Le sauvage est à la mode en ce moment !
Logan est le dernier film des super-héros Marvel, réalisé par James Mangold, sorti le 1er mars 2017. Il s’agit du troisième film consacré à Wolverine, après X-Men Origins: Wolverine (2009) et le très moyen (et encore je reste poli) Wolverine : Le Combat de l’immortel (2013). Le film marque la dernière apparition de Hugh Jackman dans le rôle de Wolverine et de Patrick Stewart dans le rôle du Professeur Xavier. Il faut dire que P. Stewart a quand même 76 ans.
Attention, cet article comporte des SPOILERS.
Logan est directement inspiré des comics Old Man Logan.
Le pitch
Près de 15 ans après la fin des X-Men, Logan veille sur un Professeur Xavier sénile et faible dans un repaire caché à la frontière mexicaine. Seulement voilà, alors que presque tous les mutants ont été décimés, Transgen, un laboratoire de recherche privé cherche à re-créer de nouveaux mutants afin de pouvoir en faire des armes. Original, n’est-ce pas ?
Logan apprend alors que plusieurs enfants ont fait l’objet d’expériences et sont devenus mutants. Parmi ceux-ci, Laura, également appelée X23-23, semble particulièrement proche de lui. Pour cause, nous vous en avons déjà parlé dans plusieurs news, elle n’est autre que sa fille (enfin par le biais du clonage, toussa toussa…). Logan qui est alors épuisé, las de combattre, complètement résigné à partir mourir en mer sur un bateau pour y couler (sans mauvais jeu de mot) ses vieux jours, doit choisir entre une fin paisible à flotter ou se lancer une dernière fois dans l’aventure, à la recherche d’Eden, un lieu semblable à l’école du professeur Charles Xavier, pour que Laura puisse enfin être en sécurité.
Évidemment, je vous laisse deviner quelle voie notre ami à griffes choisit…
Une ambiance à mi-chemin entre Mad Max et Red Dead Redemption
La plus grande réussite du film réside dans son ambiance à mi-chemin entre un Red Dead Redemption et un bon vieux Mad Max. Dans un univers mexicain aride constitué en totalité de sable, Logan conduit à toute vitesse et doit échapper à des hordes d’ennemis défigurés dans un road trip à 200 à l’heure où survie rime avec bestialité et retour à la nature.
Car si Wolverine s’était encrouté pour devenir conducteur de limousine à Las Vegas (si si), il finit par retrouver ce qui le caractérise le plus : son animalité. Le film est alors extrêmement violent, ne nous laisse aucun répit (aussi bien psychologique que visuel) et nous offre une expérience crue. C’est même surprenant, sans que je ne m’y attende, Marvel vient nous proposer son premier vrai film pour adulte, après un Deadpool sanglant mais peut-être un peu cabotin. Fini la tendresse, les blagues et les super-méchants tous vilains. Non, là, c’est la vraie vie.
Côté musique, Johny Cash nous ensorcelle une nouvelle fois de sa voix grave et de sa guitare folk enivrante. Le combo est selon moi, artistiquement, une totale réussite.
Une tragédie gore et psychologique ?
Logan est un film assez trash, ne nous mentons pas. Certes, nous sommes habitués et les images ne choqueront plus grand monde, mais pour un long-métrage déconseillé aux moins de 12 ans, je trouve tout de même l’ensemble assez violent. Et personnellement, la violence pour la violence, je trouve ça parfaitement inutile. Heureusement, dans Logan, la violence n’est pas trop souvent inutile.
À vrai dire, le film est assez gore, mais c’est surtout la légère tension psychologique qui donnera son épaisseur au film. En effet, dès les premières images, le spectateur ne peut s’empêcher de penser qu’il s’agira, plus que probablement, de la dernière épopée de Wolverine. Nous attendons donc le dénouement avec un petit pincement au cœur. Nous savons ce qui va se passer. La tragédie grecque dans toute sa splendeur.
De plus, le fait que Wolverine soit forcé de lutter contre un clone de lui-même plus jeune et donc en meilleure forme physique n’est qu’une façon scénaristique de faire se confronter notre héros et son passé. Il s’agit en réalité d’un combat contre lui-même. Et ce depuis X-Men Origins: Wolverine en fait.
De plus, les effets sonores font encore une fois des merveilles. Je me suis plusieurs surpris à être stressé durant un affrontement sans vraiment savoir pourquoi. En réalité, la faiblesse des personnages et la rapidité des sons graves (à entendre comme des battements de cœurs) permettent à l’ambiance une certaine cohérence.
Les comics en vrai
Cette volonté de rendre l’expérience réaliste va si loin, que le réalisateur a même pensé à créer une mise en abyme en montrant des comics X-Men. Ces comics sont, dans le film, selon les dires de Logan, des histoires racontées autour de ce qu’il s’est réellement déroulé. Intéressant, n’est-ce pas ? D’autant plus que le fameux lieu, Eden, que recherche Laura n’est autre qu’un lieu, a priori imaginaire, décrit dans les comics.
Finalement, ce sont les comics qui ont influencé le film dans lequel des comics inspirés de leurs faits, impactent leur histoire. Un méli-mélo à n’y rien comprendre comme ça, mais lorsque l’on est devant son écran de cinéma, c’est plutôt clair.
En général, les références à l’univers X-Men sont assez nombreuses. J’ai par exemple noté plusieurs clins d’œil aux autres films (cf : le katana du second film, réalisé par James Mangold également) mais aussi un jouet à l’effigie de Wolverine que tient un enfant sur les dernières images du film.
Notons également que le film laisse Logan là où nous l’avions rencontré dans X-Men Origins: Wolverine, à savoir dans les bois.
Les personnages
Sans en faire trop, Hugh Jackman et Patrick Stewart nous offrent un très très beau jeu d’acteur. La petite Dafne Keen est tout à fait convaincante et surprend de violence (c’est une gamine quand même !). Quant à Boyd Holbrook, sans arriver à nous proposer un méchant d’une carrure intense, il réussit à tenir tout le film sans jamais être ridicule.
Mon avis
Logan est un film un peu trash, un peu psychologique dans lequel notre héros à griffes préféré évolue jusqu’à atteindre son ultime dénouement. Incroyablement bien placée, chaque image résonne comme une photo de maître mettant en scène un ouest américain sauvage et poussiéreux. À la frontière entre un Mad Max et un western spaghetti, Logan fait mouche. S’agit-il d’un chef-d’œuvre ? Non. Mais il est vraiment bon. Surtout la dernière image.
Par contre, grosse déception : où est la scène post-générique ?