PAS DE PANIQUE !
Dans l’infinie grandeur de l’espace, aux limites de notre univers, se trouve une galaxie et un système solaire identiques aux nôtres. Dans ce petit groupe d’astres gravitant autour d’une étoile, il y’a une planète semblable à la Terre. Les habitants de cette planète sont humanoïdes comme nous, ils savent parler, compter et lire exactement comme nous. Fliink vit sur cette planète.
Cet article n’a rien à voir avec cette histoire…
Si vous aimez la science-fiction, le flegme anglais et l’humour absurde, H2G2 est censé être votre référence tout comme pourrait l’être Les Annales du Disque-Monde de Terry Pratchett dans la catégorie fantastique. Alors sortez votre serviette de bain et tous à bord du Cœur en Or car notre voyage commence !
En préambule
Avant d’être un film ou une saga de livres, The Hitchhiker’s Guide to the Galaxy (H2G2 pour faire court) était une série radiophonique britannique diffusée de 1978 à 1980 sur la BBC et créée par Douglas Adams.
Et parlons-en de Mr Adams car il y a beaucoup à dire. Né en 1952, il intègre l’université de Cambridge et tente de rejoindre la troupe des Monty Python, chose à laquelle il échoue mais reste en très bon contact avec Graham Chapman et Terry Jones avec qui il participe à l’écriture de plusieurs sketchs pour l’émission Monty Python’s Flying Circus. C’est à l’âge de 25 ans seulement qu’il propose à la BBC de diffuser la série radiophonique H2G2 dont le premier des douze épisodes sera sur les ondes anglaises le 8 avril 1978. Le succès grandissant du jeune scénariste le pousse à écrire pour une petite série télévisée… oh trois fois rien, juste Doctor Who !
De la radio au film
En 1979, Douglas Adams décide d’adapter son histoire en romans, en cinq excellents romans pour être exact avec :
– Le Guide du voyageur galactique (1979)
– Le Dernier Restaurant avant la fin du monde (1980)
– La Vie, l’Univers et le Reste (1982)
– Salut, et encore merci pour le poisson (1984)
– Globalement inoffensive (1992)
Pour rester dans l’humour absurde de Adams, il nomma cette pentalogie la “trilogie en cinq tomes” (en référence au fait que, à la base il avait écrit seulement deux tomes puis un troisième, les deux autres étant arrivés bien après suite à la demande des fans).
Par la suite, l’œuvre a été déclinée dans de nombreux médias : pièces de théâtre, série télévisée, jeux vidéo, bande-dessinée (comics diffusés par DC Comics rien que ça) et enfin le sujet de l’article, un long-métrage pour le cinéma.
Bon tu nous en parles enfin du film ou tu vas nous parler de la fabrication du Gargle blaster pan-galactique ?!
Bon ! Bon ! Très bien ! Parlons du film maintenant !
Le pitch
Arthur Dent, un terrien britannique des plus banals, découvre que sa maison va être détruite pour être remplacée par un échangeur routier. Mais par la plus grande coïncidence, la Terre va également être détruite par les Vogons, terribles aliens très bureaucrates, pour créer une voie express hyperspatiale. Néanmoins, il est sauvé de justesse par son ami Ford Prefect qui lui révèle qu’il n’est pas originaire de Guildford mais d’une petite planète voisine de Bételgeuse. Il est également rédacteur pour l’ouvrage le plus remarquable jamais publié par les éditeurs de la Petite Ourse Le Guide du voyageur galactique.
Après moultes péripéties, ils vont aider l’excentrique président de la galaxie Zaphod Beeblebrox accompagné de la brillante Trillian, à trouver la réponse à la grande question sur la vie, l’univers et le reste.
Mais alors ? Après tout cette présentation… c’est bien ?!
Réalisé par Garth Jennings, H2G2 : Le Guide du voyageur galactique a un accueil très mitigé. Il y a deux catégories de personnes qui donnent des critiques du film :
- Ceux qui n’aiment pas le style d’humour que l’histoire nous apporte. En effet il faut apprécier l’humour absurde que l’on peut trouver dans les Monty Python ou encore en “équivalent” français avec La Cité de la peur.
- Ceux qui apprécient les romans et ont été déçus de l’adaptation live. En effet, comme pour n’importe quelle adaptation, il y a toujours des différences et/ou des éléments modifiés par rapport à l’œuvre originale.
Et moi je fais partie de quelle catégorie ? Eh bien tout simplement de la troisième ! J’aime beaucoup cette adaptation et la compte parmi les films cultes geek. Elle n’est pas parfaite, mais très juste et fidèle. Je ne comprends pas pourquoi les gens hurlent au scandale. Oui, Jennings a changé beaucoup de choses pour que ce soit réalisable et logique à l’écran, et il l’a très bien fait ! J’ai envie de dire, ils s’attendaient à quoi ? J’ai lu tous les romans de la trilogie en cinq tomes et honnêtement ça part tellement dans tous les sens que forcément, il fallait faire des coupures et des réécritures. C’est dommage, je suis d’accord, mais nécessaire et bien fait.
Bon tu te calmes et tu nous en dis plus ?
Pas de panique et écoutez-moi. Niveau casting, que du bon ! Martin Freeman (Le Hobbit, Sherlock, Ali G) incarne avec justesse Arthur Dent, le bon anglais flegmatique. Zooey Deschanel (Yes Man, (500) jours ensemble) est très touchante en Trillian. Sam Rockwell (Iron Man 2, Cowboys et Envahisseurs) en Zaphod est bon, même si le personnage de Beeblebrox est bien moins profond dans le film que dans le livre. Mos Def (connu comme rappeur et comédien) nous joue un Ford très proche du personnage original.
Même si la VF n’est pas mauvaise du tout (pour une fois), le casting voix de la VO est magique : Mr Alan Rickman qui prête sa voix à Marvin le robot dépressif, Helen Mirren pour Pensée Profonde, l’ordinateur surpuissant, Stephen Fry pour le narrateur/voix du Guide, ou encore Richard Griffiths pour l’affreux Prostetnic Vogon Jeltz.
Bref que du beau monde !
Pour la réalisation, de très belles choses. J’aime beaucoup le mélange de styles, les passages infographies du guide, les dessins animés, animations et autres. Les effets spéciaux sont très corrects. D’ailleurs pour la petite anecdote, Garth Jennings a souhaité faire beaucoup d’effets visuels en “réel”. Ainsi, les Vogons ont été réalisés par la Jim Henson’s Creature Shop (créateur des Muppets, Dark Crystal que je vous conseille d’ailleurs).
Petites anecdotes
- Sur la planète Vogon, dans la scène où nos héros sont aux prises avec l’administration vogon on peut voir un robot dans la file d’attente. Il s’agit du fameux robot dépressif Marvin tel qu’il apparaissait dans la série télévisée de 1981.
- Jim Carrey été pressenti pour jouer l’excentrique Zaphod Beeblebrox.
- En 1982 le réalisateur Ivan Reitman et les producteurs Joe Medjuck et Michael C. Gross voulaient en faire un film avec en vedette Bill Murray et Dan Aykroyd. Mais le projet Ghostbusters était déjà très avancé.
- Edgar Wright, le célèbre réalisateur de la trilogie Cornetto (REVIEW – La trilogie Cornetto (partie 1)) fait un petit caméo dans le film en technicien de l’ordinateur Pensée Profonde. En même temps, étant un grand fan de Adams, Wright était obligé d’en être ! Tout comme appeler un de ses films Le Dernier pub avant la fin du monde… Oh mon dieu ! Tout est lié !
- À la fin du film, on voit le Cœur en Or (le vaisseau dont la propulsion est assurée par un générateur d’improbabilité infinie) qui change d’apparence comme à chaque saut dans l’espace, mais sa dernière transformation visible est le visage de Douglas Adams. En hommage à Douglas Adams, tous les ans, le 25 mai, c’est le Jour de la serviette en référence à l’accessoire indispensable pour tout bon auto-stoppeur de l’espace.
En bref
Si vous ne l’avez pas encore vu je vous conseille vivement. Ce film est cool, drôle, totalement barré, absurde mais nous montre également un univers SF varié et bien foutu. De plus, H2G2 est un monument dans l’univers geek grâce auquel nous connaissons les premières et dernières pensées d’un cachalot qui fait de la chute libre (ainsi qu’un pot de pétunias), la signification de 42, nous découvrons que la poésie Vogon est atroce et j’en passe. Finalement, au-delà de vous conseiller de voir ce film, je vous suggère également de lire la trilogie en 5 tomes de cette histoire délirante.
Allez, salut, et encore merci pour le poisson !