) et les passages plus ou moins ratés au cinéma, dont on retiendra l’échec retentissant de Tim Burton sur sa version datant de 2001. Neuvième itération, déclinée en trois films, formant un tout, une trilogie, initiée par Rupert Wyatt et finalisée, clôturée sous la main du méticuleux Matt Reeves.

Alors, que penser de ce point final apporté aux aventures du grand, du beau, de l’incroyable César, incarné à l’écran par l’inimitable Andy Serkis (Snoke, Gollum, Baloo mais aussi à priori un personnage du futur très attendu Star Citizen, le jeu spatial de Robert Industries) ?

Rendons à César…

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C’est en 2011 que sort le premier volet de cette nouvelle trilogie, alors pas vraiment attendue au tournant ni spécialement conçue comme un blockbuster, il compte tout de même sur un casting de choix qui en toute logique, est censé pouvoir le propulser en avant (James Franco, Andy Serkis, Tom “Drago Malfoy” Felton). Se basant sur l’histoire originale de Pierre Boulle, l’auteur français à l’origine du roman initial de La Planète des Singes, Rupert Wyatt alors réalisateur, décide de prendre quelques libertés en décidant d’implanter comme décor la Terre, notre Terre, telle qu’on la connaît aujourd’hui, avec des complexes de supériorité scientifique typiquement humains comme trame de fond. Naît donc La Planète des Singes : Les Origines.

James Franco, jouant alors Will Rodman, le scientifique tout mignon qui veut empêcher de faire du mal aux singes en leur injectant quand même de bonnes doses de produits étranges, se rend vite compte qu’un virus prend le large et – sans vous décrire l’histoire en détail – confère aux singes le don de la parole et une intelligence proche de celle des humains. César, un singe parmi tant d’autres, est le premier à être doué de parole, et c’est en toute logique que Will le prend sous son aile pour le cacher à l’humanité. Mais très vite les choses dérapent bien entendu, le virus devient virulent et s’attaque aux hommes, les décimant un à un, Will inclus.

Au final, le premier volet nous laisse croire que les humains ont disparus, que les singes règnent sur Terre. Une fin proche de celle du livre néanmoins. Mais est-ce là la Fin avec un grand F ? Pas vraiment, car Hollywood réagissant aux bonnes critiques et surtout aux chiffres (481 801 049 de dollars à travers le monde !), décide de lancer une suite en chantier quelques années plus tard, cette fois-ci entre les mains de Matt Reeves, qui avait déjà officié sous la houlette de J.J Abrams pour Cloverfield.

… ce que César n’a jamais demandé.

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En arrive alors une suite, La Planète des Singes : L’ Affrontement. Succès critique et commercial, c’est avec surprise que Matt transcende l’univers en s’écartant complètement de l’histoire originale et en continuant les aventures de César. Au final, les grands méchants ne seront plus les hommes, mais les singes eux-mêmes, qui finiront par s’affronter et laissant les quelques humains survivants en fond de trame. Une belle idée.

Mais alors qu’en est-il de ce troisième épisode ? Etait-il nécessaire ? On reprend César, ici qui aura pris un sacré coup de vieux mais aussi et surtout, un sacré charisme. Visuellement toujours aussi splendide si ce n’est davantage, César bénéficie d’un rendu surprenant, qui pourrait presque donner l’impression que ce sont les acteurs humains dans le film, qui sont en low-resolution. Jamais jusqu’ici, personnellement, je n’avais été surpris par le jeu d’acteur d’un personnage 3D. Autant dire que le travail des animateurs et l’incarnation d’Andy Serkis y sont ici pour beaucoup, le regard de César est perçant et raconte davantage que n’importe laquelle des scènes de dialogue.

Le dialogue parlons-en. A l’instar du second volet, les singes communiquent entre eux par le langage des signes. Ce qui pousse le film à vivre de sous-titres majoritairement, bien que légèrement moins qu’auparavant puisque César ici prend la liberté de parler de vive-voix à ses congénères assez souvent, une facilité pour le réalisateur et un gain de temps pour les animateurs (et d’argent). Une perte d’immersion pour le spectateur cela étant, mais ne boudons pas notre plaisir car le jeu d’acteur d’Andy Serkis est tout bonnement incroyable.

Un final en beauté ?

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Ce dernier volet, La Planète des Singes : Suprématie, est, en un mot, fort. Visuellement épatant, il est surtout étonnamment intimiste. Le réalisateur s’amuse de plans clairs-obscurs à la pelle, de jeux de regards longs et efficaces, de dialogues légers et peu nombreux, le tout entre-coupé d’un rythme maîtrisé, ciselé jusqu’à la fin. Si l’histoire en elle-même n’est pas des plus surprenantes, si les humains ici sont de nouveaux les “méchants” et les gars un peu stupides, ce n’est pas tant pour mieux critiquer la société telle qu’elle est aujourd’hui que pour mettre avec talent sur un pied d’égalité l’ensemble des espèces.

Afin d’éviter tout spoiler, je ne vais pas m’attarder sur le scénario, et si la fin est assez convenue, disons que le film a son lot de surprises et de retournements de situation. On notera notamment tout un passage dans une prison qui nous pousse à prendre le parti des singes, plus que celui des humains, et à revivre la Grand Evasion façon primate. Et autant le dire, ce passage de bout en bout, est savamment maîtrisé. On ne s’ennuie pas une seule seconde : de l’humour, de l’action, de la tension dramatique… on passe par tous les états en quelques minutes. Le tout est sublimé par ce qui semble être la marque de fabrique de beaucoup de production américaines ces temps-ci : le duo figure paternelle/fille en détresse (de Logan à Last of Us). On y échappe pas, et loin de l’idée bâtarde surutilisée ou surenchérie, ici la liaison entre la petite fille muette récupérée par la force des choses par l’équipe de César et ses amis les singes, est suffisamment délicate pour ne pas devenir lourdingue.

Amiah Miller, la jeune fille qui joue – sans un mot – cet accompagnant de fortune a été pour moi une révélation. Tout passe par son regard et son sourire, et il est assez difficile d’y résister (j’y mets à l’épreuve les gars du Cahier du Cinéma de rester de marbre, hein, les connaissant), tant elle joue vraiment bien. Elle m’a personnellement bien plus convaincue que Dafne Keen dans le film Logan, à titre de comparaison.

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Alors certes, si la fin du film n’est pas un exemple d’originalité, si l’ensemble n’est pas exempt de défauts – notamment une facilité d’écriture et un enchaînement dans les événements un peu trop téléphoné, ou bien encore un manque de rappel et lien avec le premier volet… ce dernier film de la trilogie conclut pour moi avec réussite ce qui est, à mon avis, l’une des meilleures trilogies cinématographiques de ce siècle. À ranger aux côtés de Retour vers le Futur, Star Wars et Indiana Jones. Voyez le genre.

Des bisous.

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