« Les bandes dessinées ne seront jamais aussi tarées que ceux qui aiment ça. » – Georges Wolinski
Vous connaissez tous Marvel, DC Comics, Spider-Man, Batman et tout le tralala. De ce côté-là je vous fais confiance. Mais connaissez-vous l’origine de tout cela ? D’où sortent ces cases qui nous montrent des super-héros qui parlent dans des petites bulles (phylactères pour les puristes*) ?
C’est quoi un comics ?
Initialement, c’était une bande-dessinée humoristique publiée dans la presse américaine. Avec le temps, ce sont les aventures de super-héros qui nous viennent à l’esprit quand on parle de comics mais il faut savoir que, à la base, tous les genres sont représentés. Donc, vulgairement, un comics est simplement une bande-dessinée américaine tout comme les mangas le sont pour le Japon (j’ai bien précisé “vulgairement” alors ne me tapez pas si vous n’êtes pas d’accord).
Petit cours d’histoire
La toute première bande dessinée, Journey to the Gold Diggins, apparaît en 1849. Mais c’est au XXème siècle que tout se lance quand la concurrence entre les journaux est forte. Il faut donner à un grand nombre de lecteurs l’envie d’acheter leurs papiers et quoi de mieux que d’y incorporer quelques comic strips.
Le comic strip est une bande-dessinée de quelques cases. En semaine, elles étaient composées d’une seule bande, en noir et blanc appelée “daily strip” et le dimanche d’un espace plus important (souvent une page), en couleur appelé “sunday strip”.
Le premier daily strip apparaît donc en 1903 mais… bah ça ne marche pas plus que ça. Mais en 1907 le San Francisco Chronicle diffuse les aventures de Mutt and Jeff créées par Bud Fisher. C’est à ce moment-là que le succès éclate, tous les journaux veulent avoir leur comic strip dans leurs pages.
L’âge d’or
En 1933, les comic books voient le jour. Ce sont des fascicules qui, pour commencer, sont gratuits et regroupent les strips trouvés dans les journaux. Et attention vous l’attendez tous et le voilà ! En 1938 sort un des comic books les plus connus : Action Comics #1 avec la toute première aventure d’un super-héros maintenant culte, à savoir Superman créé par Jerry Siegel et Joe Shuster.
Le succès est au rendez-vous ! Plusieurs éditeurs vont alors proposer des comic books de super-héros. En 1939 sort le Detective Comics N°27 avec un autre grand héros : Batman, créé par Bob Kane et Bill Finger.
Je ne vous apprends rien en vous disant qu’à cette période, c’est la guerre ! Les comics deviennent un peu de la propagande et de nouveaux héros apparaissent plus patriotes les uns que les autres, parmi eux, Captain America (plus patriote tu meurs !).
Après la guerre, les comics les plus appréciés ne sont pas ceux des super-héros mais plutôt ceux qui sont humoristiques et qui mettent en scène des animaux comme Bugs Bunny ou encore Mickey Mouse. Trois autres thèmes sont grandement appréciés : les comics policiers, les romance comics ainsi que les comics d’horreur. Les comics vont alors commencer à moins attirer… Heureusement un événement va changer ça !
L’âge d’argent
En septembre 1956, DC Comics publie le comic book Showcase N°4 avec un héros déjà apparu en 1940 : Flash. Par la suite ils vont créer d’autres personnages (certains toujours en activité d’autres non). C’est ça qui va relancer la remontée des comic books de super-héros.
Devant un tel succès, l’éditeur Marvel décide de créer également une large gamme de personnages avec l’aide de deux monsieurs à qui on doit beaucoup : Stan Lee et Jack Kirby, papa des Quatre Fantastiques, de Spider-Man, des X-Men et j’en passe. C’est entre 1960 et 1970 que beaucoup de nos héros en collants sont nés entre les mains de Stan Lee (principalement *).
L’âge de bronze
La période de changement comme certains l’appellent. Changement d’ambiance déjà, finis les tons légers et enfantins et bonjour aux problèmes plus réels. Les super-héros commencent à connaître des difficultés comparables à celui qui lit le comic (problème de cœur etc…). Le meilleur exemple est la mort de Gwen Stacy dans The Amazing Spider-Man #121 (1973).
Autre changement de taille. Jack Kirby, qui avait bossé avec Stan Lee chez Marvel, passe chez la concurrence : DC Comics.
C’est aussi une période où d’autres genres attirent l’attention comme l’heroic fantasy (avec Conan le barbare par exemple), l’horreur avec des comics sur les vampires et les loups-garous qui jusqu’à présent appartenaient à la littérature et n’avaient donc pas le droit d’être réutilisés et enfin les comics de kung-fu (ce qui a permis de créer Iron Fist dans Marvel Premiere #15 en mai 1974).
Nous changeons également de format avec l’apparition des mini-séries qui sont des comic books plus gros et les romans graphiques qui s’inspirent des albums européens qui retracent une histoire complète (merci Astérix).
L’âge moderne
Encore une fois c’est DC Comics qui va faire bouger les choses pour changer de période. En 1985, ils sortent Crisis on Infinite Earths, une série de 12 numéros qui a pour but de refondre tout ce qui avait été fait pour créer leur fameux “univers DC”. Plus sombre, plus adulte et le tout relié dans un même monde.
Et puis dans ce que nous parlons de plus adulte et de plus sombre, en 1986, DC Comics sort deux aventures beaucoup plus violentes : The Dark Knight Returns de Frank Miller et Watchmen d’Alan Moore et Dave Gibbons.
Ce changement s’est vite fait remarqué, la censure ainsi que des associations montrent du doigt qu’il y a trop de violence et même de la pornographie dans certains comics (ahah si ils savaient que en 1991 allait arriver Deadpool !).
D’ailleurs en 1993 c’est la crise, les ventes se réduisent, les magasins de comics disparaissent bref c’est pas la joie ! Heureusement cette crise s’apaise un peu.
De plus le cinéma commence à s’intéresser grandement à adapter les héros de comics sur grand écran et les années passent passent et… pouf ! Nous voilà à maintenant et :
Les comics sont devenus des “objets” geeks que beaucoup collectionnent. En France s’ouvrent de plus en plus de magasins de comics et certains exemplaires cultes sont vendus une fortune. Le Action Comics #1 où apparaît Superman pour la première fois par exemple, a été vendu 1 390 000 $… rien que ça ! D’ailleurs il ne reste qu’une centaine d’exemplaires originaux de la première impression dont deux en “parfait” état. Donc comment vous dire que ni vous ni moi ne l’aura dans sa collection privée !
Conclusion
Les comics, c’est cool ! Quoi ?! Vous vous attendiez vraiment à ce que je rajoute quelque chose ? Bon ok alors :
Je suis un grand fan de comics, j’essaye d’agrandir dès que je peux ma collection et c’est toujours une joie de tomber sur des vieux comics dans des vide-greniers ou brocantes. L’histoire des comics est très ancienne et a bien évolué depuis ses débuts. Des comic strips humoristiques dans les journaux jusqu’à un Civil War ou un The Dark Knight Returns il y a du chemin !
Vous lisez des comics ? N’hésitez pas à nous dire ce que vous lisez et quelle aventure de nos héros masqués vous préférez !
Je terminerais sur une citation du grand Monsieur Stan Lee :
Un jour on lui a demandé si il aimait les comics version numérique, ce à quoi il a répondu : “Les comics sont comme des seins, ils sont beaux à voir sur l’ordinateur mais je préfère les tenir en main“. Sacré Stan Lee.
