Après Lego Batman, le film, laissez-moi vous parler de cet anime ovni !
Batman: Return of the Caped Crusaders (ou Batman : Le Retour des Justiciers Masqués en français) est un film d’animation basé sur la série télévisée Batman de 1966. Réalisé par Rick Morales, le film, sorti en 2016, nous offre un plaisir sans nom : retrouver les voix d’Adam West (Batman), Burt Ward (Robin) et Julie Newmar (Catwoman), acteurs de la série.
Le film d’une série d’un comics
C’est assez drôle quand on y pense… Les comics Batman ont eu plusieurs adaptations : en film, en jeux vidéo et en série télévisée. En 1966, Batman était un personnage étrange aux allures presque fantasques. Heureusement pour certains, cette époque est révolue. Il faut dire que Tim Burton est passé par là et a donné à Batman une teinte beaucoup plus sérieuse et mature.
Mais voilà, la nostalgie se fait forcément ressentir un jour. Et il y a peu, des comics inspirés de cette fameuse série sont entrés dans nos kiosques. C’était bizarre, mais c’était drôle. Et là, en 2016, que nous annonce-t-on ? Qu’un film, inspiré des comics, inspirés de la série, inspirée des comics, va voir le jour. Forcément, difficile de savoir à quoi s’attendre.
Au premier abord, les personnages sont plutôt bien traités, proches des comics et de la série. L’univers, décalé à souhait, nous offre un mix entre humour, légèreté et fantaisie. Je regrette cependant le travail fait sur le Joker qui est – on peut le dire – assez nul, sans émotion, à peine intéressant. Pas particulièrement méchant, il n’est même pas vraiment fidèle au Joker de Romero. Il s’agit plus d’un personnage amusant de cirque que d’un psychopathe guidé par la folie.
Le ton décalé
Le ton décalé est probablement ce qui m’a le plus marqué. Robin étant, finalement, le personnage le plus important de l’anime, il donne souvent, de façon généralissime, la réplique à son mentor. J’ai par exemple noté ces différentes expressions, tout droit sorties d’un esprit, à mon avis, quelque peu dérangé :
Nom d’un cratère dans le bitume !
Nom d’une chatte sur un toit brûlant ! (ce n’est pas une blague… mais une belle référence au film « La chatte sur un toit brûlant » de Richard Brooks inspiré d’une pièce de théâtre…)
Nom d’une tranchée de 14-18 !
Nom d’une tarte au citron meringuée ! (…non, non, pas une blague…)
Nom d’un canard laqué !
Nom d’un cheval de Troie !
Nom d’un faster pussicat kill kill ! (…toujours pas !)
Autre point marquant, les rebondissements s’enchaînent les uns aux autres. À tel point, que vous serez très vite dépassés par les événements et qu’il ne vous restera plus qu’à vous laisser guider par l’action et les innombrables tirades d’élite pour finalement découvrir un scénario plutôt bien pensé, original et sympa. À l’instar de la série.
Des références à la série
Les références faites à la série d’origine sont très nombreuses : les danses, la musique culte (Nananananana Batman !) que l’on a d’ailleurs retrouvée dans le film Lego Batman, le film, les raisonnements complètement WTF et même les onomatopées lors des combats font de ce film une ode aux comics de la série.
Les accessoires sont également bien présents ! Le fameux Bat-radar et même le Bat-compte-à-rebours, complètement absurde (je vous renvoie à l’incipit de La Cantatrice Chauve d’Eugène Ionesco) permettent de créer un environnement mielleux et fidèle à souhait. Bref, Batman ne se prend pas au sérieux. Et parfois, ça fait du bien.
Des références à l’univers geek
C’est une pratique qui devient de plus en plus exploitée : les références à l’univers geek, voire à la culture pop en général. Dans Batman: Return of the Caped Crusaders, il sera fait référence au côté obscur de la Force, à Alien, aux autres films Batman, etc.
J’ai tout particulièrement apprécié le clin d’œil fait à la scène de fin de The Dark Knight Rises (Christopher Nolan) où Bruce Wayne quitte finalement son costume pour choisir une vie de civil aux côtés de la belle Selina Kyle, alias Catwoman, en Europe. Immédiatement, Robin, s’esclaffe « c’est absurde ! ».
J’adore.
Autre phrase parfaite, prononcée cette fois par le Pingouin :
« Dans l’espace, personne ne t’entendra miauler »
Conclusion :
Batman: Return of the Caped Crusaders est un film qui se moque de lui-même. Pas toujours aussi bien que Lego Batman, le film, mais sur un ton différent. En somme, le film n’est pas mauvais, il est même plutôt sympa. Mais voilà, ma génération n’a pas profité de cette série lorsqu’elle était jeune. Batman est pour moi, dans cette proposition, un peu trop loin de l’image sérieuse et dure que je me fais du personnage.
